Publié le 27 Avril 2016
Si je suis tout à fait honnête, j'ai acheté ce livre uniquement pour des textes courts, à la fin du livre, intitulés Taek-uen-do, où il est question de Bruce Lee, et où il y a cette célèbre phrase :
... la grande supériorité des films de kung-fu sur les films d'amour, c'est que ce sont les bons films de kung-fu qui parlent le mieux d'amour, comme Big Boss ou Le dernier dragon, alors que les films d'amour non seulement parlent connement de l'amour, mais en plus, ne parlent pas du tout de kung-fu.
Mais il n'y a pas que ça dans ce livre, recueil de différents textes. Prologue, la longue nouvelle éponyme, est assez étrange et mystérieuse. Il y est question d'un hammam à Tombouktou, tenu par un vieil homme énygmatique, et de l'enfant qu'il a élevé et qui a été ensuite recueilli par une prostituée, une des narratrices. Parce qu'il semble bien qu'il y ait deux narrateurs, même si ce n'est pas évident, même si ce n'est jamais dit. Deux narrateurs qui parlent des mêmes choses mais sont en désaccord sur plusieurs points.
Il ne se passe pas grand-chose dans ce récit en termes d'histoire, mais beaucoup de choses au niveau de la langue et de le littérature. Ces narrateurs qui se contredisent, ce hammam, ces lieux, ces personnages : Koltès ne déroule pas une série chronologiques de faits mais dresse un tableau, petit à petit, par touches, au fil d'un texte laissant la part belle aux digressions. Prologue fait partie de ces textes qui peuvent être vus comme une longue description de personnages, nimbée de mystère, qui nous accrochent parce qu'on a envie d'en savoir plus.
Ce qui m'amène forcément à cette langue dont parle Borgès dans ses Fictions, qui ne comprend que des adjectifs, et dont certains textes ne sont que de longues descriptions poétiques. On est pas loin de ça avec