Publié le 27 Septembre 2021

On retrouve la petite bande plongée dans une communauté belle et douce qui produit des « convergences » à peu près tous les week-ends, à peu près jamais au même endroit. Vernon Subutex passe de la musique et les son d'Alex Bleach, et à chaque fois, quelque chose de magique se produit : une sorte de transe collective, sans avoir besoin de prendre le produit.

Ce dernier tome est tout aussi réussi que les précédents (le 1, le 2). Même plaisir à retrouver ces personnages, à les suivre dans leurs histoires. Ce livre est peut-être plus amer, plus sombre que les précédents. Il est marqué par les attentats du 13 novembre 2015, et par certains côtés, il est un peu désespéré. Malgré quelques scènes difficiles (torture, viol, même si cela reste plus suggéré que décrit), le récit est également assez doux et plutôt lumineux.
L'écriture chorale, qui s'attache à un personnage par chapitre, est toujours aussi efficace et maîtrisée. Je ne suis pas sûr de saisir ce que Despentes veut dire dans cette trilogie, peut-être n'est-ce qu'un prétexte pour parler du monde contemporain, des gens qui nous entourent, et ce serait amplement suffisant.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #France

Publié le 20 Septembre 2021

Michel (Jean-Paul Belmondo) est un petit voyou qui fuit Marseille pour récupérer du fric à Paris. Il recroise la route de Patricia (Jean Seberg), une américaine à Paris avec qui il a eu une aventure. Il va la harceler jusqu'à ce qu'il accepte de recoucher avec lui.

Bon, c'est la Nouvelle Vague, ça se voit : caméra au poing, décors naturels, souvent dans des rues de Paris avec des passants qui se demandent ce qui se passe, improvisation, montage singulier, raccords dans l'axe… Godard pose un cadre formel pour une nouvelle façon de faire du cinéma, c'est assez intéressant à regarder.
Mais un film ce n'est pas seulement ça, et le reste est vraiment une purge. Les personnages ne dialoguent jamais, ils ne font qu'échanger des phrases sans rapport les unes avec les autres. C'est un peu fatiguant, caricatural malgré lui, et ça laisse totalement à distance des personnages. C'est d'autant plus fâcheux qu'il n'y avait pas besoin de ça : le personnage de Michel est particulièrement détestable par lui-même. Il harcèle Patricia (qui reste étonnamment passive) pendant à peu près tout le film, il l'insulte, il est misogyne (tout le film est d'ailleurs rempli d'aphorismes misogynes)… C'est assez vertigineux : j'imagine qu'il était perçu comme un voyou charmant à la sortie du film, aujourd'hui je peine à voir ce qui le rend sympathique. Il incarne à la perfection tout ce que je déteste dans la masculinité toxique.
J'avoue donc avoir eu du mal à apprécier le formalisme d'un film aussi exécrable.
(De la même époque, je préfère infiniment Cléo de 5 à 7)

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Publié le 20 Septembre 2021

Dans un improbable futur, la désertique planète Arrakis est une précieuse source d'Épice, indispensable à cette humanité. L'empereur décide de défaire les Harkonnen de la gestion de la récolte de l'épice, et de la confier aux Atréides. Mais les intentions de l'empereur sont-elles si claires ?
Paul Atréides, le jeune héritier de la dynastie, suit sa famille sur Arrakis. Il a de mystérieuses visions et un pouvoir hérité de sa mère, élevé chez les Bene Gesserit. Des rumeurs disent qu'il pourrait être l'Élu…

C'est un peu le bazar à résumer tout ça, mais c'est plutôt clair dans le film. Denis Villeneuve (dont j'ai vu et apprécié un bon paquet de films) prend le temps de poser les éléments dans ce film d'introduction, premier volet d'une saga qui devrait compter au moins un autre film. On ne s'ennuie pourtant jamais : c'est bien rythmé, c'est magistralement filmé, la photographie est magnifique, les plans sont soigneusement pensés, les décors et l'architecture font partie intégrante de la réflexion autour du film – comme toujours avec ce réalisateur, Villeneuve s'intéressant manifestement beaucoup à cet aspect des films.
Ce n'est pourtant pas parfait : il y a quelques défauts dans le scénario (la question de la nourriture), des choses laissées en suspens de façon un peu frustrante parfois. Et c'est une Nème illustration de ce fichu monomythe de Joseph Campbell, avec un homme élu appelé à avoir une grande destinée.
Mais ce sont des petits détails, qui n'empêchent pas de recommander d'aller le voir !

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Publié le 15 Septembre 2021

Le papa de Courgette a disparu, et sa mère passe tout son temps à boire des bières. Quand Courgette fait tomber sa mère dans les escaliers sans faire exprès, le policier Raymond l'emmène dans un orphelinat.

Je n'avais pas vu ce film scénarisé par la merveilleuse Céline  Sciamma. Peut-être que l'attente a fait que j'en attendais trop, mais je crois que j'ai été un peu déçu. Pourtant je n'ai rien à reprocher à ce film : l'animation est remarquable, la réalisation impeccable, l'histoire sensible. C'est un très bon film !

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