Publié le 20 Août 2017

Will Dormer (Al Pacino, parfait) et son partenaire Hap Eckhart, deux brillants policiers de Los Angeles sur la touche, sont envoyés dans un petit bled de l'Alaska pour enquêter sur le meurtre d'une jeune femme. L'affaire tourne mal quand Dormer tue par accident son partenaire en essayant d'attraper l'assassin, et qu'il ment. L'assassin le contactera pour essayer de se servir de lui.

Donc Nolan, après le succès de Memento, qui restait encore un petit film, s'est vu proposer cette grosse production, avec Steven Soderbergh et George Clooney (!) aux manettes. Et c'est parti pour les films à gros budget : suivront les Batman (2005, 2008, 2012), Inception, Interstellar etc.
Insomnia est donc un polar très classique, un film noir comme il y en a plein, avec des morts, des conflits entre le bien et le mal, entre le juste et l'injuste, entre le moral et l'immoral. La photo est belle, les acteurs très bien, c'est du bon travail. Mais c'est somme toute assez prévisible : personnages, rebondissements, péripéties, final, tout est déjà vu. J'avoue n'avoir pas vraiment réussi à m'y intéresser.
La seule originalité du film est le lieu où il se déroule : cette petite bourgade d'Alaska où le soleil ne se couche pas pendant l'été, empêchant le pauvre Al Pacino de dormir.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma

Publié le 20 Août 2017

Aglaé (India Hair) installe les mannequins qui serviront pour les crash tests dans une usine automobile. Son monde s'effondre quand elle apprend que l'usine va fermer et être délocalisée en Inde : elle n'imagine pas faire un autre métier. Elle décide donc d'accepter le poste qu'on lui propose en Inde. Elle part donc avec Liette (Julie Depardieu) et Marcelle (Yolande Moreau) dans une petite Visa pourrie.

Crast test Aglaé est donc un road movie tenu par trois actrices formidables. C'est typiquement le film que genre de film un peu loufoque qu'on a envie d'aimer. Mais malheureusement, dans la seconde partie, quand Julie Depardieu et surtout Yolande Moreau sont débarquées, il se prend un peu trop au sérieux, il perd de sa fraîcheur et de son humour pour devenir premier degré et à certains moments un peu tarte. C'est en particulier à la toute toute fin, qui est vraiment pas réussie, pas cohérente dans le film. Et c'est dommage, parce que la première partie est bien, illuminée par la présence de Yolande Moreau, pleine de surprises, de poésie et d'inattendu.

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Publié le 19 Août 2017

Bon, autant prévenir tout de suite : il est impossible de parler de Memento sans spoiler
comme un ouf. Donc si vous voulez voir ce (super) film, autant revenir ici plus tard !

Depuis l'assassinat de sa femme, Leonard est atteint d'une perte de la mémoire immédiate, qui l'empêche de fabriquer de nouveaux souvenirs. Sa mémoire à long terme est intacte, il se souvient de sa vie d'avant, mais il vit continuellement dans le présent, sans se rappeler pourquoi il est dans ce bar, où il voulait aller en voiture, qui est cette personne qui lui parle... Mais il se souvient qu'il a une mission : retrouver un certain John G., l'assassin de sa femme. Il se sert de polaroids pour se rappeler les détails quotidiens (quelle est sa voiture, où il habite) et s'est fait tatouer les principaux indices et recommandations (« trouve-le et tue-le », « Ne répond pas au téléphone »...)

La grande et forte idée de cinéma de Nolan, c'est d'aller dans le sens de son personnage, en montant le film à l'envers. On commence par la vengeance de Leonard qui tue John G., et progressivement on remonte le fil de son enquête, des évènements qui l'ont conduit à ce meurtre. Le spectateur vit donc une expérience similaire à celle de Leonard : il assiste au présent, mais sans avoir accès au passé. Il ne sait pas non plus ce qu'il s'est passé avant, le pourquoi et le comment. Et c'est terriblement bien mené, et angoissant au possible. Parce que rapidement, on comprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui ne tient pas la route. Et effectivement, en remontant le fil du récit, on découvre petit à petit les erreurs, approximations et manipulations que subit Leonard, et qui l'amènent à faire les mauvais choix. Et c'est terrifiant.
Ce récit à rebours est entrecoupé de séquences en noir et blanc, pendant lesquelles Leonard raconte au téléphone à un mystérieux interlocuteur l'histoire de Sammy Jankis, un homme atteint du même mal que lui.
Ce qui est fort dans Memento, c'est que Nolan arrive à brouiller complètement les pistes. Qui peut-on croire ? Qui est vraiment Teddy ? Qui est vraiment Lenny ? Qui a vraiment tué sa femme, est-elle vraiment morte ? On ne peut croire rien ni personne, et le film se termine sans avoir donné toutes les réponses – ou plutôt en ayant donné plusieurs réponses qu'il est impossible de démêler. Et inutile, parce que toute la beauté et la force de film résident justement dans cette ambiguïté, que n'aurait évidemment pas reniée Borges.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma

Publié le 9 Août 2017

Bruno Dante est un ancien alcoolique, un peu paumé et acariâtre, qui aspire plus ou moins à devenir écrivain. Il trouve un boulot dans une boite de vente par téléphone. Il y rencontre l'explosive Jimmi, elle aussi ancienne alcoolique.

Je suis assez partagé sur ce roman. D'un côté, j'ai l'impression d'avoir lu/vu ça plusieurs fois : un personnage auto-destructeur un peu cynique et nihiliste, qui observe sans filtre la laideur, la bêtise et la méchanceté du monde – en y prenant sa part. Il rencontre une fille sublime mais paumée avec laquelle il va avoir une liaison (les seuls personnages féminins du livres sont ceux avec lesquelles Bruno Dante couche)... Dans le fond je trouve ça un peu cliché, ce mélange drugs, sex & rock n'roll, la description de l'aliénation du monde du travail, la bêtise du discours de la win et de la rédemption, très présente aux USA et en particuliers chez les Alcooliques Anonymes, ce ton nihiliste.
Et dans le même temps, il y a des pages assez fortes et dures sur l'addiction, sur l'alcoolisme, montrés brutes, bien en face, sans complaisance ni apitoiement. Certains personnages vraiment clichés, notamment Jimmi, prennent de la consistance et de l'épaisseur au fil du roman, justement dans ce processus d'auto-destruction. Dan Fante a lui-même été alcoolique, c'est sans doute la raison pour laquelle ces pages sont si fortes, ce livre sent l'autobiographie à plein nez (le nom du personnage principal étant assez transparent).
Disons que c'est plutôt un bon roman, mais ce n'est pas vraiment mon genre de littérature.

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Publié le 3 Août 2017

La famille Blake, Américains expatriés, s'installe dans une petite ville de Normandie. Tout à l'air normal, si ce n'est que Warren, le petit dernier, monte une opération commando au collège pour aller péter la gueule aux trois grands qui l'ont racketté ; que la magnifique Belle éclate le nez à coup de raquette aux deux relous qui lui ont tourné autour de façon un peu trop insistante ; et que Maggie, la mère, met discrètement le feu à un supermarché parce qu'on lui a manqué de respect.
C'est que Fred, le père, ne s'est pas toujours appelé ainsi : jadis connu sous le nom de Giovanni Manzoni, cet ancien membre puissant de la maffia new-yorkaise a fait régner la terreur jusqu'à tomber et balancer bon nombre de ses anciens camarades au FBI, qui le garde aujourd'hui sous haute protection. Les Blake vont essayer de se faire une place en Normandie avec différentes stratégie et plus ou moins de bonheur.

Et c'est un roman passionnant, que j'ai dévoré en quelques jours. C'est écrit comme un polar, il y a plein de rebondissements, des effets de suspense scotchants... J'ai l'impression que c'est une des caractéristiques principales de Benquista : l'importance donnée au scénario, à l'histoire qu'il raconte, à sa structure, à l'enchaînement des évènements... (je pense aussi à Saga, et à la mise en scène de ce travail de scénariste. On sent un vrai plaisir à faire tourner le lecteur en bourrique, à ménager des effets de suspense, à inventer des rebondissements, parfois un peu abracadabrants mais assez jouissifs pour le lecteur. Et c'est un vrai plaisir de se laisser surprendre, et de se faire mener en bateau.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que ce n'est qu'un scénario sans littérature. Certes, le style de Benquista ne s'encombre pas d'effets superflus, il est concis et efficace. Il y a tout de même quelques passages fascinants, comme ce chapitre entier, surprenant et mystérieux au premier abord, qui suit l'itinéraire d'un journal de lycée entre plusieurs personnages, de main en main, et qui s'avèrera d'une importance cruciale pour la suite de l'intrigue.
Par contre, c'est un livre assez sexiste : les hommes sont forts et virils, les femmes belles et aimantes... Bon.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature

Publié le 2 Août 2017

Ce dessin animé regroupe trois contes drôles et malins, prenant comme héros les animaux d'une ferme autogérée. Dans le premier, le cochon responsable, secondé par les farfelus canard et lapin, se voit confier un bébé par une cigogne, avec mission de le livrer à bon port à Avignon. Dans le second, le loup ordonne au renard d'enlever des poussins pour les faire engraisser - sauf que les poussins s'avèreront plus remplis d'amour filial que prévu. Et enfin il s'agit pour les compères du premier conte de sauver Noël après qu'un malheureux accident ait tué le Père Noël (en fait juste une réplique en plastique).

Et tout ça est drôle, malin, intelligent, bien écrit et beau. Dans la salle où j'étais les enfants riaient autant que les adultes, c'est un vrai moment de bonheur.
(Dieu que les critiques positives sont compliquées)

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