Publié le 29 Juin 2018
Ferrer tient une galerie à Paris qui expose plusieurs artistes contemporains. Delahaye, son assistant, lui fait part d'une expédition partie, dans les années 1950, chercher des pièces rares et précieuses d'art inuit. Le bateau est resté bloqué dans les glaces, on ne l'a jamais retrouvé. Delahaye a une piste, ça serait peut-être intéressant de la creuser parce que la cargaison, si on la retrouvait, vaudrait le déplacement.
Ce roman alterne entre différents récits : l'expédition de Ferrer vers le Nord est entrecoupée de flashbacks, puis alternent le retour de Ferrer et les activités d'un certain Baumgartner, dont on se demande au début ce qu'il vient faire ici, mais on n'est pas dupe, on se doute bien qu'il n'a pas de bonnes intentions.
Je l'ai dit plusieurs fois, Jean Echenoz est un de mes écrivains préférés. Et ce roman – que j'avais déjà lu – confirme mon sentiment. C'est drôle, très bien écrit, brillant, intelligent, malin. Echenoz emmène le lecteur, le rend complice de ses jeux littéraires et narratifs. On a l'impression d'être plus intelligent quand on lit Je m'en vais.
Le narrateur est assez présent, c'est comme un personnage en soi. Il a notamment du recul sur les personnages et sur le récit, et s'en moque parfois un peu, comme au début du chapitre 28 :
Personnellement, je commence à en avoir un peu assez, de Baumgartner. Sa vie quotidienne est trop fastidieuse. À part vivre à l'hôtel, téléphoner tous les deux jours et visiter ce qui lui tombe sous la main, vraiment il ne fait pas grand-chose. Tout ça manque de ressort.
Bref, c'est formidable, et il faut lire tous ses livres. Et que je les relise tous.