Publié le 28 Mai 2019

Scott Pilgrim, bassiste dans un groupe de rock, sort avec une jeune lycéenne. Il rencontre Ramona Flowers, pour laquelle il a un coup de foudre. Il n'y a qu'un seul problème : Scott devra vaincre ses sept ex s'il veut sortir avec Ramona.

Et c'est le meilleur film de super-héros des années 2010, c'est aussi une merveilleuse adaptation de jeu vidéo (en fait de BD, mais tout fait tellement et intelligemment référence aux jeux vidéos qu'on est obligé d'y faire référence), et une comédie romantique probablement plus subtile qu'elle en a l'air – même si vraiment improbable.
Je ne sais pas trop comment parler de ce film, parce qu'il joue sur plein de registres. En deux mots, c'est génial. Il y a une idée de mise en scène par plan, le montage est très inventif, c'est drôle, c'est émouvant, les combats sont vraiment spectaculaires. C'est aussi particulièrement personnel, dans la façon de faire jouer les acteurs, dans le ton, dans l'humour.
J'insiste : c'est un film qui surpasse à peu près toute la soupe Marvel et tous les blockbusters en général (y compris Hellboy 2, que j'ai vu récemment et plutôt aimé). Si vous vous demandez ce que c'est la mise en scène, à quoi sert le montage dans un film, vous pouvez regarder celui-là – bon, c'est évidemment pas le seul, mais ça peut être un bon début.
Ça faisait quelque temps que j'avais envie de le voir : ma chaine Youtube cinéma préférée en parle (Every Frame a painting, la vidéo est indispensable), ainsi que Karim Debbache et Rafik Djoumi (que du beau monde). Je ne suis pas déçu, bien au contraire. J'ai adoré, et j'ai déjà envie de le revoir.

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Publié le 27 Mai 2019

À force de sauver tous les dragons, Hiccup a transformé le village de Berk en gros bazar débordant de créatures improbables. C'est d'autant plus problématique que des méchants cherchent – évidemment – à s'emparer les dragons. Ajoutez à tout ça qu'on découvre l'existence d'une femelle Night Fury, et que Toothless est tout émouvé.

J'ai vu ce film il y a deux jours, et que m'en reste-t-il ? Si je suis très honnête, pas grand-chose. Attention, c'est plutôt bien mené, écrit et réalisé, c'est vraiment un spectacle très agréable. Il aborde des sujets assez forts : l'amour, l'abandon, le passage à l'âge adulte (spoiler : Hiccup devra apprendre à se débrouiller sans son dragon).
Bref, je ne vois rien à reprocher au film. Pourtant je sais déjà que je n'en aurai aucun souvenir dans 2 mois. C'est peut-être de mal faute (j'étais fatigué, tout ça).

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Publié le 27 Mai 2019

L'action débute juste après la fin du premier film : les Indestructibles s'occupent de l'espèce de taupe qui s'appelle le Démolisseur, mais il s'échappe (tiens, on n'en entendra plus jamais parler de ce personnage). Les dégâts sont terribles, les Indestructibles sont arrêtés, personne ne les aime (toujours la question de la légitimité de l'acion de super-héros à qui personne n'a rien demandé).
Un riche industriel cherche à redorer le blason des super, et considère Helen/Elastigirl comme le meilleur personnage pour cette mission. Elle va donc botter les culs des méchants pendant que Bob, terriblement jaloux, reste à la maison s'occuper des enfants.

Et c'est une réussite. On retrouve les éléments qui faisaient le sel du premier opus, en particulier l'humour et le jeu sur la banalité du quotidien de personnages tout sauf banals. Bien sûr, de l'eau a coulé sous les ponts et le film se teinte de féminisme en mode « girl power » – même si ça reste un film composé très majoritairement de personnages masculins. Le film donne également plus de place aux enfants, et notamment à Jack-Jack.
Bref, c'est formidable, et dans un paysage saturé de films de super-héros tous construits pareil et racontant tous la même histoire, c'est rafraichissant, intelligent, toujours bien mené (même si parfois un peu prévisible), et ça fait du bien.

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Publié le 24 Mai 2019

Le deuxième opus est clairement plus intéressant que le premier, parce que manifestement plus personnel, la patte de del Toro étant sans dote plus visible, son implication également. Le travail sur les créatures et surtout sur les personnages est plus poussé, plus profond. Ces personnages, un peu archétypaux dans le premier film, deviennent plus crédibles et plus humains (oui oui) dans le second, parce que malgré tout le fantastique, ce qui leur arrive peut arriver à tout le monde. Certaines des créatures du 2e film ne font clairement pas partie de l'univers de Mignola, et sont des créations de del Toro.
Il faut aussi noter que del Toro cherche manifestement cette incarnation dans son travail sur les monstres, il évite autant que possible l'usage des CGI et privilégie les animatronics. Le résultat n'est pas toujours très réussi (on voit parfois les costumes), mais il gagne en véracité, en réalisme, en incarnation. Il n'évite pas pour autant la bouillie numérique à la fin des films, comme c'est fréquent dans ce genre de blockbusters.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #États-Unis

Publié le 12 Mai 2019

Guitry a filmé en 1915 plusieurs « hommes illustres » : André Antoine, Sarah Bernhardt, Edgar Degas, Henri Desfontaines, Jane Faber, Anatole France, Lucien Guitry, Octave Mirbeau, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri-Robert, Auguste Rodin, Edmond Rostand et Camille Saint-Saëns. Il s'agissait de garder trace de leur talent. Il présente alors ce film sur scène, avec un commentaire et/ou une retranscription des dialogues. En 1952, il filme un commentaire, assis à sa table de bureau, lisant ses notes et commentant les images des différents artistes (et un avocat) qu'il présente.

Et c'est évidemment fascinant, parce que c'est toujours émouvant de voir Monet ou Saint-Saëns, et puis parce que l'éloquence et l'humour de Guitry, son phrasé si particulier, si daté. J'avoue que je n'ai pas été insensible à ce charme.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #France

Publié le 10 Mai 2019

Monroe Stahrest le producteur vedette d'un studio hollywoodien dans les années 1930. À la suite d'un accident, il croise une jeune femme qui ressemble beaucoup à une actrice qui fut sa femme avant sa mort tragique. Une idylle naîtra entre ces deux personnages.

Et c'est un très beau film, d'une facture assez classique, qui se joue des tourments de son personnage principal. Le casting est assez spectaculaire : Robert De Niro, Robert Mitchum, Jack Nicholson, Jeanne Moreau, Tony Curtis…
Pourtant, il présente pour moi plusieurs problèmes. Déjà le présupposé de base est assez glauque : je suis le seul à voir un problème dans le fait de sortir avec une femme qui ressemble trait pour trait à son épouse défunte ? C'est une histoire qui dès le début ne me plaît guère, et dont j'ai un peu de mal à accrocher ensuite – le film tourne principalement autour de cette romance. C'est aussi un film qui joue sur le fameux cliché « une femme qui dit non en vrai elle pense oui » qui m'agace pour plein de bonnes raisons (mais ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas aimer ce film, certes) (et Elia Kazan, qui a aussi tourné Un Tramway nommé Désir, n'était pas vraiment connu pour ses engagements féministes).
Bref, je crois que j'aurais préféré qu'il soit plus question de cinéma dans ce film, qu'il se concentre plus sur la vie du studio, sur les enjeux qui s'y trament (les jeux de pouvoirs, la guide des scénaristes qui se crée à ce moment-là) plutôt que de nous raconter l'amourette un peu creepy de ce producteur avec cette jeune femme.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #États-Unis

Publié le 7 Mai 2019

Nous sommes en 1916. Un couple se fait passer pour frère et sœur parce que sinon les gens se mettent à parler (?). Bill et Abby, accompagnés de Linda, la petite sœur d'Abby, quittent Chicago pour le Texas, où la saison des moissons va commencer. Ce sont des travailleurs pauvres comme il en existe beaucoup, cherchant le travail là où on le trouve tout en rêvant d'un avenir meilleur.
Les choses changent quand le propriétaire fermier tombe amoureux d'Abby. Bill la pousse dans les bras du fermier, qu'il sait malade et bientôt mourant, avec l'espoir de l'héritage. Sauf que le fermier ne meurt pas, et qu'Abby, mariée, finit par tomber amoureuse. Bill a le seum, mais le fermier commence à avoir des doutes sur les vrais rapports entre Bill et Abby.
L'année suivante, alors que la moisson approche, les champs sont envahis de criquets. Catastrophe, panique, tous les ouvriers essayent de chasser les indésirables. Le fermier, plein de rage après avoir surpris Bill et Abby s'embrasser, déclenche accidentellement un incendie qui ravage les champs. Il part à la recherche de Bill avec la ferme intention de le tuer, mais c'est lui qui le tue. Il s'enfuit avec Abby et Linda, mais finit par se faire rattraper et tuer par la police.
Abby dépose Linda dans un institut de jeunes filles, avant de partir dans un train de soldats en route pour la guerre. Linda s'enfuit avec une amie.

Si je suis très honnête, il me faut avouer que je suis partagé sur ce film. Bien sûr, c'est superbe, la photo, les images, cette attention aux détails, ce regard poétique porté sur la nature, c'est vraiment magnifique, et c'est une marque de fabrique de Terrence Malik. Cette douceur du regard, cette tendresse nostalgique, cet amour des petites choses (un lapin, des épis de blé qui ondulent au vent, les reflets de l'eau, la poussière qui vole), je suis complètement client, ça m'emporte et me touche.
Et pourtant, je suis resté un peu en dehors. Parce que c'est un drame, et que ça manque à mon avis d'incarnation pour que ça marche vraiment. Je trouve que le style de Malik trouve ici ses limites : à force de travailler le fragment, d'avoir des lignes de dialogue qui n'excèdent pas deux phrases, les personnages ne sont que des esquisses (même s'il arrive très bien à dessiner un caractère en deux phrases), on n'arrive pas vraiment à les connaître, à s'y identifier, et donc à être vraiment ému par ce qui leur arrive.
Je l'ai déjà dit, un de mes super-pouvoirs devant un film, c'est que je m'identifie très facilement à n'importe quel personnage. Mais le revers de la médaille, c'est que si je ne m'identifie pas, parce qu'on m'en donne trop peu, je reste un peu en dehors.
De plus, comme je le laisse sous-entendre dans le résumé, je ne comprends pas le prémisse du film, sur lequel va reposer toute l'intrigue : pourquoi est-il préférable pour un couple de se faire passer pour frère et sœur ? Manifestement, les gens se mettent à parler encore plus quand ils constatent leur drôle de proximité. Je ne comprends pas cette logique, et tout le drame repose là-dessus.
Bref, j'arrête ici. Je crois que fond du problème est que je suis un peu déçu. J'aime le cinéma de Terrence Malik, j'aime le regard qu'il porte sur les choses, je trouve que c'est un grand réalisateur et j'aurais vraiment aimé apprécier ce film, mais il y a à mon sens des problèmes de scénario qui gâchent le plaisir.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #États-Unis