Publié le 26 Septembre 2022

Pas la peine de passer des heures à faire un résumé : tout le monde sait que ce film raconte l'enfance de Marcel Pagnol, entre admiration de son père, amour de sa mère, chasse à la bartavelle et découverte amoureuse de la garrigue provençale.

J'ai beaucoup regardé ce film dans mon enfance. C'est parfois cruel de revoir un film 25 ans après, mais ce n'est pas le cas ici : c'est toujours aussi bien, intelligemment filmé (plusieurs séquences en référence au cinéma muet), drôle, bien joué… C'est une ode à l'enfance, à la nature, à la chasse aussi (malheureusement, certes), c'est un vrai plaisir.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France

Publié le 26 Septembre 2022

J'ai donc relu le premier volet de la trilogie biographie de Jean Echenoz (avant Courir et Des éclairs). C'est toujours aussi délicieux, aussi bien écrit, aussi drôle. Ça pourrait être tragique (la fin de vie de Ravel est terrifiante), mais Echenoz garde toujours une distance, et finit le livre si abruptement que j'en viens à regretter un peu qu'il ne prenne pas plus le temps d'être avec son personnage. Peut-être est-ce la limite de sa distance ironique ? Pour autant c'est un petit bijou – lu en un week-end, pratique.

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Publié le 19 Septembre 2022

La mère de Daniel, un jeune bourgeois un peu oisif, lui conseille d'aller en Nouvelle-Zélande rencontrer Oriwia, sa grand-mère maorie. Auprès d'elle il apprend « la vraie vie » ; mais c'est surtout l'occasion de s'armer d'un magnétophone et d'un carnet, et de recueillir les témoignages d'Oriwia et d'Aki, son oncle adoptif « par deux fois ».

Il y a deux voix dans ce roman : celle de Daniel qui accueille les confidences de sa grand-mère, et celle d'Aki, qui lui raconte sa vie, en langue maorie. C'est un très beau roman, encore une histoire de famille (je ne fais pas exprès mais ça fait un certain nombre que je lis cette année). On y voyage en Nouvelle-Zélande, sur les terres maories, à Hawaï, au Japon ; il y est question de guerre, de colonialisme, de spoliation des terres… C'est très sensible et touchant, c'est politique, les personnages sont particulièrement attachants… Ça donne clairement envie de lire d'autres livres de cette autrice.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature

Publié le 12 Septembre 2022

C'est une petit livre (un « libelle ») juste et révolté, qui aborde principalement les questions d'écologie, de féminisme, et de justice sociale. Peut-être manque-t-il un peu de structure dans le raisonnement, ou de hiérarchie du discours. J'avoue n'y avoir découvert rien de nouveau, mais que voulez-vous, je suis déjà un islamo-gauchiste radical : je suis totalement d'accord avec ce que les trois autrices écrivent. C'est une très bonne base pour un programme politique de gauche.

* * *

1. Écouter le monde et l'époque
L'androcène sépare l'homme et la nature, le civilisé du sauvage, l'homme de la femme, et impose une façon de penser (croissance, race, pouvoir d'achat…) Il faut renverser les choses, se réconcilier avec la nature (écoféminisme), s'inspirer des expériences ailleurs, des mouvements sociaux…

2. Ressentir
Rendre sa valeur à l'empathie, au respect de l'altérité, aux émotions. Valoriser la relation aux autres. « Contrairement aux idées reçues de l'androcène, l'émotion n'occulte pas la raison, elle la contextualise. » (p. 26)

3. Déconstruire
Surconsommation, mythe de la Croissance infinie, aliénation par le travail… : il faut changer les cadres de la pensée, trouver d'autres rapports à la nature, au vivant, au travail (revenu universel).

4. Nous réconcilier
Violence partout, justice nulle part. Urgence écologique. Assumer les responsabilités individuelles et collectives. Solidarité.

5. Être radicales et radicaux
Appel à la lutte, à de nouvelles utopies réelles.

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Publié le 12 Septembre 2022

C'est un livre dans lequel Bruce Lee présente ce qu'il connaît du « Gung fu » (kung fu dans une orthographe moderne), ses techniques, ses fondements conceptuels. C'est plus un livre de philosophe qu'un manuel pour apprendre à péter des gueules.
On y lit un peu d'histoire, des réflexions sur le Yin et le Yang, sur les rapports entre force et souplesse (l'un est issu et complémentaire de l'autre et réciproquement), sur le combattant qui doit ressembler à l'eau (qui prend n'importe quelle forme, qu'on ne peut saisir, qui peut fracturer les roches les plus puissantes), une critique des styles les plus « ornementaux » qui sacrifient à l'efficacité… C'est clair, précis, et super intéressant (mais il faut s'intéresser au kung fu, évidemment).

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Publié le 3 Septembre 2022

Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est une immigrée chinoise qui tient une laverie aux États-Unis. Elle est stressée, endettée, elle peine à s'intéresser à son mari Waymond (Ke Hui Quan) ou à sa fille Joy (Stephanie Hsu). Comble de la galère, alors qu'elle est sensée fêter le nouvel an chinois dans sa laverie, elle doit justifier les dépenses de l'entreprise auprès des impôts, et la contrôleuse (Jamie Lee Curtis) n'est pas vraiment aimable.
Jusqu'au moment où une version alternative de Waymond issue d'un univers alternatif la contacte : Evelyn est la seule qui puisse restaurer l'équilibre dans le multivers, face à la folie destructrice de Jobu Tupaki.

C'est un film ambitieux, foutraque, drôle, inventif et complètement barré. Ce qui commence comme une chronique de l'immigration chinoise et comme le récit d'une famille dysfonctionnelle devient un film de science-fiction mâtiné de kung-fu. Je n'ai pas envie de trop en dévoiler, mais les deux réalisateurs-scénaristes fourmillent d'idées improbables : on ne sait jamais ce qui va se passer dans les minutes suivantes, et on est ravi de se faire surprendre. On pense à Matrix (le multivers), ou à Sorry to bother you (pour le côté comédie foutraque et absurde), mais il y a plein d'autres clins d'œil.
Certes, ça patine un peu vers la fin, qui aurait mérité d'être un peu resserrée, mais on pardonne assez vite, comme tout le reste est drôle, surprenant, bien mis en scène, servi par une photo très belle et des acteurices complètement formidables.

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Publié le 1 Septembre 2022

La Vallée du Vent est cernée par une forêt toxique remplie de gros insectes effrayants et dangereux. La forêt gagne du terrain petit à petit, mais ça n'a pas l'air de faire peur à la princesse Nausicaä, qui semble avoir le pouvoir de parler à ces insectes. Les troupes du puissant Empire tolmèque attaquent la Vallée du Vent, ils cherchent à détruire la forêt toxique, sans mesurer les conséquences de leurs actes.

Même si c'est techniquement son deuxième film, c'est le premier film d'Hayao Miyazaki basé sur univers. C'est amusant d'y retrouver les éléments qui constitueront son cinéma par la suite : l'animisme, l'opposition ambiguë entre nature et humains, les personnages féminins qui portent le récit, les grosses machines volantes, l'imaginaire de la guerre… Nausicaä fait beaucoup penser à Princesse Mononoké, tant dans le récit que dans les images (les gros scarabées évoquent les gros sangliers, la forêt…) Il me semble qu'on peut lire l'influence de Mœbius, et peut-être celle de Dune (voir le film de Villeneuve).
Mais c'est dommage que le récit soit aussi fouillis et compliqué : plusieurs royaumes aux enjeux souvent flous, des personnages mal définis, des éléments souvent inutiles dans le récit… Je n'ai pas lu le manga qui est à la base du film, mais ça me donne l'impression que Miyazaki a essayé de condenser 300 pages en 2h ; il me semble que le film aurait gagné à être condensé, puisque de toutes façons je n'ai pas réussi à comprendre tous les arcs narratifs.

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