Publié le 21 Juin 2017

Nous sommes dans une banlieue ordinaire, auprès d'une famille ordinaire qui a une vie ordinaire. Une grande sœur, un petit frère, une petite sœur, une maman à la maison, un labrador. Sauf que petit à petit, des phénomènes étranges vont advenir : la petite sœur qui parle à la télévision, les chaises qui bougent toutes seules... Rien de très inquiétant pour l'instant, mais tout cela va rapidement virer au cauchemar.

Bon, ça faisait sacrément longtemps que j'avais regardé un film d'horreur, il me semble que Poltergesit est un classique du genre, je ne l'avais jamais vu, allez hop, pourquoi pas. Eh bien, force est de constater que ça a sacrément vieilli. Et que je n'ai pas trop aimé, ni eu vraiment peur.
Pour débuter, c'est un de ces films d'horreur qui tient parce que les personnages ont des réactions débiles. Les chaises bougent toutes seules, ils trouvent ça merveilleux ; la gamine parle à la télé, ils trouvent ça super ; les objets volent dans la chambre des enfants, ils sont blasés... Je sais pas vous, mais moi je serai parti depuis longtemps.
Puisque je suis sur les personnages, les parents sont complètement irresponsables, c'est effrayant. Il y a certes une critique (très légère) de l'utilisation de la TV dans le film1, mais c'est le seul moment de recul sur les personnages, tous les autres moments où ils font n'importe quoi sont complètement validés par le film. Un exemple parmi tant d'autres : quand la fille de 15 ans se fait harceler, d'une façon assez dégueulasse en plus, par les ouvriers qui creusent la piscine, la mère, qui observe cette scène, se marre en mode « ah là là les ouvriers ils sont tellement pittoresques. » Meuf, ton ado se fait draguer par des gros beaufs dans ton jardin, réagis !
Ce sont des détails, mais cette irresponsabilité additionnée aux réactions débiles font que les personnages ne sont pas du tout crédibles, et que c'est dur d'être à fond dans le film2.
Et en plus, je trouve ce film bourré de clichés. Je ne suis pas spécialiste du genre, donc je ne sais pas si ce sont vraiment des clichés, ou si ça l'est devenu parce que les films suivants lui ont tout piqué, mais quand même. Un cimetière indien, franchement...

Quand je disais au début que je trouve que le film a vieilli, je pensais vraiment à l'écriture : c'est pas très bon, il y a toutes les erreurs d'écriture des films de cette époque, et je me dis qu'on n'oserait plus écrire des choses comme ça aujourd'hui, et que ça ait un tel succès (quoique). Par contre, les effets spéciaux restent plutôt spectaculaires (avec quelques moments « whaa mais comment ils ont fait ça ? ») Toute la dernière partie est assez bluffante, pour les effets spéciaux et pour la tension qui s'en dégage3.
La réalisation est classique, sobre, mais plutôt efficace. Fun fact : dès les premiers plans du films, cette banlieue américaine, cette famille, j'ai pensé à Spielberg, sans savoir qu'il avait participé au film. Dans l'écriture (ses qualités et ses défauts), dans la réalisation, dans l'histoire, dans l'humour qui vient libérer une partie des tensions, ça rappelle beaucoup son cinéma de l'époque (je pense évidemment à E.T.) Il est producteur, à l'origine de l'histoire, co-scénariste, on raconte même que c'est lui qui disait à Tobe Hopper quoi faire, comment filmer et comment diriger.

* * *

1. La gamine regarde la neige à la télé, ce qui lui permet de communiquer avec les esprits. Sa mère lui dit que c'est pas bon pour elle, met une chaine au pif, sans regarder ce qu'il y a : ce sont des images violentes de guerre... C'est plutôt drôle et grinçant.

2. Et je passe sur plein de trucs, dont le fait qu'on ne voit la grande la grande sœur que 3 minutes dans le film. Pourquoi créer un personnage pour ne pas s'en servir à ce point ? Même le mec qui va chercher des bières au début du film est un personnage plus creusé.

3. Même si à mon avis c'est plus un film pour ados que pour les adultes – encore que ce n'est pas un film que je conseillerai à mon ado.

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Publié le 14 Juin 2017

Fannie et Freddie est un court roman, un récit de vengeance, d'amour, de haine, sur fond de misère sociale et de crise des subprimes. Je ne veux pas trop en dire, parce qu'une bonne partie du récit tient dans les différents effets de surprise : tout ça tient beaucoup du polar, un polar assez sombre, terrible, avec néanmoins quelques pointes d'humour. C'est bien écrit, c'est un récit tendu, qui ne va jamais là où on l'attend.

Dans édition ce roman est suivi de Ceux qui construisent les bateaux ne les prennent pas. Court récit, également mâtiné de polar, qui dépeint l'errance d'un homme derrière un drame passé. Humour, précision et poésie de l'écriture, on y retrouve les qualités de Fannie et Freddie.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature

Publié le 10 Juin 2017

Marius (Gérard Meylan) est gardien taciturne d'une cimenterie abandonnée, Jeannette (Ariane Ascaride) est caissière de supermarché, sur la sellette parce qu'elle a une fâcheuse tendance à l'ouvrir. Elle a deux enfants, de deux pères différents, elle habite dans une courette abritant trois autres logements.

Et Marius et Jeannette est donc une histoire d'amour, belle, tendre, tragique, sur fond de crise, de galère et de débrouille. C'est beau, c'est touchant, c'est émouvant, ça donne envie de faire l'amour et la révolution. C'est tout le talent de Robert Guédiguian.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma

Publié le 2 Juin 2017

Bastien est un vieil homme solitaire, gardien d'un collège. Il a une passion pour le bouddhisme, le Tibet, les mandalas, pratique méditation et tai-chi... Rose, sa voisine du dessous, rencontrée à l'occasion d'un goûter avec son fils Paul, lui offrira l'occasion unique d'aller au Tibet voir les temple, accompagnés par Tom, qu'ils rencontreront sur place.

C'est un roman plus court que les précédents de Jean-Marie Blas de Roblès que j'ai lus (L'Île du point Némo, 2014 ; Là où les tigres sont chez eux, 2008). C'est peut-être une des raisons pour lesquelles j'ai moins aimé ce livre : le récit prend moins d'ampleur, a moins le temps de s'installer. Pourtant c'est toujours bien écrit, les personnages sont denses, comportant leur part de mystère, c'est toujours aussi érudit, c'est quand même un bon roman ! Plus intimiste, avec un ton un peu moins exotique (tout le début se passe à Lyon), jouant sur différents niveaux de récit, puisqu'il y a celui qu'écrit Paul, racontant le voyage au Tibet de sa mère Rose et de Bastien, et les réactions de Rose au récit.
Mais, sans que j'arrive à l'expliquer autrement que par le manque d'ampleur, la sauce n'a pas pris autant que pour les autres – mais ils m'avaient tellement soufflé, je ne peux pas exiger ça d'un auteur...

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