Publié le 29 Janvier 2024
Ce bel ouvrage publié par les éditions 2024 reproduit l'édition japonaise de 1805-1837, richement illustrée par Ōhara Tōya, Utagawa Toyohiro puis Katsushika Taito. La qualité des images est remarquable et s'améliore même au fil du récit ; le Roi singe a souvent une tronche pas possible, et c'est assez amusant de se dire que c'est probablement le personnage le moins réussi ; les décors et paysages sont souvent somptueux ; il y a quelques compositions particulièrement impressionanntes ; il y a ici ou là des tentatives de perspectives intéressantes à étudier.
L'histoire elle-même, que je connais évidemment plutôt bien, est ici présentée sous forme de résumé plus ou moins succinct. On ne va pas mentir, c'est parfois un peu répétitif : les pèlerins arrivent dans un temple, prennent leurs aises, sauf qu'en fait les moines sont des monstres qui enlèvent Tripiṭaka, bagarres bagarres, le Roi singe ici appelé Gokū) fait appel à des dieux ou se sert de ses pouvoirs magiques, et on découvre que les monstres étaient en fait des serviteurs des dieux qui s'étaient échappés. Et ça, avec quelques variations pendant 700 pages. Mais les images sont tellement riches et belles qu'elles renouvellent sans cesse l'intérêt des nombreuses péripéties. J'avais oublié à quel point le récit est construit sur les faux-semblants : personne n'est réellement ce qu'il paraît, tout le monde change d'apparence, on ne peut se fier à rien.
L'appareil critique qui accompagne le récit est très riche et lui aussi passionnant.