Publié le 24 Février 2024

Trois hommes découvrent qu'ils sont frères, et que leur mère, qu'ils n'ont jamais connue, leur laisse un sacré héritage. Sauf qu'en fait non. Ah et puis à un moment ils trouvent un enfant.

Comme à peu près tout le monde de ma génération, j'ai été ultra fan de ce film, et avec les copain·es du collège on passait notre temps à se balancer des répliques dans la cour de récré.
Je ne suis pas sûr que le film ait bien vieilli… Les trois frères passent leur temps à se hurler dessus (c'est fatigant), une bonne partie de l'humour repose sur les insultes qu'ils s'envoient (les gros mots ça me fait plus rigoler), c'est un peu sexiste et homophobe (c'est pas bien), le scénario est un peu WTF (bon ça arrive), tout est un petit peu prévisible et finalement presque sage (ce qui n'est pas une qualité).

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Publié le 19 Février 2024

Ce copieux essai est sous-titré : « Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours », il aurait sans doute fallu ajouter « en France » pour être vraiment complet (s'il est question ici ou là de ce qu'il se passe ailleurs, c'est surtout dans la mesure où ces idées ou actions ont eu de l'influence en France). On peut avoir une idée de la profondeur et de la richesse du propos en voyant la table des matières. L'approche des autrices est intersectionnelle, et elles rappellent notamment que depuis longtemps les luttes contre le racisme et l'esclavagisme et contre le sexisme sont liées. J'avoue avoir beaucoup appris sur les périodes les plus anciennes (je n'avais notamment jamais entendu parler du saint-simonisme), je suis un peu plus au courant sur les périodes récentes, voire contemporaines, mais leur mise en perspective reste très intéressante.
Bref, c'est un livre absolument passionnant, et un ouvrage de référence sur le sujet.

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Publié le 10 Février 2024

Le prince Albert, futur George VI, est bègue, et c'est un sacré handicap dans ses fonctions officielles. Il rencontre un docteur pas comme les autres qui va essayer de remédier à ça.

J’y allais à reculons la première fois que je l’ai vu, probablement à cause du côté « film historique sur des histoires de roi », et déjà la première fois j’avais bien aimé. Mais pour être honnête j’avais oublié à quel point c’est un film réussi ! Les acteur·ices sont très bien, les personnages aussi, c’est très souvent drôle, assez touchant. La mise en scène est très bien, les plans élégants et soignés, la lumière magnifique, la DA très belle aussi.
En même temps l’histoire est tellement épique et romanesque : un roi qui doit surmonter son bégaiement pour faire un discours d’entrée en guerre face à tout son peuple, comment ne pas faire un bon film avec cette histoire ?
(La comparaison avec The Emperor in August est intéressante, et pas très flatteuse pour le film japonais)

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Publié le 8 Février 2024

The Emperor in August raconte les quelques mois précédant la capitulation du Japon, le 15 août 1945, par la voix radiodiffusée de l'empereur Hirohito.
Dans la première partie, on suit les différentes négociations gouvernementales : faut-il poursuivre la guerre, pousser la population à combattre, accepter les conditions de la conférence de Potsdam… Ces tractations sont parfois confuses pour mon regard d'occidental (pas très au fait de tout ça, surtout quand le film est sous-titré en anglais), mais souvent intéressantes. La deuxième partie du film se concentre sur les quelques jours précédant l’allocution de l'empereur, quand l'armée refuse la reddition du Japon et prépare un coup d'état. C'est à mon avis un peu long – et vraiment pas ce qui m'intéresse le plus.

C'est donc un film historique très classique dans sa facture, fait avec une belle maitrise mais sans avoir de quoi se relever la nuit non plus. Je note qu'il manque deux choses dans la conduite de la narration : le monde extérieur n'existe que par les yeux des Japonais, qui réagissent aux bombardements, aux déclarations publiques américaines etc. C'est un parti pris qui donne une certaine impression de vase clos, ce qui semble assez bien se justifier dans le propos.
L'autre grand absent, c'est le peuple japonais : on reste dans les palais ministériels, militaires et impériaux ; les gens ordinaires ne sont présents comme décor que dans certaines (rares) scènes en extérieur. Je ne suis pas sûr de savoir : est-ce que ça dit plus de choses sur la conduite du gouvernement au Japon, ou sur la vision du réalisateur ?

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #Japon, #cinéma

Publié le 2 Février 2024

Le journaliste new-yorkais Jeff Harris se rend au Brésil pour écrire un livre sur la naissance de la bossa nova. Au fil de ses recherches, il découvre le pianiste Tenório Júnior, un musicien brillant, subitement disparu en 1976 alors qu'il accompagnait Vinicius de Moraes en Argentine. Jeff Harris développe une obsession pour ce personnage, et mène l'enquête pour comprendre ce qui lui est arrivé.

Sur le papier il y a plein de choses qui auraient dû me plaire dans ce film (un documentaire pour 90%) : de la musique, de l'animation, plein de langues différentes, une biographie de pianiste…
Déjà, visuellement, je ne suis pas convaincu par le style graphique du film. Je n'aime pas les couleurs, je ne suis pas convaincu par la rotoscopie, je n'aime pas que la plupart du temps il n'y ait que deux images par seconde…
Ensuite, il y a vraiment trop de longueurs. Je comprends que Fernando Trueba, qui a écrit le scénario, ait eu envie de faire figurer la plupart de ses interviews de stars de la bossa, mais ils finissent par tous se répéter : « Tenório Júnior était un super musicien, quelqu'un de très gentil, il nous manque beaucoup ». Le récit se déroule sans surprise, sans révélation, exactement comme on nous l'annonce dans les cinq premières minutes (au contraire de Sugar Man, que j'ai bien envie de revoir du coup). J'en viens presque à me demander si Tenório Júnior est vraiment un personnage si intéressant : c'est un bon pianiste, mais un type sans aspérité, qui a juste eu une fin tragique et surprenante. Peut-être qu'il aurait fallu creuser un peu les relations de sa femme et de sa maitresse, seul élément un peu romanesque ?
Le dernier point qui me gène, c'est la distance que prend le film avec son sujet. Parce que le medium de l'animation, tel qu'il est traité ici, crée une distance avec les personnages et les témoignages : quand un des musiciens interviewés se met à pleurer sur la mort de son ami, je ne suis pas ému, je ne vois que des dessins mal animés. Surtout, je ne comprends pas pourquoi Fernando Trueba est allé inventer le personnage de ce journaliste : le film raconte clairement l'enquête qu'a menée Trueba, j'aurais sans doute préféré qu'il assume le « je » de l'auteur et qu'il se mette en scène, le résultat aurait peut-être été plus sincère et plus touchant.

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