Publié le 19 Janvier 2016

Pour commencer, il faut peut-être rappeler une évidence : les épisodes 4, 5 & 6 de la saga Star Wars ne sont pas des Chef-D'Œuvres de l'histoire du cinéma.
J
e n'avais vu aucun des films de la « deuxième » trilogie, celle des années 2000, la deuxième à être sortie mais qui raconte des évènements qui se sont passé avant la « première » trilogie, celle des années 1970-80. Bref. Force est de constater que je ne suis pas déçu.

Star Wars, épisode I : La Menace fantôme

Que dire de ce film, à part que tout y est raté ? Et par où commencer ?

  • Le scénario est mal fichu. Il y a de gros problèmes de rythme, des invraisemblances, des révélations auxquelles on s'attend depuis le début... Tout y est prévisible et sans surprise. Les personnages sont mal dessinés et agaçants.
  • Puisqu'on est sur les personnages, parlons des acteurs : ils sont presque tous mauvais. Pourtant il y a du beau monde : Ewan McGregor, Liam Neeson, Natalie Portman, excusez-moi, mais ce n'est pas de la merde. Il faut dire que la pauvreté des dialogues ne les aide pas, et que très manifestement, George Lucas ne sait pas diriger des acteurs. Je pense à une scène de blague entre Ewan McGregor et Liam Neeson, où ils rient comme dans La Croisière s'amuse. C'en est dramatique, et ça ne peut pas être de la faute des acteurs. Ce qui tendrait à me laisser penser que Mark Hamill, qui incarnait Luke Skywalker dans la première trilogie, n'est peut-être pas finalement un mauvais acteur, mais qu'il était juste super mal dirigé.
  • Je parlais de blague : ce n'est tellement pas drôle, malgré les multiples tentatives que c'en est gênant. Il y a des blagues de prout. Dans un Star Wars. Des blagues de prout.
  • C'est long, c'est très long, ça n'en finit pas, ils passent presque la moitié du film sur cette planète de merde à chercher des pièces pour leur vaisseau alors qu'on s'en fout complètement. Les scènes au Sénat sont inutiles et longues, les dialogues sont mal écrits et longs... On s'ennuie.
  • Le méchant, Darth Maul, est nul et ne sert qu'à animer un combat mal fichu dont l'issue est extrèèèmement prévisible.
  • J'ai gardé le meilleur pour la fin : introducing le personnage le plus agaçant de l'histoire du cinéma, à savoir Jar-Jar Bings. Je lis à mon grand amusement & grand désespoir que George Lucas a pensé à Buster Keaton en travaillant ce personnage. Je. Je.

Bref, on dirait un film pour des enfants de 7 ans écrit et réalisé par un enfant de 10 ans. C'est un énorme navet à plus de cent millions de dollars.

Star Wars, épisode II : L'Attaque des clones

Bon, il faut le dire, ce film est plus réussi que l'épisode I. Ça reste mauvais, hein, mais c'est mieux - il était difficile de faire pire de toutes façons. C'est mieux rythmé, on s'ennuie un peu moins, il y a moins de tentatives ratées d'être drôle...
Mais les acteurs continuent à jouer comme des patates et le scénario est toujours aussi mal fichu. Je me rends compte que les scénarios sont tellement bêtes que j'ai même pas envie de résumer ces films : dans cette trilogie, il y a un « moment wtf » à peu près toutes les 15-20 minutes.
On trouve dans l'épisode II une des histoires d'amour les plus débiles qui soient, sortie de nulle part, sans aucune profondeur, sans creuser une seule seconde la psychologie des personnages.
Anakin et Padmé roulent dans l'herbe en riant. Ils roulent dans l'herbe en riant. Après avoir vu le sublime Carol de Todd Haynes, ça pique un peu.
Cette absence totale de finesse se retrouve dans le dessin d'Anakin Skywalker, où tout, absolument tout, sert à préfigurer le fait qu'il devienne Darth Vader. Même si c'est tiré par les cheveux.

J'ai oublié de le préciser pour l'épisode I, mais c'est assez moche. Évidemment, les effets spéciaux numériques ont vieilli, mais ça n'explique pas tout : les couleurs, les lumières, les designs, les personnages, globalement, c'est assez laid, et souvent très kitch (même et surtout pour l'époque).
À ce propos, il faut aborder le cas Ewan McGregor : ce type est un beau gosse, et pourtant là, à cause de coupes de cheveux et d'une barbe improbables, il ne ressemble vraiment à rien, ce qui est un exploit.

Sur un registre plus anecdotique, on relèvera que c'est quand même pratique, toutes ces planètes où l'air est parfaitement respirable. Et que la Force, en fait, c'est un peu de la merde. Ok, ça rend un peu balèze à la bagarre, mais sinon c'est vraiment nul : les Jedi passent leur temps à dire que le futur est brouillé, ils se font trahir sans qu'ils s'en rendent compte... Mais c'est très pratique pour l'écriture : dès qu'il y a une faille dans le scénario, c'est à cause que le coté obscur a pris le dessus.

Et on a fait tout un foin de la mort de Marion Cotillard dans Dark knight rises, mais pour l'instant tous les personnages un peu importants qui meurent le font de façon au moins aussi ridicule...

Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith

Bon, difficile à présent de ne pas se répéter. Les défauts de ce film sont ceux des précédents : écrit à la truelle, psychologie des personnages complètement n'importe quoi, histoire d'amour sans aucun sens ni enjeu, évolution d'Anakin Skywalker à se taper la tête contre les murs, c'est toujours moche, mais c'est un peu moins long, on s'ennuie moins et il y a des scènes d'actions plutôt bonnes. Mais se taper un gros nanard puis un nanard pour 2-3 scènes d'actions plutôt réussies dans un autre nanard, est-ce que c'est vraiment un bon calcul ?

Allez, maintenant on va voir des bons films, ça va changer.

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Publié le 18 Janvier 2016

On est en décembre 1952. Tout New-York est sur le qui-vive, et en particulier le grand magasin où travaille la jeune et timide Therese (Rooney Mara). Elle y rencontre Carol (Cate Blanchett), élégante bourgeoise, qui cherche un cadeau pour sa fille. Les gants oubliés de Carol sont un premier prétexte pour se revoir. Au fil d'un road trip hivernal, une escapade amoureuse, Therese va oublier son fiancé un peu collant, assumer son désir de devenir photographe, et Carol mettre de côté pour un temps son divorce difficile et les batailles autour de la garde de sa fille.

Cate Blanchett et Rooney Mara (prix d'interprétation féminine à Cannes), on a fait pire comme couple de cinéma – encore que je préfère Cate Blanchett dans d'autres rôles que ceux d'une bourgeoise un peu coincée. Elles sont ici parfaites et magnifiques, dans un jeu qui laisse une large part aux non-dits, aux sous-entendus, tout en sensualité. Todd Haynes (c'est le premier film de lui que je vois, au passage) livre ici un travail remarquable, jouant subtilement sur les différents désirs et peurs et qui peuvent accompagner un amour naissant, sur la solitude, la douleur, en jouant notamment sur les cadres et le hors-champ. La scène d'ouverture, reprise plus tard dans le film de façon ô combien poignante, est à cet égard remarquable : l'accent est successivement porté sur chacune des actrices, et leur jeu aussi bien que la précision de la réalisation sont d'une puissance rares. La difficulté d'être homosexuelle dans l'Amérique des années 50 est abordée furtivement dans un dialogue entre Therese et son fiancé, plus explicitement dans le divorce de Carol, mais ce n'est pas le sujet du film. Pour le dire en quelques mots : Carol est un film d'amour magnifique qui m'a profondément bouleversé. Tout le début est sublime, où les deux héroïnes se tournent autour, plus ou moins timidement ; et la scène du premier baiser est une des plus belles qu'il m'ait été donnée de voir depuis un moment.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #féminisme