Publié le 31 Août 2019
Jerry (Gene Kelly) est un peintre américain installé à Paris. Sans le sou, il rencontre Milo (Nina Foch), riche héritière qui s'entiche de l'œuvre et du bonhomme et cherche à l'aider, en achetant des toiles et en le recommandant auprès de galeristes. Sauf que Gerry tombe amoureux de Lise (Leslie Caron), une jeune femme déjà fiancée.
C'est une trame très classique, construite autour de triangles amoureux, un vaudeville pas particulièrement bien mené. Il faut noter le sexisme terrible du film et de son personnage principal, beaucoup plus âgé que son amie, qui insisté lourdement, se fait éconduire et continue à insister jusqu'à ce qu'elle cède (culture du viol bonjour). C'est d'autant plus dommage que Milo est un personnage intéressant, fort et indépendant, mais que comme elle a le même âge que Jerry, rien ne pourra se passer entre eux, évidemment. J'ai d'ailleurs l'impression de retrouver le schéma de La Mort aux trousses, avec un personnage féminin secondaire plus intéressant que le principal. Milo a de l'argent de l'initiative, elle déstabilise Jerry dans sa masculinité (plusieurs « blagues » sur le sujet dans le film), qui préfèrera se vouer à l'innocente et inoffensive Lise.
Évidemment, ce film vaut pour les numéros dansés/chantés (pas toujours très bien insérés dans le récit d'ailleurs), et pour le charme de Gene Kelly. La séquence presque final, un ballet de 18 minutes sur la suite orchestrale éponyme de Gershwin, est à ce titre spectaculaire, présentant une suite de tableaux (littéralement : Dufy, Toulouse-Lautrec, Manet...) de Paris avec une chorégraphie magistrale, des décors assez beaux et une mise en scène inventive. Minelli montre d'ailleurs son talent et son humour à plusieurs moments du film, notamment dans la présentation de Lise, en plusieurs tableaux qui se complètent.