Publié le 10 Janvier 2023

Amélie Poulain est serveuse dans un bistrot. Elle a tendance à ne pas trop se lier aux autres ; les petites choses lui procurent une joie presque enfantine. À la recherche du type qui collectionne les photomatons jetés, elle croise la route de son voisin aux os de verre, de l'épicier du coin, de la gardienne de l'immeuble, d'un type qui retrouve son enfance…

Et on ne va pas faire la fine bouche : c'est un super film. C'est drôle, inventif, plein de fantaisie, les acteur.ices sont formidables…
Certes, Jeunet montre un Paris de carte postale qui n'a jamais existé, certes Amélie Poulain est un archétype de manic pixie dream girl (même si c'est plus compliqué que ça, parce que c'est elle le personnage principal, et que le personnage masculin existe assez peu). Tout ça ne suffit pas à gâcher la joie presque naïve qui émane de ce film.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France

Publié le 8 Janvier 2023

Le film est centré sur la relation entre Sarah Loreau (Eva Green), une astronaute française, et sa fille (Zélie Boulant-Lemesle), alors que Sarah se prépare à passer plusieurs mois dans l'ISS.

Et c'est très beau film, très sensible et touchant. La jeune actrice est formidable, tout comme le reste du casting ; il y a ici ou là des petites subtilités de mise en scène, certes discrètes, qui sont plutôt malines.
Sans chercher à trop essentialiser, ça saute aux yeux que c'est un film réalisé par une femme (Alice Winocour, dont je n'avais pourtant pas aimé Augustine) : les principaux personnages sont des femmes ; la plupart du temps, surtout au début, les hommes produisent des micro-agressions/humiliations sexistes ; le film se concentre sur la relation d'une mère et sa fille. Ces angoisses, ces colères, ces chagrins, ces distances sont le cœur d'un film ; à ma connaissance cette relation n'a jamais intéressé les réalisateurs de films sur l'espace. Winocour ne s'intéresse pas tellement à la conquête virile d'une autre planète – d'ailleurs quand Sarah quitte la Terre, à la fin, on ne la voit plus.

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Publié le 7 Janvier 2023

On débute une nouvelle année, c'est le moment de faire un petit bilan de l'année 2022 (basé en partie sur mes souvenirs, donc potentiellement pas très représentatif) :

Livres vraiment très bons :
Le Triomphe et la chute des dinosaures : La nouvelle histoire d'un monde oublié (Steve Brusatte, 2021)
Le génie lesbien (Alice Coffin, 2020)
Le goût du temps dans la bouche (Séverine Vidal, 2022)
L'Anomalie (Hervé Le Tellier, 2020)
 

Films vraiment super :
Don't Look Up (Adam McKay, 2021)
Années 20 (Élisabeth Vogler, 2022)
Coupez (Michel Hazanavicus, 2022)
Incroyable mais vrai (Quentin Dupieux, 2022)
La Nuit du 12 (Dominik Moll, 2022)
Everything Everywhere All at Once (Daniel Kwan et Daniel Scheinert, 2022)
Annie colère (Blandine Lenoir, 2022)
Miraï, ma petite sœur (Mamoru Hosoda, 2019)
 

Pour la joie de casser des idoles : ce que je n'ai pas aimé cette année (avec encore une fois du beau monde dans cette liste !)

Livres vraiment pas top :
Mémoires d'Hadrien (Marguerite Yourcenar, 1951)
Les Hauts de Hurlevent (Emily Brontë, 1847)

Films vraiment bof :
Les Acteurs (Bertrand Blier, 2000)
Les Contes de Terremer (Gorō Miyazaki, 2006)
Uranus (Claude Berry, 1990)
Drive (Nicolas Winding Refn, 2011)
Moon (Duncan Jones, 2009)
 

Les autres livres :
La Forêt sombre (Liu Cixin, 2008)
Patriarcapitalisme (Pauline Grosjean, 2021)
Qui a ramené Doruntine ? (Ismail Kadaré, 1979)
Le Soleil des Scorta (Laurent Gaudé, 2004)
Station Eleven (Emily St. John Mandel, 2014)
La Mort immortelle (Liu Cixin, 2010)
Le Tao du Gung fu (Bruce Lee, 1965)
Par-delà l'androcène (Adélaïde Bon, Sandrine Roudaut, Sandrine Rousseau, 2002)
Chappy (Patricia Grace, 2015)
Ravel (Jean Echenoz, 2006)
L'homme-dé (Luke Rinehart, 1971)
Femme, race et classe (Angela Davis, 1981)
Souvenirs de l'avenir (Siri Hustvedt, 2019)
Tu reverras ton frère (Séverine Vidal, 2021)
Je suis vivant et vous êtes morts (Emmanuel Carrère, 1993)

Les autres films :
Le Silence des agneaux (Jonathan Demme, 1991)
Les plages d'Agnès (Agnès Varda, 2008)
How to Talk to Girls at Parties (John Cameron Mitchell, 2017)
Échappement libre (Jean Becker, 1964)
Léon Morin, prêtre (Jean-Pierre Melville, 1961)
La Ligne verte (Frank Darabont, 1999)
The Man from Earth (Richard Schenkman, 2007)
Cold War (Paweł Pawlikowski, 2018)
Annihilation (Alex Garland, 2018)
Arizona Junior (les frères Coen, 1987)
Victoria (Sebastian Schipper, 2015)
Seven Sisters (Tommy Wirkola, 2017)
Chérie, j'ai rétréci les gosses (Joe Johnston, 1989)
La Fille au bracelet (Stéphane Demoustier, 2019)
Nausicaä de la Vallée du Vent (Hayao Miyazaki, 1984)
La Gloire de mon père (Yves Robert, 1990)
Perdrix (Erwan Le Duc, 2019)
The King of Comedy (Martin Scorcese, 1983)
Le Royaume des chats (Hiroyuki Morita, 2002)
Les Triplettes de Belleville (Sylvain Chomet, 2003)
Edge of Tomorrow (Doug Liman, 2014)
Un poisson nommé Wanda (Charles Crichton, 1988)
Astérix : Le Secret de la potion magique (Louis Clichy, Alexandre Astier, 2018)
Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs (Hiromasa Yonebayashi, 2010)
Miles Ahead (Don Cheadle, 2015)
Le Maître d'armes (Ronny Yu, 2006)
Rebelles (Allan Maudit, 2019)
Fumer fait tousser (Quentin Dupieux, 2022)
 

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #bilan

Publié le 7 Janvier 2023

Une jeune femme (IU) abandonne son bébé, que deux hommes (Song Kang-ho et Kang Dong-won) récupèrent (volent), afin que ce bébé soit vendu à des des parents plutôt riches, et de préférence aimants : ce n'est pas parce qu'on fait du trafic d'enfants qu'on est un monstre. Alléchée par l'argent et probablement par d'autres motifs qu'on apprendra plus tard, la mère se joint à eux.
Ils se lancent dans un road trip, suivis de près par un duo de policières qui aimeraient bien les voir tomber.

Je n'arrive plus à savoir si j'ai déjà vu un film de Kore-eda (très probablement Tel père, tel fils, 2013 ; peut-être Notre petite sœur, 2015).
Celui-ci est en tout cas une pépite, un film très beau, très subtil, jamais manichéen : les personnages sont attachants mais ont leur part d'ombre. La mise en scène est élégante et réfléchie.
Le film est porté par des acteur.ices formidables, pour certain.es déjà vus dans des films de Bong Joon-ho. C'est d'ailleurs un des mystères de ce film : un film coréen d'un réalisateur japonais ?
C'est en tout cas très recommandable.

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Publié le 2 Janvier 2023

C'est l'histoire de deux potes plutôt teubés et complètement fauchés (Grégoire Ludig et David Marsais) qui trouvent, dans une voiture qu'ils viennent de voler, une mouche géante. Ils décident de la dresser pour qu'elle puisse aller voler des trucs, afin qu'ils deviennent riches.

Même s'il y a plein de bonnes choses dans ce film, qui a la simplicité et l'évidence de Le Daim ou d'Incroyable mais vrai, il me semble que c'est une facilité scénariste d'avoir deux personnages totalement idiot : presque toute la comédie repose sur leur bêtise, ça ne vole pas toujours très haut. Les personnages de Dupieux sont rarement des lumières, mais je trouve que son univers fonctionne mieux face à des personnages « normaux » : le décalage est d'autant plus saisissant.
Restent quand même quelques bonnes scènes, et des super personnages secondaires, en particulier Adèle Exarchopoulos.

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