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Publié le 7 Janvier 2023

Une jeune femme (IU) abandonne son bébé, que deux hommes (Song Kang-ho et Kang Dong-won) récupèrent (volent), afin que ce bébé soit vendu à des des parents plutôt riches, et de préférence aimants : ce n'est pas parce qu'on fait du trafic d'enfants qu'on est un monstre. Alléchée par l'argent et probablement par d'autres motifs qu'on apprendra plus tard, la mère se joint à eux.
Ils se lancent dans un road trip, suivis de près par un duo de policières qui aimeraient bien les voir tomber.

Je n'arrive plus à savoir si j'ai déjà vu un film de Kore-eda (très probablement Tel père, tel fils, 2013 ; peut-être Notre petite sœur, 2015).
Celui-ci est en tout cas une pépite, un film très beau, très subtil, jamais manichéen : les personnages sont attachants mais ont leur part d'ombre. La mise en scène est élégante et réfléchie.
Le film est porté par des acteur.ices formidables, pour certain.es déjà vus dans des films de Bong Joon-ho. C'est d'ailleurs un des mystères de ce film : un film coréen d'un réalisateur japonais ?
C'est en tout cas très recommandable.

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Publié le 2 Août 2021

Interior design (Michel Gondry)
Un jeune couple cherche à s'installer à Tokyo, il est réalisateur débutant, elle ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Ils sont logés chez une amie, qui a un tout petit appartement et aimerait bien les voir partir.

C'est un beau film, sensible et élégant. Il débute comme une chronique sociale tendre et pleine d'humour, et bascule dans un fantastique très Gondry.

Merde (Leos Carax)
Une créature des égouts (Denis Lavant, of course) surgit et effraye la population. Quand elle balance des grenades un peu partout, la police l'arrête.

Carax s'est fait un délire, qui évoque un peu Godzilla. Mais c'est beaucoup trop long, ça s'enlise dans un jeu sur des langues inventées pendant lesquels les acteurs cabotinent le plus possible. Contrairement aux autres films, ça ne dit rien d'intéressant sur le Japon, ni sur la vie, ni sur rien. J'avoue que je trouve ce segment complètement raté et sans intérêt.

Shaking Tokyo (Bong Joon-ho)
Cela fait plus de dix ans que le personnage principal est hikikomori : il vit reclus chez lui, n'ouvrant la porte que pour se faire livrer de la bouffe. Un jour, une livreuse de pizza fait un malaise chez lui.

Comme toujours avec Bong Joon-ho, c'est finement filmé, monté avec soin et élégance. La fin du film est sans doute un peu trop appuyée, et c'est dommage parce que tout le reste est une merveille.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France, #Corée

Publié le 23 Juillet 2021

Lee Geum-ja se est en prison, accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas commis. Pendant ses treize ans de réclusion, elle prépare sa vengeance.

Je me rends compte que c'est un film qu'il est difficile de classer dans un genre, puisqu'il emprunte à peu près à tout, et que différents moments dans le film ont des tons différents. Pour autant, je ne suis pas sûr que tout soit réussi.
Ça commence à être un réalisateur que je connais bien : Old Boy (2003), Je suis un Cyborg (2006), Thirst (2009) et Mademoiselle (2016). Je connais son goût du gore, du torture porn. C'est à ce titre un film plutôt soft comparé à d'autres (Old Boy étant sans doute le pire).
Mais je crois que je ne comprends pas ce que Park Chan-wook veut raconter ici. Il superpose et entremêle plusieurs récits (attention je vais spoiler) : la recherche de vengeance de Lee Geum-ja ; la vie de quelques-unes de ses co-détenues (c'est d'ailleurs souvent traité avec humour) ; les retrouvailles de Lee Geum-ja avec sa fille, qu'elle a du abandonner juste avant d'aller en prison ; la vengeance des parents d'enfants assassinés… Ça part un peu dans tous les sens, il y a plusieurs films qui se superposent sans qu'on sache vraiment où ça va.
C'est dommage, parce qu'il y a des choses intéressantes, des acteurs que j'étais content de voir et/ou d'apercevoir (Choi Min-Sik, rôle-titre d'Old Boy entre autres ; Song Kang-ho), et que c'est toujours filmé de façon brillante et inattendue.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Corée

Publié le 7 Avril 2021

Jongsu est un jeune homme réservé, aspirant écrivain sans emploi, qui habite dans la ferme de ses parents absents. Il croise par hasard Haemi, une jeune femme qui habitait le même village que lui, et iels passent du temps ensemble jusqu'à ce qu'Haemi décide d'aller voir les bushmen en Afrique Noire. À son retour, elle est accompagnée de Ben, un jeune homme riche, beau, élégant, plein d'assurance, à la déception jalouse de Jongsu.
Le film bascule quand Haemi disparaît sans donner de nouvelles. Jongsu se demande si l'assurance de Ben ne cacherai pas quelque chose.

C'est un beau film, qui prend son temps. Ce n'est pas toujours évident de savoir où il va, d'autant plus que Jongsu, le personnage principal, est quasiment muet durant tout le film. Il a l'air un peu vide, c'est comme s'il cherchait à se remplir de la présence d'Haemi, et ensuite avec son obsession autour de Ben. Au final, on sait assez peu de choses de lui, de nombreuses questions restent en suspens. J'ai revu Parasite il y a quelques jours, et les deux façons de construire le récit sont vraiment à l'opposé : autant Bong Joon-ho est précis et maintient une tension narrative dans son récit, autant Lee Chang-dong travaille plus d'une façon pointilliste.
Sa façon de filmer est assez douce et délicate, jouant sur les lumières, les flous, les différents plans.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Corée

Publié le 22 Janvier 2021

Au XVe siècle, le jeune roi Sejong est porteur de nouvelles idées progressistes. Féru de sciences, il rencontre un peu par hasard Jang Yeong-sil, un esclave cultivé, intelligent et doué de ses mains, qui lui construit une horloge hydraulique. Impressionné, Sejong fait de lui un savant officiel, et le charge de travailler sur une horloge plus précise et sur un calendrier stellaire. Sauf que l'Empereur ne l'entend pas de cette oreille : il est hors de question qu'un roi décide du temps, prérogative qui appartient à l'empereur seul.

C'est un film sur l'amitié entre deux hommes, basé sur des faits historiques, même si vraisemblablement les choses ont été un peu romancées ici ou là. C'est touchant, bien écrit, sensible, et il faut souligner la performance de Choi Min-sik (l'acteur principal d'Old boy), à fleur de peau, toutes les émotions semblent défiler sur son visage, c'est magnifique. Le travail sur les cadres et la couleur est remarquable, c'est un beau film. C'est juste dommage qu'il n'y ait aucune femme dedans.

Ce film m'a fait regretter de ne pas mieux connaître l'histoire de la Corée : certains détails de l'histoire m'ont échappé – mais ce n'est pas vraiment un obstacle à la compréhension du film. Celui-ci décrit en tout cas un pays très strict, très protocolaire, avec une sorte de système de castes (un esclave devenant un savant de la cour du roi !). C'est assez étrange de regarder ça de loin – mais la cour de Louis XIV doit être au moins aussi exotique pour un Coréen.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Corée

Publié le 23 Décembre 2020

Le film se déroule dans un hôpital psychiatrique. On y croise de nombreux personnages hauts en couleur : celle qui ne peut s'empêcher de mentir, celui qui est tellement humble qu'il ne peut marcher qu'à reculons et se sent coupable pour tout et tout le monde, celle qui mange trop, celui qui vole objets et personnalités…
Young-goon, persuadée d'être un cyborg, est admise dans ce service. Elle refuse de manger de peur d'abimer ses circuits, se donne des règles de vie un peu absurdes, et peine à exécuter sa mission : rendre son dentier à sa grand-mère, internée elle aussi parce qu'elle se prenait pour une souris, et tuer tous les infirmiers. II-soon, le kleptomane, va l'aider à se trouver elle-même.

J'ai vu que des critiques expliquent que c'est un film trop étrange et trop gore pour être une vraie comédie romantique, mais qu'il est trop mignon pour les fans du réalisateur Park Chan-wook (Oldboy, 2003Thirst, ceci est mon sang, 2009 Mademoiselle, 2016 ; ), dont le cinéma est plutôt gore et violent. Et c'est exactement ça : le film est à cheval sur plusieurs genres, ça peut en déconcerter certain·e·s, mais c'est pour moi ce qui le rend unique et sensible.
C'est un film touchant, étrange et parfois drôle, d'un humour improbable et anar qui fait mouche. Servi par une mise en scène élégante et habile et par des acteur·trice·s parfaits, c'est un film très singulier.

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Publié le 11 Octobre 2020

Une femme a été tuée et violée dans une petite ville de Corée. L'enquête piétine, un inspecteur de Séoul se porte volontaire pour aider les policier locaux, aux méthodes plutôt artisanales et violentes : ils ont beau essayer de retirer des aveux par la torture, les meurtres se multiplient.

C'est donc le dernier film de Bong Joon-ho qu'il me restait à voir, et son deuxième, après Barking Dogs Never Bite et avant The Host. Et c'est une merveille. Le scénario est tendu comme un polar, la mise en scène est magistrale, les acteur·trice·s parfaits. Il se passe plein de choses dans les cadres, l'humour vient souvent par les arrière-plans qui sont souvent riches, il joue sur les ensembles et les groupes dans le cadre pour suggérer des enjeux.
Comme souvent, il y aurait sans doute des milliers de lignes à écrire sur ce film, mais j'imagine que quelqu'un de plus talentueux que moi s'en occupera – comme Tony Zhou de la chaîne Youtube Every Frame a painting, qui s'occupe justement de la façon de composer les groupes de personnages de ce film.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Polar, #Corée