Articles avec #polar tag

Publié le 9 Octobre 2023

Hitomi Hirosuke est un écrivain raté, un type oisif et rêveur. Quand il apprend par hasard la mort du fortuné Komoda Genzaburô, une idée machiavélique lui vient. Les deux hommes se sont croisés pendant leurs études, et leur ressemblance à surpris tout le monde. Hitomi Hirosuke va prendre la place de Komoda Genzaburô, jouer la sortie de cercueil et profiter de sa fortune pour construire les paysages féeriques, fantastiques et un peu effrayants de ses rêves. Mais Hitomi Hirosuke sait qu'il devra la jouer fine face à Chiyoko, la femme de Komoda Genzaburô : elle connaît forcément des secrets et pourrait mettre son plan à l'eau.

Edogawa Ranpo est passionné par Edgar Allan Poe, et a introduit le roman policier au Japon. Si ce roman ne s'inscrit pas dans le genre, on n'est pas très loin, dans une forme de roman noir. Il prend beaucoup de plaisir à décrire le monde onirique créé par Hitomi Hirosuke, des paysages merveilleux, inquiétants, peuplés par des gens nus (surtout des femmes). C'est parfois un peu longuet, mais c'est assez fascinant. Il y a quelques interventions du narrateur (« il serait trop long de vous décrire… »), c'est très discret mais c'est un effet que j'aime bien.

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Publié le 5 Juin 2023

Mais qui est ce mystérieux tueur du Zodiaque, comme il se surnomme lui-même, qui terrifie la Californie de la fin des années 1960 ? Il écrit des lettres à la presse, diffuse des messages codés, se vante beaucoup, tourne la police en dérision…
Le film se penche sur l'enquête de policiers et de journalistes du San Francisco Chronicle.

C'est un film merveilleusement construit, raconté et filmé. Il est sans doute trop long – mais en même temps j'ai regardé la version director's cut, j'imagine que la version sortie en salle est plus resserrée, et peut-être mieux tenue en matière de rythme (ah je viens de voir que les versions ne diffèrent que de cinq minutes, ça ne peut pas être la seule explication). La narration, chronologique, est dépouillée, presque sèche ; il y a peu d'effets (quelques plans iconiques, dont le fameux taxi qu'on suit vu de haut), mais c'est réalisé avec une précision et une élégance épatante.
Le film est porté par de très bons acteurs, en particulier Jake Gyllenhaal et Mark Ruffalo ; le moins qu'on puisse dire c'est qu'il manque de femmes (il n'y en a qu'une, un rôle très secondaire).

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Publié le 28 Août 2022

La jeune Clara est brûlée vive, un soir qu'elle rentre d'une soirée avec ses copines. Le nouveau commissaire de la PJ de Grenoble s'empare de l'affaire, et cherche dans le passé de Clara les potentiels suspects.

C'est un beau film noir, un polar montagnard porté par des acteurs (notamment Bastien Bouillon et Bouli Lanners) formidables, une photo magnifique. C'est un film un peu triste, un peu désespéré face au constat de la violence des hommes, il laisse le spectateur en suspens mais pas réellement frustré, l'éventuelle frustration étant discutée dans le film. Il parle de féminicides, de masculinité toxique, sans trop en faire mais avec beaucoup de justesse.
Peut-être la réalisation aurait pu être un peu plus réfléchie (quelques plans ont l'air d'avoir une intention forte, mais en fait non, ce qui m'a laissé avec des « pourquoi »), mais je dis ça surtout pour avoir quelque chose à redire de ce film très réussi.

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Publié le 13 Octobre 2021

Le délégué français aux Nations Unies ne s'est pas présenté à la dernière séance. Correspondant de l'AFP à New York, Moreau (JP Melville) est chargé d'enquêter sur l'affaire. Accompagné du photographe Delmas (Pierre Grasset), il parcourt New York en suivant un conseil : « chercher la femme ».

Ce film est à la fois maladroit et habile, autant dans sa mise en scène que dans son scénario. Des plans jouent de façon élégante sur le champ/hors champ, sur le dévoilement ; le jeu de lumières est remarquable. Et parfois, il y a des dialogues bêtement rythmés par le champ/contre-champ, des longueurs, des effets trop soulignés. Idem pour le scénario : de bonnes idées sont gâchées par des maladresses.
C'est un film sympathique, dont j'aime bien l'ambiance de film noir (ça lorgne énormément vers le cinéma américain), mais qui n'est pas une grosse réussite et que j'aurai probablement oublié dans quelques mois.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France, #Polar

Publié le 16 Octobre 2020

La riche Ruth Van Rydock s'inquiète pour sa sœur Carrie-Louise. Elle en parle à miss Marple, et lui demande s'il lui serait possible de lui rendre visite, mine de rien, savoir ce qui se passe ?
Miss Marple se rend donc chez son ancienne amie, riche héritière habitant dans un grand domaine. Son troisième époux, Lewis Serrocold, tient une fondation visant à sortir des jeunes de la délinquance par la pratique du théâtre.
Dans le domaine vivent Mildred, austère fille de Carrie-Louise, veuve d'un chanoine ; Juliet Bellever, la domestique d'importance touche-à-tout ; Gina, la fille de la fille adoptive de Carrie-Louise, accompagnée de son époux américain Wally Hudd, qui n'est pas enchanté d'être là ; Stephen et Alex, fils d'un premier époux de Carrie-Louise ; Edgar Lawson, l'assistant de Lewis un peu fou ; et d'autres personnages plus ou moins importants.
Et donc, que se passe-t-il ? Une tentative d'empoisonnement, un meurtre ? Miss Marple, mine de rien, mène l'enquête.

C'est un roman policier qui met du temps à commencer vraiment (il faut arriver à la moitié pour comprendre de quoi il retourne), tant Agatha Christie a besoin de temps pour poser le décor et les personnages. Pour autant, cette mise en place est agréable, pleine d'humour dans l'observation des rapport humains.
L'intrigue est à la fois simple et compliquée, les personnages étant forcément innombrables, le dénouement est un peu précipité et manque peut-être de finesse. C'est clairement une mécanique moins parfaitement agencée que pour Ils étaient dix.
Mais ce n'est pas grave, on prend du plaisir quand même à la lecture.

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Publié le 11 Octobre 2020

Une femme a été tuée et violée dans une petite ville de Corée. L'enquête piétine, un inspecteur de Séoul se porte volontaire pour aider les policier locaux, aux méthodes plutôt artisanales et violentes : ils ont beau essayer de retirer des aveux par la torture, les meurtres se multiplient.

C'est donc le dernier film de Bong Joon-ho qu'il me restait à voir, et son deuxième, après Barking Dogs Never Bite et avant The Host. Et c'est une merveille. Le scénario est tendu comme un polar, la mise en scène est magistrale, les acteur·trice·s parfaits. Il se passe plein de choses dans les cadres, l'humour vient souvent par les arrière-plans qui sont souvent riches, il joue sur les ensembles et les groupes dans le cadre pour suggérer des enjeux.
Comme souvent, il y aurait sans doute des milliers de lignes à écrire sur ce film, mais j'imagine que quelqu'un de plus talentueux que moi s'en occupera – comme Tony Zhou de la chaîne Youtube Every Frame a painting, qui s'occupe justement de la façon de composer les groupes de personnages de ce film.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Polar, #Corée

Publié le 25 Août 2020

Mathilde, fille d'un riche châtelain inventeur, a subi une tentative d'assassinat dans sa chambre jaune. Sauf que la porte de la chambre est verouillée de l'intérieur, que la fenêtre est fermée et ses barreaux intacts, sauf que quand on a ouvert la chambre, il n'y avait dedans personne d'autre que Mathilde.
La police, dirigée par le fameux inspecteur Larsan, est déjà sur place ; le juge de Marquet est en route. Mais c'est sans compter sur le jeune reporter Joseph Rouletabille, accompagné de son ami Sinclair, qui vont mettre leur grain de sel dans toute l'affaire.

On est dans un polar assez classique de l'époque du roman de Gaston Leroux (1907), dans la veine de Sherlock Holmes, où un personnage va grâce à sa seule logique dénouer toute l'affaire.
Le film est plein de charme, plutôt bien mené, on y trouve la moitié des grands acteurs du cinéma français. Hergé s'est inspiré de Rouletabille pour Tintin, et Denis Podalydès interprète le personnage dans un esprit très Tintin.
Il y a de légères touches d'humour ici et là, qui tiennent presque du clown, dans une façon de courir, de glisser sur du parquet, de se cacher dans une pendule. Ce n'est pas un grand film, mais il me séduit.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France, #Polar