Échappement libre (Jean Becker, 1964)

Publié le 15 Mars 2022

David Ladislas (Jena-Paul Belmondo) est chargé de convoyer illégalement une voiture cachant de l'or jusqu'au Liban. Pour se faire passer pour un journaliste en reportage, on l'associe à Olga Celan (Jean Seberg), femme présentée comme froide et distante. Évidemment les choses ne vont pas excatement se passer comme prévu.

Disons-le tout net : c'est pas terrible. C'est un film de gangsters assez prévisible, filmé dans un noir et blanc qui lorgne vers le film noir américain. Pas de vrai reproche à faire, mais ce n'est pas novateur (comme pouvait l'être À bout de souffle), ni à la hauteur des modèles américains.
Pas mal de scènes sont tournées en studio, est-ce qu'on peut dire que c'est Nouvelle vague quand même ?

On retrouve le couple Belmondo/Seberg d'À bout de souffle. Bébel joue encore une fois le rôle de gros lourd qui se croit drôle. Seberg l'envoie chier plusieurs fois, il peine à comprendre et insiste. C'est gênant. À un moment, il traîne avec deux filles à la fois, et il tire à pile ou face celle avec laquelle il va conclure, et c'est drôle, parce que… ah bah non, c'est pas drôle.
Quand il finit par insulter Jean Seberg (encore !), elle se dit qu'elle pourrait coucher avec lui (!). Mais elle garde ses lunettes de soleil, en mode « on fait du sexe, mais je vais oublier que c'est avec toi ». Je peine à comprendre ce que Jean Becker veut dire dans cette scène : je suis du côté de Seberg, et je constate que c'est elle qui mène la barque du film, qui prend les décisions, et en face Belmondo a l'air d'un grand couillon pas très malin. Pourtant, j'ai l'impression que Becker est du côté de Bébel (un type drôle, libre, inventif, face à Seberg, froide et distante).
C'est très étrange. La sympathie pour ce type m'échappe.

* * *

Et maintenant la preuve que je n'arrive PAS DU TOUT à dessiner Belmondo.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France

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