Publié le 29 Octobre 2022

Le rêve de Rupert Pupkin (Robert De Niro), c'est de devenir une star de la télé : il rêve de pouvoir faire un sketch dans l'émission de Jerry Langford (Jerry Lewis), un humoriste présentateur d'un late show.

J'avais vu ce film aux Arts Décos, le professeur de cinéma était passionné par les films dans les films, par les films sur le cinéma. S'il est ici question de télévision, le spectacle est toujours au cœur du film.
The King of Comedy peut commencer comme une comédie mais qui finit plutôt comme un drame. On y parle de célébrité, de fanatisme, de folie, de fantasme ; c'est une critique acerbe du monde du spectacle qui a souvent été comparée à Joker. Rupert Pupkin est-il fou, vit-il dans la réalité qu'il s'est inventée, ce qu'on voit à l'écran est-il toujours la réalité ? C'est un pan du cinéma de Scorcese (je pense à Shutter Island) que je trouve plus intéressant que ses films de gangsters.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #États-Unis

Publié le 21 Octobre 2022

Je vais essayer de parler de ce livre sans spoiler, ce qui ne sera pas évident, mais tant pis.

Les premiers chapitres nous présentent une bonne dizaine de personnages, très différents, qui ont tous un point commun : iels étaient dans le même Paris-New York qui s'est pris la tempête du siècle dans la tronche (tout le monde a cru y passer).
Parmi ces personnages, il y a Blake, un redoutable tueur à gages ; l'écrivain Victor Mesel (un double d'Hervé Le Tellier) ; Lucie et André, un couple pas très équilibré ; Slimboy, un chanteur nigérian sur le point de devenir une star…

Sans avoir lu aucun de ses livres, je connais le travail d'Hervé Le Tellier depuis un moment, puisqu'en tant qu'Oulipien il a fait partie de la fameuse équipe des Papous dans la têtes. C'est quelqu'un de brillant et de souvent drôle.
Son roman a gagné le prix Goncourt, et c'est mérité, puisque son livre est très réussi, malin dans la construction, frôlant avec la science-fiction, s'amusant avec les personnages et les problèmes logiques. J'ai pensé à quelque moments à Coherence, et le fait d'avoir lu ce livre dans un train bloqué pendant quatre heures à Saumur a rendu l'expérience de lecture plutôt particulière.

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Publié le 21 Octobre 2022

Luke Rinehart est un psychalanyste new yorkais qui s'ennuie dans sa vie. Il a une femme, deux enfants, des patients avec qui il pratique un style de thérapie où il parle le moins possible, des collègues plus brillants que lui.
Par désœuvrement, il décide de jouer une décision aux dés : six possibilités, six choix, six chances de changer. Petit à petit, il se met à jouer de plus de plus de choix aux dés, jusqu'à devenir l'Homme-dé. La théorie derrière tout ça, c'est que la société nous impose des injonctions contradictoires, et qu'il n'est pas possible d'être heureux avec une seule personnalité. Laisser les dés choisir qui nous sommes jusqu'à la dissolution complète de toute idée de personnalité est la solution idéale.

C'est une longue farce en forme de fausse autobiographie (Luke Rinehart est en fait un pseudonyme de George Cockcroft). C'est souvent drôle, ça parle beaucoup de cul, c'est parfois gênant (c'est même horrible pendant des « blagues » malsaines sur le viol au début, il y a probablement quelque chose de l'époque, de vouloir briser les tabous blablabla, mais j'avoue que je ne marche pas).
On y suit la longue descente dans l'enfer des dés de Rinehart, qui effectivement abandonné tout ce qui faisait de lui quelqu'un de sensé, prévisible, intelligible. Il est tour à tour silencieux, idiot, paranoïaque, drôle, dragueur, sportif… et doit s'acquitter de tâches étranges. Le livre ne développe pas trop l'absurdité des situations auxquelles on aurait pu s'attendre. Le personnage est donc, sans surprise, tout aussi détestable que brillant. Peut-être que le livre aussi ?

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Publié le 21 Octobre 2022

Juliette (Maud Wyler) se fait voler sa voiture par une nudiste radicalisée. Sauf qu'il y a toute sa vie dans cette voiture, en particulier ses précieux journaux intimes. Elle porte plainte à la gendarmerie : le capitaine Pierre (Swan Arlo) n'a pas l'air très concerné mais qui sait.

Il y a plein de choses qui m'ont donné envie d'aimer ce film : les acteurices sont très bien, c'est bien filmé, il y a un ton décalé et absurde qui me plait.
Mais il y a deux écueils principaux pour moi dans ce film. Erwan Le Duc lorgne clairement du côté de Quentin Dupieux, mais ses dialogues manquent de pêche, de précision, de finesse pour faire mouche. Ensuite le personnage de Juliette est trop cliché pour être crédible ou touchant : je n'ai réussi à y voir qu'un cliché de « fille magique », triste fantasme du réalisateur d'une fille-pas-comme-les-autres-qui-va-sortir-le-personnage-masculin-de-sa-banalité (aussi appelé Manic Pixie Dream Girl).
C'est donc un film un peu décevant. Il essaye de jouer sur plusieurs registres (comédie, romance, chronique familiale), et il me semble qu'en essayant d'aller dans trop de directions, il ne réussit à être vraiment bon dans aucune.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France

Publié le 2 Octobre 2022

Un type (Ryan Gosling) qui aime bien conduire les voitures est chargé par la mafia d'exfiltrer les cambrioleurs. Il rencontre sa voisine, dont le mari est en prison, et passe du temps avec elle. Quand le mari revient, le type s'embourbe dans une affaire de vengeance et de chantage.

J'avais vu ce film jadis au cinéma, et il me semble qu'il m'avait fait une bonne impression. Je n'arrive plus à savoir pourquoi, d'autant plus qu'aujourd'hui je le trouve surtout très creux.
Ryan Gosling est silencieux et inexpressif au possible, c'est une coquille vide qu'on peine à appeler un personnage – d'ailleurs pas grand-monde n'arrive à exister réellement à l'écran. Je suis plutôt séduit par l'hypothèse de O., pour qui Ryan Gosling joue un teubé (on dit à plusieurs reprises qu'il est un peu con, il a un regard bovin etc), mais je doute que ce soit l'intention du réalisateur.
Et c'est le problème : je ne sais pas ce qu'a voulu raconter le réalisateur. C'est très esthétisant, souvent ça marche bien, mais parfois c'est aussi un peu lourdingue, c'est honnêtement distrayant (et comme le film est plutôt court on n'a pas le temps de s'ennuyer), mais dans le fond, ça raconte quoi ? On pourrait parler de masculinité toxique, présente à peu près à chaque plan du film, et se dire que le film en présente une critique puisque tout le monde meurt à la fin, mais encore une fois je serais très surpris si c'était le propos de Nicolas Winding Refn.
Bref, pas grand-chose de mémorable dans tout ça (alors que Baby Driver d'Edgar Wright c'était vachement mieux).

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