Publié le 14 Avril 2019

Monsieur Han est un vieux monsieur acariâtre, alcoolique et taiseux. Il fait peine à voir et ses voisins ne l'apprécient guère. À sa mort, quelques rares proches viennent le pleurer.

Et le roman est le récit de la vie d'Han Yongdok, né en Corée du Nord, diplômé de gynécologie, dont la vie a petit à petit été détruite par une interminable guerre. Devenu indésirable au Nord, suspect au Sud, Han Yongdok cherche une place qu'on lui refuse.
Ce classique de la littérature coréenne moderne est un beau roman, tragique, terrifiant même par moments, porté par une plume élégante et réaliste. C'est aussi un roman très politique, démontrant par l'exemple comment la politique peut avoir une influence sur les vies ordinaires.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #Corée

Publié le 14 Avril 2019

Nous sommes dans le Jura, bourgade reculée, tranquille et enneigée. Jerry, le frère de Max, est de retour après plus de 20 ans d'absence. Il ne va pas rester longtemps, juste le temps d'enlever la fille du patron de l'usine et de demander une rançon de 500 000 €. C'est un plan méticuleusement préparé, tout est prévu.

Sauf que ça ne se passera pas comme prévu, et qu'on n'est plus très sûr de savoir quel frère essaye de doubler l'autre, et que c'est le fil de cette énigme, de ce suspense qui tient le récit. C'est un roman écrit avec toutes les ficelles et techniques du polar, un vrai page-turner. Pourtant, malgré les louanges que j'ai entendues porter à Yves Ravey, je crois que je préfère dans le genre les livres de Tanguy Viel - lequel ressemble à l'autre ? - parce qu'il s'y passe plus de choses littérairement parlant. Chez Ravey les phrases sont courtes, les dialogues secs, les descriptions pointilleuses, mais, j'ose à peine le dire, c'est un peu plat. Ça manque de nervosité, peut-être à cause de ces descriptions qui alourdissent certains passages.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #France

Publié le 1 Avril 2019

La chanteuse Florence, alias Cléo, attend les résultats d'examens médicaux avec angoisse. Visite chez une diseuse de bonne aventure, café avec sa superstitieuse gouvernante, répétition avec ses musiciens (dont Bob, alias Michel Legrand, qui signe aussi la musique), errance dans Paris... La fin d'après-midi s'éternise.

Mais le film ne s'éternise pas, loin s'en faut. C'est rythmé, nerveux, souple et intelligent. Je n'avais jamais vu ce film – et c'est triste de devoir attendre la mort de sa réalisatrice pour le faire. Le pari de suivre un personnage presque en direct est réussi, Varda variant les lieux, les temporalités, les personnages si habilement qu'on ne s'ennuie évidemment jamais. C'est très Nouvelle vague, il y a plein d'astuces de montages intelligentes et fines, la lumière et les cadres sont soignés... Bref, c'est un film magnifique.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France