Max et les maximonstres (Spike Jonze, 2009)

Publié le 7 Mars 2017

Max est un enfant en pleine crise de préadolescence. Il est en conflit avec sa grande sœur et sa mère, il est en colère, mais n'aime pas l'impression que son entourage le prenne pour quelqu'un de méchant. Il tape une crise un soir, et fugue. Au bout de sa course, il arrive auprès d'un rivage et monte dans un bateau qui semble l'attendre. Après une traversée mouvementée, il arrive sur une île peuplée de drôle de créatures : des « maximonstres », joueurs, facétieux, colériques, jaloux et imprévisibles.

Et effectivement, tout semble prêt à déraper avec ces personnages très étranges. Il rient, jouent, mais avec violence et cruauté parfois : ils n'hésitent pas à tabasser l'un des leurs, ils rameutent des amis oiseaux à coups de pierre dans la gueule.... Ils sont à la fois très sympathiques et un peu effrayants, ils inquiètent autant qu'ils font sourire. Max, qui est désigné Roi, essaye de trouver sa place parmi eux, mais c'est loin d'être simple, puisqu'il est coincé entre ses propres limites et les conflits entre les monstres, qui existaient en partie avant son arrivée. C'est donc un film assez étrange, au ton particulier, un peu dérangeant. Clairement, ce n'est pas un film pour les enfants, mais un film qui parle de l'enfance, de ses problèmes, de ses joies, où les monstres rejouent — en mieux, en pire — des scènes de la vie de Max. Il y a quelque chose d'assez transparent : les monstres sont des projections de l'imaginaire de Max, les jouets dans la chambre de Max que l'on voit au début du film annoncent d'ailleurs l'univers de l'île. Pour autant c'est fait avec beaucoup de finesse, sans lourdeur psychologisante.
Visuellement c'est très beau, les monstres, avec leur gros costumes (parfois relevés d'effets spéciaux numériques assez discrets) sont vraiment réussis et incarnés, tout en étant très étranges, comme issus d'un carnaval un peu cauchemardesque. Spike Jonze filme tout ça caméra au poing, ce qui a tendance à m'agacer un peu (j'en ai déjà parlé à plusieurs reprises ici), mais ça ne réussit pas à gâcher ce film.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #fantastique

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