Articles avec #kung-fu tag

Publié le 29 Janvier 2024

Ce bel ouvrage publié par les éditions 2024 reproduit l'édition japonaise de 1805-1837, richement illustrée par Ōhara Tōya, Utagawa Toyohiro puis Katsushika Taito. La qualité des images est remarquable et s'améliore même au fil du récit ; le Roi singe a souvent une tronche pas possible, et c'est assez amusant de se dire que c'est probablement le personnage le moins réussi ; les décors et paysages sont souvent somptueux ; il y a quelques compositions particulièrement impressionanntes ; il y a ici ou là des tentatives de perspectives intéressantes à étudier.
L'histoire elle-même, que je connais évidemment plutôt bien, est ici présentée sous forme de résumé plus ou moins succinct. On ne va pas mentir, c'est parfois un peu répétitif : les pèlerins arrivent dans un temple, prennent leurs aises, sauf qu'en fait les moines sont des monstres qui enlèvent Tripiṭaka, bagarres bagarres, le Roi singe ici appelé Gokū) fait appel à des dieux ou se sert de ses pouvoirs magiques, et on découvre que les monstres étaient en fait des serviteurs des dieux qui s'étaient échappés. Et ça, avec quelques variations pendant 700 pages. Mais les images sont tellement riches et belles qu'elles renouvellent sans cesse l'intérêt des nombreuses péripéties. J'avais oublié à quel point le récit est construit sur les faux-semblants : personne n'est réellement ce qu'il paraît, tout le monde change d'apparence, on ne peut se fier à rien.
L'appareil critique qui accompagne le récit est très riche et lui aussi passionnant.

Voir les commentaires

Publié le 31 Juillet 2023

Au cours d'un concours qu'il remporte haut la main, Fong Sai-yuk (Jet Li) fait la rencontre d'une jeune femme (Michelle Reis), et les deux ont l'air de beaucoup se plaire. Plus tard, le terrible Lei le tigre (Chen Sung-young), gouverneur de Canton, organise un concours dont le prix est la main de sa fille Ting-ting, qui n'est autre que celle que Fong Sai-yuk a rencontrée (ce que les deux ignorent). Suivent plusieurs quiproquos : la mère de Fong Sai-yuk (Josephine Siao) se déguise en homme pour défier la femme de Lei le tigre (Sibelle Hu), qui tombe amoureuse d'elle ; Fong Sai-yuk et Ting-ting refusent leur mariage, en ignorant qu'ils se sont déjà rencontrés. Le tout sur fond de lutte populaire contre un empereur tyrannique.

Bon, on aura probablement compris que ce n'est pas un film qui brille par l'habileté ou la finesse de son scénario. Comme dans un certain nombre de films du genre, quand il s'agit d'humour, on est plutôt dans un registre débile. Tout ça est parfois un peu amusant mais la plupart du temps assez bête.
Mais on n'est pas là pour ça : on veut de la castagne ! Et sur ce plan je crois que je suis un peu mitigé : toute la première partie est assez mal filmée, on ne comprend pas toujours ce qu'il se passe, le montage est trop « cut » pour que ça soit intéressant à regarder. La dernière partie est plus intéressante, et on trouve de belles scènes de bagarres. Rien d'inoubliable cela dit.

Voir les commentaires

Publié le 23 Mars 2023

C'est l'histoire d'une jeune femme qui se fait passer pour un homme pour mieux pouvoir délivrer son frère, aux main d'un groupe de bandits. C'est aussi l'histoire d'un ivrogne que la jeune femme croise, et qui sous ses airs ahuri, pourrait bien être un meilleur combattant qu'il n'y parait.

Certes, c'est un film un peu daté, aux effets parfois un peu visibles et au scénario très prévisible. Mais il faut se remettre dans l'époque, et imaginer que c'est un film important et novateur : les chorégraphies sont cools et dynamiques, il y a de la bagarre avec plein de morts et plein de sang. L'actrice principale, Cheng Pei-pei, danseuse de ballet sans réelle expérience dans les arts martiaux, est magnifique et impressionnante.
Et puis il faut bien dire que c'est magnifiquement filmé ! Pas étonnant que King Hu ait tourné une merveille comme A Touch of Zen quelques années plus tard.

Voir les commentaires

Publié le 2 Décembre 2022

Alors qu'il s'est fait péter la gueule par un plus grand que lui, Huo Yuanjia jure de d'être plus jamais défait, et de devenir le plus grand champion de sa région. Devenu adulte, il gagne un par un tous les combats possibles, mais sa soif de renommée l'emmène sur le mauvais chemin, et il finit par tout perdre. Après quelque temps d'errance, il se retrouve dans un village de montagne, où il réapprend à vivre.

C'est un bon film, avec de bonnes bagarres plutôt bien filmées, ce qui est après tout ce qu'on demande avant tout à un film de kung fu avec Jet Li. Tout de même, les meilleures scènes sont au début du film ; celles de la fin sont moins bien filmées (peut-être à cause d'acteurs occidentaux qui ne sont pas aussi doués ?), mais c'est compensé par le fait qu'il y a plus d'enjeu dramatique. Les acteur·ices sont très bien, la photo très belle.
Huo Yuanjia, qui a réellement existé, est un personnage devenu mythique, qui rappelle la figure de Wong Fei-hung (déjà incarné par, tiens tiens, Jet Li dans les Il était une fois en chine 1, 2 et 3). Ici son histoire est largement romancée, mais en même temps comme il semble qu'on sache très peu de choses sur lui, ça laisse la place pour inventer. Le récit est assez classique, on y trouve tous les indispensables d'un film de kung fu : sens des arts martiaux, arrogance et désir de vengeance, Chine en situation coloniale, voie de la sagesse… L'originalité vient sans doute du fait que c'est le personnage principal qui, au début, est l'antagoniste du film – avant d'en devenir le héro, bien sûr.

Voir les commentaires

Publié le 12 Septembre 2022

C'est un livre dans lequel Bruce Lee présente ce qu'il connaît du « Gung fu » (kung fu dans une orthographe moderne), ses techniques, ses fondements conceptuels. C'est plus un livre de philosophe qu'un manuel pour apprendre à péter des gueules.
On y lit un peu d'histoire, des réflexions sur le Yin et le Yang, sur les rapports entre force et souplesse (l'un est issu et complémentaire de l'autre et réciproquement), sur le combattant qui doit ressembler à l'eau (qui prend n'importe quelle forme, qu'on ne peut saisir, qui peut fracturer les roches les plus puissantes), une critique des styles les plus « ornementaux » qui sacrifient à l'efficacité… C'est clair, précis, et super intéressant (mais il faut s'intéresser au kung fu, évidemment).

Voir les commentaires

Publié le 3 Septembre 2022

Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est une immigrée chinoise qui tient une laverie aux États-Unis. Elle est stressée, endettée, elle peine à s'intéresser à son mari Waymond (Ke Hui Quan) ou à sa fille Joy (Stephanie Hsu). Comble de la galère, alors qu'elle est sensée fêter le nouvel an chinois dans sa laverie, elle doit justifier les dépenses de l'entreprise auprès des impôts, et la contrôleuse (Jamie Lee Curtis) n'est pas vraiment aimable.
Jusqu'au moment où une version alternative de Waymond issue d'un univers alternatif la contacte : Evelyn est la seule qui puisse restaurer l'équilibre dans le multivers, face à la folie destructrice de Jobu Tupaki.

C'est un film ambitieux, foutraque, drôle, inventif et complètement barré. Ce qui commence comme une chronique de l'immigration chinoise et comme le récit d'une famille dysfonctionnelle devient un film de science-fiction mâtiné de kung-fu. Je n'ai pas envie de trop en dévoiler, mais les deux réalisateurs-scénaristes fourmillent d'idées improbables : on ne sait jamais ce qui va se passer dans les minutes suivantes, et on est ravi de se faire surprendre. On pense à Matrix (le multivers), ou à Sorry to bother you (pour le côté comédie foutraque et absurde), mais il y a plein d'autres clins d'œil.
Certes, ça patine un peu vers la fin, qui aurait mérité d'être un peu resserrée, mais on pardonne assez vite, comme tout le reste est drôle, surprenant, bien mis en scène, servi par une photo très belle et des acteurices complètement formidables.

Voir les commentaires

Publié le 28 Décembre 2021

Un méchant Américain veut péter les gueules de tous les maîtres de kung fu installés à Los Angeles pour montrer à quel point c'est lui le plus fort. Il s'attaque au gentil maître Tak (Yuen Wah), qui ne parle d'ailleurs pas un mot d'anglais. Il est sauvé par Anna, une jeune femme qui passait par là.
Jet (Jet Li), un jeune hongkongais, débarque à L.A. sans parler un mot d'anglais pour rendre visite à son maître. Il découvre sa boutique dévastée, et se met à sa recherche.

Le scénario est très convenu, il ressemble à tous les films de kung fu ; il y a des blagues souvent nanardesques (Jet Li semble être abonné à ça). Il vaut quand même la peine d'être regardé pour 2-3 choses :

  • les bagarres sont vraiment bien. Jet Li n'avais pas encore tourné la série des Il était une fois en Chine, ce n'était pas un débutant mais il était loin d'être une star, et il est vraiment super.
  • la mise en scène est un peu baroque, toujours claire et limpide.
  • surtout le film se passe dans une caricature des USA, qui doit être comparable à la vision de la France qu'a Woody Allen (je pense que le film est quand même tourné à L.A., mais honnêtement j'ai un doute). Le film essaye apparemment de retrouver l'esthétique des films américains de l'époque, il n'y arrive qu'à moitié. C'est grotesque, sans doute moqueur, sans doute naïf, particulièrement daté (c'est le festival de la coupe mulet et des synthés)… C'est génial, un peu nanardesque et très drôle.

Voir les commentaires