Jurassic Park (Steven Spielberg, 1993)

Publié le 26 Mars 2018

Je ne vais pas faire l'injure de résumer Jurassic Park, que tout le monde a vu et que je connais par cœur, parce que je l'ai vu des centaines de fois, pasce que c'est le MEILLEUR FILM DU MONDE (avec des dinosaures).
Au début des années 1990, comme beaucoup d'enfants à cette époque je pense, j'ai été très fan de dinosaures. Je suis allé voir Jurassic Park au cinéma, j'avais 8 ans, ça m'a terrifié mais j'ai adoré plus que de raison.

Bref. 25 ans plus tard, ça n'a pas tant vieilli que ça : les effets spéciaux tiennent bien la route1, la mise en scène est toujours aussi spectaculaire, la scène de l'attaque du tyrannosaure et celle dans la cuisine sont toujours aussi terrifiantes, sidérantes, bluffantes – une sorte de perfection du genre.

Mais un aspect du film m'avait échappé, et a été souligné par G. : son féminisme. Ce n'est ni exacerbé ni au cœur du film, mais quand même. Les personnages féminins (Ellie Sattler et la jeune Lex2) sont courageuses et puissantes, et ce sont elles qui sauvent le film par deux fois, en rétablissant l'électricité puis les circuits de sécurité. Plusieurs répliques du films sont explicitement féministes, comme quand John Hammond explique que c'est lui qui devrait aller rétablir le courant à la place d'Ellie Satler, parce que « je suis un... et vous êtes une... », ce à quoi elle répond « on parlera sexisme en situation de survie une autre fois ». Ou celle-ci, ma préférée :

Ian Malcolm : Dieu crée les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu crée l’homme. L’homme détruit Dieu. L’homme crée les dinosaures.
Ellie
Sattler : Les dinosaures mangent l’homme. Et la femme hérite de la Terre.

On peut aussi réfléchir à cet aspect : pour éviter que les dinosaures ne se reproduisent, on a choisi de les concevoir du même sexe, mais pas n'importe lequel, puisqu'on a choisi que ce soit des femelles. Et on peut voir le film comme la métaphore d'un soulèvement féminin au sein d'un monde masculin, comme une prise du pouvoir des femmes face aux hommes qui essayent de les contrôler.
Après il ne faut pas s'enflammer, il n'y a que deux personnages féminins, et JP ne passe pas le test de Bechdel/Wallace. Mais c'est largement au-dessus des standards hollywoodiens de l'époque – et même d'aujourd'hui : il suffit de voir le sexisme de Jurassic World pour s'en convaincre.

Je ne suis d'ailleurs pas le seul à avoir remarqué ça : 'Jurassic Park' is 100 times more feminist than 'Jurassic World' ; Is Jurassic Park a Feminist Film? ; Feminist Flicks: Jurassic Park...

* * *

1. Je me souviens qu'au JT de TF1, à la sortie du film, il n'était question que du budget pharaonique et de la prouesse technique incroyable que constituait les 6 minutes d'images de synthèse (oui on disait comme ça à l'époque) présentes dans le film. C'était le record du monde.
#CoupDeVieux

2. Lex qui est d'ailleurs un des rares personnages féminins geeks du cinéma.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Spielberg, #féminisme, #États-Unis

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