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Publié le 11 Décembre 2023

Pile poil quand Tintin achète une très jolie maquette de bateau, des collectionneurs se ruent sur lui pour l'acheter à prix d'or. Mais Tintin ne cède pas, et cette maquette l'amènera vers tout un tas d'aventures à la poursuite de la Licorne, le fameux bateau du chevalier François de Hadoque.

Je suis allé voir ce film à sa sortie au cinéma, et je n'avais pas trop aimé, sans me souvenir aujourd’hui pourquoi. J'ai retrouvé ces raisons quasiment intactes, trop pratique !
Le récit est plutôt bien mené, peut-être un peu trop virevoltant pour du Tintin – certaines scènes rappellent d'ailleurs Indiana Jones 5, c'est amusant. Il y a de bonnes idées de mise en scène, des jeux de lumière intéressants, quelques clins d'œil bien trouvés.
Mais mon problème tient aux images, pour deux raisons. Tout d'abord, je n'aime pas la motion capture dans un film d'animation*. Je trouve que ça ralentit l'action, ça rend les personnages lourds et étrangement peu naturels à force de l'être trop. Ensuite, je ne suis pas convaincu par l'univers hyperréaliste du film, qui ressemble à peu à tout ce qui se faisait à l'époque : on perd la singularité du matériau initial. Surtout, ces personnages aux textures hyperréalistes mais aux proportions étranges, avec des grosses têtes et des gros nez, je trouve ça bizarre, ça me place directement dans la vallée de l'étrange.
J'ai l'impression de ne pas avoir été le seul à penser ça ; peut-être cela explique-t-il le fait que malgré les promesses, il n'y a jamais eu de suite.

* Dans un film live action, comme pour Gollum dans Le Seigneur des Anneaux, il me semble que ça marche bien, parce que le « réalisme » de l'animation colle bien avec le « réalisme » des acteurs : les lois de la physique sont les mêmes.

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Publié le 9 Août 2021

(Je ne vais pas faire de résumé des films, je les connais encore à peu près par cœur)

Les Aventuriers de l'arche perdue (1981)
Le premier volet est certainement un des meilleurs. Le ton oscille habilement entre aventure et humour, il y a de l'enquête, le personnage féminin est plutôt bien et Harrison Ford ne l'embrasse pas de force (enfin on apprend qu'il a couché avec elle alors qu'elle était ado) (parce que oui, si vous n'étiez pas au courant, Harrison Ford joue régulièrement des agresseurs sexuels). La mise en scène est élégante et précise, comme toujours avec Steven. Il y a des incohérences et des facilités scénaristiques, mais je pardonne tout.

Indiana Jones et le temple maudit (1984)
Ce n'était vraiment pas mon préféré quand j'étais enfant, et je comprends pourquoi. Pas grand-chose ne tourne rond dans ce film. L'ambiance est glauque et étouffante, le motif de toute l'aventure repose trop sur des coïncidences pour qu'on y croie vraiment, c'est mal rythmé, le film enchaîne scène d'action sur scène d'action sans qu'on aie le temps de souffler… On a perdu tout l'humour et le côté « explorateur » qui était présent dans le premier volet.
C'est raciste (le repas chez le maharadjah, entre autres) et horriblement sexiste. Le personnage féminin passe échoue lamentablement au test de la lampe sexy : elle ne fait que surjouer « la blonde », n'est qu'un personnage comique et le love interest de Ford (qui la force à quelques reprises, oui). C'est lamentable et insupportable.

Indiana Jones et la dernière croisade (1989)
Quand j'étais enfant, je préférais de loin L'Arche perdue, qui était pour moi la quintessence du film d'aventure. Pourtant, celui-ci est sans doute meilleur. L'histoire est vraiment bien, le mélange entre aventure/action et humour est très bon, le personnage de Sean Connery est parfait, la réalisation est élégante… On peine à croire que c'est la même équipe qui a fait Le Temple maudit.
(Ford force le personnage féminin à l'embrasser, sans grande surprise).

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Publié le 6 Avril 2020

Que dire de ce film qui n'a pas déjà été dit ? Filmé à hauteur d'enfant (bien souvent on ne voit pas les visages des adultes, qui sont trop grands pour le cadre) c'est un film magnifique, merveilleux, émouvant, touchant.
La partie avec les hommes du gouvernement est moins longue et flippante que dans mes souvenirs, on ne sait pas trop qui ils sont. Leur rôle est aussi plus ambigu : ils ne sont pas vraiment méchants, ils ne sont pas franchement gentils, même si pour un enfant, ils représentent sans doute l'obstacle qui sépare Eliott d'E.T.
La version que j'ai regardée est celle rebricolée pour les 20 ans du film, avec des effets numériques dégueulasses, qui gâche un peu le film, et trahit les souvenirs d'enfance que j'en ai.

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Publié le 7 Août 2019

Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire de cet industriel nazi qui engage des Juifs, qui coûtent moins cher, pour travailler dans son usine. Quand ses ouvriers sont déplacés du ghetto de Cracovie pour être placés dans un camp de concentration, Schindler va tout faire pour garder sa main d'œuvre, jusqu'à finir par sauver autant de Juifs que ses moyens lui permettent.

Et je n'ai pas grand-chose d'original à dire de ce film que je vois pour la première fois : c'est magistral, inventif, c'est beau, émouvant, il y a plein d'idées de mise en scène, bref c'est formidable.

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Publié le 2 Mai 2018

En 2045, toute l'humanité d'Amérique est branchée sur un jeu vidéo en réalité virtuelle, immergeant les avatars dans un monde parallèle appelé l'Oasis.
Le créateur de ce jeu, Halliday, y a glissé trois clés, obtenues après épreuves et énigmes, offrant au vainqueur de cette quête plein d'argent et le contrôle du jeu.
Wade, alias Parzival, va se lancer à la recherche de ces clés, épaulé par ses camarades de jeu, en déjouant les pièges tendus par IOI, la méchante entreprise qui ne pense qu'à l'argent.

Et c'est pas terrible.
Les problèmes de ce film sont multiples. J'ai appris qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman, et ça peut en expliquer une partie : plein de choses sont survolées dans ce film, l'univers décrit présente parfois des incohérences, qui sont peut-être dénouées dans le roman, forcément plus complet. Mais ça n'excuse pas tout : un film est sensé être autonome.
Il faut le dire : c'est visuellement assez moche, une bouillie numérique comme on en retrouve dans plein de films de super-héros. C'est un monde virtuel, certes, mais pourquoi faut-il qu'il soit aussi peu inventif ? Même en terme de réalisation, Spielberg n'a pas vraiment l'air de savoir où il va. C'est efficace et globalement maîtrisé (malgré quelques maladresses vraiment étonnantes), mais on est trèèès loin de ses grandes œuvres. Ça va trop vite, c'est parfois confus visuellement, et ça donne vraiment l'impression qu'il a manqué à Spielberg de manipuler une vraie caméra avec de vrais acteurs (ouais, la motion capture laisse parfois à désirer)
Il faut aussi parler de l'omniprésence des références à la « pop culture ». Parce que :

  1. parfois ça ressemble parfois beaucoup à du fan service, en particulier pendant la bataille finale où on trouve pêle-mêle Goldorak, le Géant de fer, un Mécha Godzilla, les Tortues Ninjas, la poupée de Chucky, Musclor...
  2. cette pop culture s'arrête manifestement en 1995, ce qui pose un sérieux problème sur la cible de ce film : les quarantenaires ? Pourtant le ton général du film semble plutôt s'adresser à un public adolescent...
  3. si toute l'humanité d'Amérique est en permanence dans le monde virtuel, quand est-ce qu'ils ont le temps de regarder tous ces films ou de jouer à tous ces vieux jeux sur Atari (sur lesquels repose l'intrigue) ?

Et tout ça pour une fin un peu débile comme Spielberg sait parfois si bien les faire, avec un message d'une bêtise affligeante : « la réalité est ce qu'il y a de plus réel ». Après plus de 2h d'un film sur un jeu vidéo blindé de références à la culture du jeu vidéo, c'est un peu cracher dans la soupe, mon cher Steven, non ?

J'ai presque failli oublier de parler du très beau Trinity syndrome qu'on trouve dans le film : le héro est épaulé par une Art3mis super badasse mais qui ne peut pas être celle qui gagne à la fin parce que, voyez-vous, c'est une fille.

Bref, je suis très surpris de la différence entre les critiques, globalement très positives, et le film que j'ai vu, qui ne va franchement pas plus loin que la majorité des productions à gros budget du même genre.

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Publié le 26 Mars 2018

Je ne vais pas faire l'injure de résumer Jurassic Park, que tout le monde a vu et que je connais par cœur, parce que je l'ai vu des centaines de fois, pasce que c'est le MEILLEUR FILM DU MONDE (avec des dinosaures).
Au début des années 1990, comme beaucoup d'enfants à cette époque je pense, j'ai été très fan de dinosaures. Je suis allé voir Jurassic Park au cinéma, j'avais 8 ans, ça m'a terrifié mais j'ai adoré plus que de raison.

Bref. 25 ans plus tard, ça n'a pas tant vieilli que ça : les effets spéciaux tiennent bien la route1, la mise en scène est toujours aussi spectaculaire, la scène de l'attaque du tyrannosaure et celle dans la cuisine sont toujours aussi terrifiantes, sidérantes, bluffantes – une sorte de perfection du genre.

Mais un aspect du film m'avait échappé, et a été souligné par G. : son féminisme. Ce n'est ni exacerbé ni au cœur du film, mais quand même. Les personnages féminins (Ellie Sattler et la jeune Lex2) sont courageuses et puissantes, et ce sont elles qui sauvent le film par deux fois, en rétablissant l'électricité puis les circuits de sécurité. Plusieurs répliques du films sont explicitement féministes, comme quand John Hammond explique que c'est lui qui devrait aller rétablir le courant à la place d'Ellie Satler, parce que « je suis un... et vous êtes une... », ce à quoi elle répond « on parlera sexisme en situation de survie une autre fois ». Ou celle-ci, ma préférée :

Ian Malcolm : Dieu crée les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu crée l’homme. L’homme détruit Dieu. L’homme crée les dinosaures.
Ellie
Sattler : Les dinosaures mangent l’homme. Et la femme hérite de la Terre.

On peut aussi réfléchir à cet aspect : pour éviter que les dinosaures ne se reproduisent, on a choisi de les concevoir du même sexe, mais pas n'importe lequel, puisqu'on a choisi que ce soit des femelles. Et on peut voir le film comme la métaphore d'un soulèvement féminin au sein d'un monde masculin, comme une prise du pouvoir des femmes face aux hommes qui essayent de les contrôler.
Après il ne faut pas s'enflammer, il n'y a que deux personnages féminins, et JP ne passe pas le test de Bechdel/Wallace. Mais c'est largement au-dessus des standards hollywoodiens de l'époque – et même d'aujourd'hui : il suffit de voir le sexisme de Jurassic World pour s'en convaincre.

Je ne suis d'ailleurs pas le seul à avoir remarqué ça : 'Jurassic Park' is 100 times more feminist than 'Jurassic World' ; Is Jurassic Park a Feminist Film? ; Feminist Flicks: Jurassic Park...

* * *

1. Je me souviens qu'au JT de TF1, à la sortie du film, il n'était question que du budget pharaonique et de la prouesse technique incroyable que constituait les 6 minutes d'images de synthèse (oui on disait comme ça à l'époque) présentes dans le film. C'était le record du monde.
#CoupDeVieux

2. Lex qui est d'ailleurs un des rares personnages féminins geeks du cinéma.

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Publié le 17 Juillet 2017

On retrouve des avions disparus pendant la seconde guerre mondiale au Mexique intacts et en parfait état de marche ; un cargo disparu dans les années 1920 réapparaît en plein désert de Gobi ; des jouets électroniques se mettent à fonctionner tout seuls au milieu de la nuit ; il y a des coupures de courant à grande échelle ; un chant « venu du ciel » de cinq notes est scandé par une foule en Inde... Roy, un électricien, fait une rencontre spectaculaire alors qu'il est en voiture : tout s'éteint, les panneaux se mettent à vibrer, une lumière intense l'enveloppe et fait flotter les objets dans son habitacle. Le tout jeune Barry et sa mère Jillian sont également confrontés à ce phénomène. Roy et Gillian sont hantés par la vision d'une sorte de montagne, alors que Barry joue les cinq notes chantées par les Indiens. Jillian et Barry sont témoins d'un autre évènement similaire, au cours duquel Barry est enlevé.
Pour le français Claude Lacombe, il s'agit d'un contact extraterrestre. Les alentours de Devils Tower dans le Wyoming sont évacués suite à la réception de coordonnées indiquant ce lieu. Jillian et Roy, apprenant la nouvelle de l'évacuation (dont la vraie raison est évidemment gardée secrète) à la télévision découvrent que la forme de cette montagne correspond parfaitement à leur vision, et décident de s'y rendre coûte que coûte.
Les préparatifs faits à Devils Tower, les scientifiques et militaires américains attendent les visiteurs qui ne se font pas tarder : les trois premiers vaisseaux, aperçus au début du film apparaissent et réagissent à la séquence de cinq notes. S'ensuit une sorte de ballet avec différents vaisseaux, laissant la place au gigantesque « vaisseau-mère », jouant une superbe séquence de dialogue musical avec le clavier des américains, rapportant des individus enlevés, laissant descendre des « petits hommes gris » et emportant avec eux Roy.

Ah, en voilà un grand classique de la SF ! Visuellement ça reste bluffant et spectaculaire. Toute la première partie, alors que les phénomènes étranges se multiplient, est assez remarquable par la beauté de ses visions : une tempête de sable au Mexique, un Cargo dans un désert, des nuages effrayants, des lumières aveuglantes... Le film est une réussite, le crescendo bien construit jusqu'à un final impressionnant, que j'imagine avoir été très scotchant pour les spectateurs de 1977 dans une salle de cinéma – déjà que moi en 2017 avec mon petit ordinateur portable...
Malgré tout, le film n'est pas exempt de défauts. Il prend le parti pris d'être au plus près des personnages ordinaires, Roy et Jillian, mais n'est pas toujours très fin dans leur évolution. Je pense notamment aux rapport de Roy à sa famille, très affectée par son basculement dans la folie induit par ses visions obsédantes de la montagne, qui auraient mérités d'être affinés. D'ailleurs, on n'entend plus jamais parler de cette famille après le moment où la mère emmène ses enfants loin du père devenu effrayant : à la fin du film, alors que Jillian ne pense qu'à retrouver son fils, Roy n'en a rien à foutre de ses enfants et part joyeusement dans le vaisseau extraterrestre (la femme est maternelle, l'homme est un aventurier freiné par sa famille qui ne le comprend pas).
Mais ce qui parait le plus étrange rétrospectivement (parce que pendant le film, on est pris par la magie du truc), c'est l'absence totale de réflexion sur les extraterrestres : qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Que viennent-ils faire ici ? À aucun moment le film ne se pose ces questions... On reste avec énormément d'interrogations en suspens : pourquoi avoir choisi ce site ? Que veut dire cette séquence de cinq sons ? le double concerto pour vaisseau et clavier porte-il un message pour l'humanité ?... Lors de la rencontre finale avec les vaisseaux puis les E.T., les militaires et scientifiques n'ont pas l'air d'être plus surpris que ça, il sont un peu épatés mais sans plus. ALORS QUE QUAND MÊME. Je comprends le choix de Spielberg de ne pas faire de la philosophie et de préférer s'intéresser aux personnages, mais ça a ses limites.
Sinon, même si je l'aime bien, il faut dire que Truffaut n'est pas un bon acteur.. Je trouve touchant que Spielberg lui ait proposé de jouer dans son film et qu'il ait accepté, mais je trouve ça un peu étrange, dans la mesure où rien n'est plus opposé au cinéma de Spielberg que celui de Truffaut ou de la Nouvelle Vague – d'autant plus que Rencontre du troisième type est une énorme superproduction... Pourtant les deux hommes avaient manifestement beaucoup de respect l'un pour l'autre, en témoigne ce que raconte Truffaut en 1984 à propos du tournage ; ou cet échange épistolaire avec un pauvre type1 qui lui reproche d'avoir tourné dans un nanard – ce dont Truffaut se défend.

* * *

1. Je ne sais pas qui est l'interlocuteur de Truffaut mais c'est manifestement un gros con : « mon image de l'enfance est celle d'enfants relativement obéissants, bien élevés et soumis aux adultes, et non celle de l'enfant-roi querelleur et mal embouché que promeut Spielberg. Je rêve d'un film de Spielberg où un enfant subirait une magistrale fessée déculottée après s'être montré désobéissant. »

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