Articles avec #nanar tag

Publié le 4 Novembre 2021

Tommy Wiseau est un aspirant acteur sans talent mais sans inhibition. C'est un personnage très mystérieux dont on n'arrive pas à savoir grand chose, si ce n'est qu'il habite dans une réalité différente des autres gens.
Il embarque avec lui à Los Angeles Greg, un autre aspirant acteur et son seul ami. À force de refus, Tommy décide qu'il va réaliser un film avec un beau rôle pour Greg. Et c'est le début d'une improbable aventure.

Ce film est l'histoire vraie du film The Room, connu pour être un des plus immenses nanars des années 2000. C'est souvent drôle, c'est assez fascinant et parfois malaisant.

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Publié le 4 Février 2021

Le méchant mais sensible Thulsa Doom massacre tout le village et toute la famille du jeune Conan. Ce dernier, seul survivant, passe sa vie à tourner une roue (dont on sait pas bien ce qu'elle fait), et en acquiert une force surhumaine. Repéré par des soldats, il devient un esclave combattant, jeté dans des arènes dans lesquelles il massacre à tour de bras. Il finit par être libéré par son maître (on sait pas trop pourquoi). Il devient un voleur, avec en tête de retrouver Thulsa Doom, qui a entre-temps fondé une drôle de religion.

J'avais vu ce film, adolescent, et malgré mon amour de l'époque pour Arnold, je l'avais déjà trouvé long : je confirme, c'est long, on s'ennuie pas mal. Il y a pourtant un sens de l'épique, un réel sens du cadre et de l'image. Ça a de la gueule mais c'est trop long, le scénario manque du souffle que l'image a parfois.
Et il faut dire ce qui est : Arnold Schwarzenegger est vraiment pas un bon acteur. Il donne l'impression de ne jamais oublier la caméra, et de ne jamais être dans le jeu réellement.

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Publié le 4 Janvier 2021

La fille du grand Dracula se marie avec un humain. Leur enfant, Dennys, paraît terriblement normal. Dracula va tout faire pour qu'il devienne un vampire.

J'avais vu le premier opus de la série, qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable – ce qui ne veut pas dire grand-chose, sinon je n'aurais pas ce blog. En tout cas, ce film est raté. C'est long, l'histoire n'est pas intéressante, tout est prévisible, les personnages sont unidimensionnels, ce n'est pas drôle, on s'emmerde (et l'enfant est d'accord avec moi). Pourtant beaucoup des ingrédients de films meilleurs sont là, mais la sauce ne prend pas, le plat est fade et on peine à aller au bout.

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Publié le 27 Décembre 2020

L'air terrestre est devenu irrespirable, tout le monde meurt ou semble s'être réfugié on sait pas trop où. George Clooney, gravement malade, est resté seul sur une base au pôle nord que tout le monde a fuie. Il se rend compte qu'il n'est pas seul : une petite fille muette est restée, qui l'encombre autant qu'elle l'accompagne.
Dans le même temps, le vaisseau Æther est de retour de K23, une lune de Jupiter jusqu'alors inconnue et qui, coup de bol, est parfaitement adaptée à la vie humaine (respirable etc). Leurs communications étant coupées, ils ne savent pas ce qu'ils se passent sur terre.
Il se passe des choses, et finalement Æther arrive à proximité de la Terre, face aux ravages en cours. Ils arrivent à entrer en contact avec George Clooney, qui leur dit que c'est la merde. Deux des membres d'équipage d'Aether décident de descendre mourir sur Terre (c'est manifestement le destin qui les attend), alors que les deux membres restant (un couple qui attend une petite fille) décident de partir mourir sur K23 (ce qui les attend manifestement aussi, avec leurs enfants qui finiront probablement consanguins). Ah, et puis on comprend qu'en fait la petite fille qui accompagne George Clooney est imaginaire, c'est sa vraie fille qu'il a abandonnée, celle qui, quel hasard, est justement enceinte sur Æther.

Bon, ce film (téléfilm) est complètement raté. C'est long, c'est confus, les enjeux sont complètement inexpliqués, il y a des problèmes de rythme. La direction artistique est nulle, à base de trucs en plastique moche pour faire « du futur » (fusil, cartes de jeu transparentes) ; on voit que tout est tourné dans un petit studio1. C'est filmé sans talent, monté de façon paresseuse.
C'est le scénario d'Interstellar en moins bien, avec des scènes de Gravity en moins bien aussi.
C'était vraiment 2 heures mal utilisées.

* * *

1. Il semblerait qu'en fait non, ce qui est vraiment triste.

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Publié le 15 Novembre 2020

J’ai donc regardé Hold-up.
C'était long, et c'était vraiment très mauvais. Je ne m'attendais à rien de bien, mais c'est encore pire.

Sur la forme, c’est nullissime.
C’est monté n’importe comment, il n’y a aucune cohérence, aucune logique dans la narration. Ça part dans tous les sens et ça passe du coq à l’âne en permanence.
Les intervenants ne parlent jamais plus de 10 secondes, la plupart du temps on ne comprend même pas de quoi ils parlent, parce qu’il n’y a pas de contexte. C’est d’ailleurs un moyen très pratique pour leur faire dire des trucs qu’ils ne veulent pas dire, ce qui me semble arriver ici ou là.
Et puis c’est beaucoup trop long, évidemment, on pourrait en supprimer une bonne moitié sans rien perdre du contenu (même si encore une fois, tout le film est tellement confus que parler de contenu est presque exagéré).
Ça donne même l’impression de regarder une version de travail, pas terminée. On dirait que c'est monté de façon aléatoire.

Sur le fond, c’est évidemment pas mieux.
Le film repose entièrement sur des témoignages de gens qui manifestement n’y connaissent rien, voire ne comprennent rien à ce qu’ils disent eux-mêmes. À peu près tout le film repose sur docteur Jean-Michel qui a un ami qui lui a dit que (sans qu’on sache de quoi il parle, quand et où ça s’est passé).
Il n’y a aucune démonstration, aucun fait, aucune vérification de ce que docteur Jean-Michel dit, aucun travail journalistique.
Et le film passe son temps à se contredire lui-même : l’épidémie n’est pas grave et c’est juste les gouvernements qui cherchent à nous faire peur, et puis en fait si parce qu’il y a plein de morts ; le virus a été créé en laboratoire et puis en fait c’est vraiment très peu crédible… C’est absolument n’importe quoi.

Pendant les premières 20 minutes, il ne se passe rien de compréhensible et/ou d’intéressant. Les masques c’est désagréable à porter, on n’a jamais vu des mesures comme celles prises par les gouvernements, Jean-Michel le chauffeur de taxi a un avis. C’est à peu près tout.
Ensuite il y a un loooong tunnel de gens qui disent à quel point Didier Raoult est un génie, alors que tous les autres scientifiques sont des escrocs.
Il faut attendre la moitié du film pour vraiment tomber dans le réel complotisme (enfin !). À partir de ce moment-là, on arrive dans une autre logique, qui est celle, bien connue, du « coïncidence ? Je ne crois pas… » Le film n’affirme rien, mais paraît sous-entendre des trucs. Mais encore une fois, c’est tellement confus et incohérent dans le montage qu’on peine à vraiment comprendre ce qui est dit. On peut tout de même cocher des cases du bingo conspirationniste : gouvernement mondial, Bill Gates, 5G, crypto-monnaire, Bildenberg, création du COVID-19 par les élites mondiales pour gouverner les pauvres, antivax, trumpisme, tout y passe dans un gloubi-boulga encore une fois extrêmement confus.
Le film se termine sur deux types qui nous annoncent qu'ils ont compris comment marche la santé, et qu'en fait c'est simple. On n'en saura jamais plus.

Le film soulève pourtant quelque problèmes réels, et qui m’interrogent aussi : la privation des libertés, la question de la peur, les mensonges du gouvernent français… Mais il ne dit rien d’intelligent, rien de nouveau, rien de compréhensible.

* * *

La Révélation des pyramides, un célèbre documentaire complotiste, avait au moins l'avantage de présenter des arguments, une réflexion, un cheminement de pensée. Certes, les arguments étaient moisis, reposaient sur des erreurs et des mensonges, mais on pouvait en discuter. Le seul passage de Hold-Up à peu près argumentatif, c'est la défense de Raoult et de l'hydroxychloroquine ; évidemment c'est plein d'erreurs, de contre-vérités et de mensonges (je ne vais pas détailler ça ici, c'est partout sur le net), mais au moins il y a quelque chose à répondre. Le reste du film est complètement vide, tellement confus que je ne vois pas ce qu'il y a à lui répondre.

J’avoue que, pour toutes les raisons listés au-dessus, je ne comprends absolument pas l’engouement pour ce film. C’est tellement mal branlé, tellement confus, tellement incohérent, tellement creux, ça se voit que c’est de la merde, que c’est con, que les intervenant·e·s sont complètement à la masse.
Je me dis que ça doit marcher comme un test de Rorschach : comme le film dit tout et son contraire, sans cohérence ni forme, les gens y voient ce qu’ils veulent voir (ce qui est me semble-t-il une technique assez classique des complotistes). J'imagine que ça conforte dans des a prioris – et je ne suis pas forcément exclu de ce travers, d'ailleurs. Mais quand même, quand plein de gens disent que ça leur a ouvert les yeux, qu'ils ont l'air de voir plein de choses dans ce film, j'ai l'impression de ne voir qu'une tache.

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J'avoue avoir un peu peur de poster ça ici. J'ai peur de l'afflux de trolls dans les commentaires. Si c'est le cas, je précise que je modérerai les commentaires injurieux.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #nanar, #France

Publié le 26 Avril 2020

Les Tuche sont une famille de beaufs imbéciles qui vivent dans des clichés sur les pauvres du Nord. Un jour, ils gagnent au Loto, et réalisent le rêve de Mme Tuche : aller vivre à Monaco, dans l'espoir de rencontrer la princesse Stéphanie.

C'est un grand classique de la comédie, déjà vu des centaines de fois : mélanger les milieux sociaux et jouer des contrastes. Mais ici, de façon ma foi un peu prévisible, tout est mauvais et fainéant, des gags au scénario. Je pense notamment au personnage du grand frère, au sujet duquel manifestement tout le monde, scénaristes, réalisateur et acteur, se sont dit qu'on n'en avait rien à foutre. Les gags ne sont jamais drôles, tout est absolument cousu de fil blanc et prévisible, le scénario bien qu'indigent est pourtant par moments un peu confus, il faut le faire.

Devant ce genre de film, il est toujours intéressant de se poser une ou deux questions : de qui rit-on ? Avec qui rit-on ?
Là, la réponse est claire : on rit des Tuche, de leur bêtise, de leur beauferie, de leur accent. On ne rit que des Tuche (enfin quand on rit évidemment). On ne rit à peu près jamais avec eux, leurs blagues étant (apparemment, mais on n'est pas vraiment sûr) volontairement nulles. On ne rit jamais des Monégasques, des us des riches, on rit des pauvres.
Du début à la fin, les Tuche sont des abrutis. Ils finissent par se faire des potes à Monaco, mais on a du mal à savoir pourquoi puisque jamais le film ne nous les montre autrement que comme des abrutis. Les Tuche dévergondent un peu les riches, mais ça ne dure pas très longtemps : une fois que les Tuche se sont fait arnaquer et ont perdu tout leur argent, ils rentrent chez eux. Personne à Monaco ne songe à leur proposer de rester, non : chacun chez soi, il ne s'agit surtout pas de mélanger les classes sociales, ou de bousculer un petit peu l'ordre établi. Il y a des gens qui sont fait pour être riches, qui ont les bons usages, les bonnes manières, qui savent, et les autres qui ne sauront jmais et dont on a le droit se de moquer.
C'est donc un bon gros film de droite. On est à l'opposé d'un film comme La Vie est un long fleuve tranquille, par exemple, qui joue de la différence de classes sociales pour dégommer joyeusement dans tous les sens.

Bref, c'est de la merde. Mais ça peut faire un bon jeu à boire (tu ris tu picoles).

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Publié le 15 Octobre 2019

Le perso principal (il n'a pas de nom, appelons-le John), est un SDF qui travaille sur les chantiers où il trouve du travail. Il découvre des lunettes de soleil spéciales, qui lui révèlent la réalité du monde : les extraterrestres sont parmi nous, ils nous ont colonisés et tous les humains travaillent sans le savoir pour eux. John va donc tirer dans le tas pour éliminer la menace.

Commençons par le positif : le travail sur l'aspect SF est assez réussi et malin, ça évoque évidemment 1984 (les injonctions subliminales), le complot est assez efficace. C'est une critique du capitalisme, du consumérisme, du reaganisme, du rêve américain, tout ça tout ça.
Sinon, c'est vraiment pas un bon film. Le premier problème vient de l'acteur principal, Roddy Piper (un des plus beaux mulets de l'histoire du cinéma), qui n'est vraiment pas un bon acteur. En plus, John, qui a l'air con comme un balai, n'est pour ainsi dire pas écrit : il ne cherche pas à comprendre ce qu'il se passe, tous ses dialogues doivent tenir sur un demi-A4. Faire reposer un film sur un tel personnage, c'est dur.
Le principal problème rejoint un peu le précédent : Invasion Los Angeles est en quelque sorte « Masculinité toxique : the movie ».
John, une fois qu'il a découvert la vérité, décide sur-le-champ de tuer tout le monde – sauf les humains, à priori. Dans la plupart des films d'action à gros bras des années 1980, les persos principaux deviennent des machines à tuer en réponse à une menace plus ou moins directe, ou parce que c'est leur métier (flic, militaire, espion…) Ici, John, qui n'est qu'ouvrier de chantier1, décide de tirer dans le tas parce que… on sait pas trop. Mais il est pas content, en tout cas. Bon, je suis un peu de mauvaise foi, mais c'est probablement parce que les images de ce mec qui entre dans des lieux publics armé jusqu'aux dents m'évoquent des images d'Elephant.
Et puis il y a la longue bagarre entre John et son pote. Une bagarre de 10 minutes (!), plutôt bien fichue certes (Roddy Piper est catcheur, ça marche bien à l'écran), qui démarre parce que le pote refuse de mettre les lunettes de soleil. Voilà. Et donc ? Eh bien je vais te défoncer la gueule, mon pote, pas d'autre option.
Bref, tout ça est très malaisant.

(Et politiquement discutable, puisque je doute qu'on puisse faire tomber le capitalisme en tirant à l'arme d'assaut dans tous les sens.)

Je note quand même que Carpenter évite de tomber dans l'écueil de l'histoire d'amour entre son perso et la femme qu'il prend en otage, évitant de tomber dans le terrifiant cliché de l'« Abduction as romance ». On ne va pas pour autant le féliciter.

* * *

1. Je n'ai évidemment rien contre les ouvrier de chantier, mais je n'ai pas l'impression que ce soient des mercenaires formés au maniement des armes de guerre. Ça me fait un peu penser à Knock Off de Tsui Hark, dans lequel Jean-Claude Van Damme n'est qu'un vendeur de jeans (voir l'indispensable vidéo de Karim Debbache).

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