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Publié le 31 Mars 2024

Nos trois héros sont de retour à Poudlard. Quand leurs amours naissantes ne prennent pas trop de place, Harry brille dans le cours de potion grâce à son livre d'école, annoté par un mystérieux « Prince de sang-mêlé ». Il essaye aussi de savoir ce qui rend Drago si peu bavard, et accompagne Dumbledore dans une drôle de quête. Mais que devient Voldemort dans tout ça ?

Alors que le précédent opus, réalisé par le même David Yates, n'était vraiment pas terrible, celui-ci relève le niveau. Ici ou là la mise en scène n'est pas très brillante, mais dans l'ensemble le récit est bien mené, le travail sur les personnages réussi, le rythme est bien, les effets spéciaux aussi. C'est un bon film avant le grand (double) final.

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Publié le 26 Mars 2024

Vern, une jeune femme albinos intersexe, s'est réfugiée dans une forêt. Elle est pourchassé par un (des ?) membres de la secte dont elle s'est échappée, le Domaine béni de Caïn. À l'origine, il s'agit d'un refuge pour les Noirs-Américains cherchant à fuir le racisme, mais c'est devenu une secte aux mœurs étranges et parfois violentes, intolérante, coupée du monde, et dont il est impossible de s'enfuir.
Poursuivie, Vern donne naissance à deux jumeaux, qu'elle appelle Hurlant et Farouche. Vern s'installe dans la forêt avec ses deux enfants. Iels apprennent à y vivre caché·es, à en connaître tous les recoins et secrets. Mais cette retraite ne pourra pas durer éternellement : le Domaine de Caïn ne semble pas prêt à laisser partir Vern, qui de son côté rêve de retrouver son amie Lucy, qui s'est enfuie du pays de Caïn quelque temps avant elle. Et il reste à Vern à résoudre beaucoup de questions pour trouver la paix, à commencer par celle-ci : d'où viennent ces hallucinations morbides qui la hantent ? Et cette étrange force qui l'habite ?

C'est un super roman, en forme de thriller teinté de fantastique, construit comme une course-poursuite sans fin (il y a quand même quelques moments de répit). Il n'y a quasiment que des personnages féminins, toutes attachantes – quelques hommes au Domaine de Caïn, plutôt dangereux. Par certains aspects, j'ai pensé au roman Le Pouvoir, à Get Out ou à My Absolute Darling – pas tant comme des influences que comme des compagnons de route.
Rivers Solomon (L'incivilité des fantômes) écrit de façon précise mais sans décrire ou presque : on ne sait de l'apparence des personnages que quelques indications, une carrure, une coupe de cheveux… Je me suis rendu compte que bien que le récit s'y prête, j'avais assez peu d'images à la lecture. C'est probablement un choix : Vern, comme toutes les personnes albinos, est atteinte de nystagmus et a donc une vue très déficiente.
La fin s'embrouille peut-être un peu à force de rebondissements, mais ça ne suffit pas à gâcher le plaisir des ± 400 pages précédentes.
 

Pour mémoire, je vais noter les grandes lignes du récit, mais je m'en voudrais si ça gâchait le plaisir de lecture aux curieux·ses.

Lorsque Vern sort de sa forêt pour explorer les environs, elle rencontre l'hypnotique Ollie. Les deux femmes ont une histoire d'amour qui dure quelques mois, et se termine quand Vern découvre qu'Ollie est une chasseuse, payée pour la surveiller par le domaine de Caïn : une lutte s'engage, que la force de Vern lui permet de gagner aisément.
Vern, qui se rend compte que la sécurité qu'offre la forêt n'est que très illusoire, part avec ses enfants à la recherche de Lucy. Les deux enfants sauvages, qui n'ont jamais connu que leur mère et la forêt, découvrent avec fascination et horreur le monde extérieur. Au bout d'un long périple, Iels arrivent sur le territoire lakota, et rencontrent Bridget, qui a connu Lucy même si elle ignore ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Bridget est accompagnée de sa jeune nièce Gogo, dont Vern se rapproche petit à petit. La cabane de Bridget devient le havre accueillant permettant à la petite famille de se reposer.
Vern découvre à leur contact qu'elle est l'hôte d'un étrange champignon, qui lui fait une sorte de carapace, d'exosquelette, et qui lui donne cette étonnante force. C'est aussi ce champignon qui lui procure des hallucinations : il est connecté en rhizome à ses différent·es porteur·ses, et quand iels meurent, leurs fantômes apparaissent à Vern (c'est comme ça qu'elle comprend que Lucy est morte). Ces présences sont parfois très envahissantes, pleines de violence et de mort.
La parenthèse se ferme quand Ollie, qui n'était pas morte, retrouve la trace de Vern. Ollie s'est servie pour la pister d'une autre femme infectée par le champignon depuis des dizaines d'années, et qui en connait tous les secrets. Vern se bat, s'enfuit, essaye d'échapper à sa redoutable semblable. Elle finit par avoir la peau d'Ollie, conduisant au suicide de l'autre femme.
Vern décide d'en finir avec le Domaine de Caïn et d'en libérer tous les membres, mais l'armée est passée avant elle et a tué tout le monde. Vern les ressuscite.

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Publié le 7 Novembre 2023

En cette nouvelle année, Harry et ses ami·es sont confronté·es à un nouveau problème : on pense qu'Harry ment quand il dit que Voldemort est de retour. Le ministère de la magie place la redoutable Dolores Ombrage au poste de professeure de défense contre les forces du mal, afin qu'elle puisse surveiller l'école et son sulfureux directeur.

Après un opus important dans la conduite du récit (même si j'étais plutôt dubitatif sur le film lui-même), celui-ci peine à apporter quelque chose de nouveau. On passe un peu plus de temps avec les personnages, mais malgré tout, cela va assez vite.
C'est assez mal filmé, les séquences d'action sont particulièrement confuses : on ne comprend pas les enjeux, on n'a pas le temps de ressentir quoi que ce soit pour les personnages, et quand il se passe quelque chose d'important, on ne ressent rien. Les effets spéciaux ont un peu vieilli aussi, ce qui n'arrange rien.
Et comme c'est ce même David Yates qui réalisera tous les autres films de la saga, je ne suis pas très optimiste…

(Il semblerait que j'étais un peu moins gêné par son travail sur Les Animaux fantastiques, sorti presque 10 ans après. Peut-être a-t-il progressé).

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Publié le 27 Octobre 2023

Des gens se transforment petit à petit en animaux (caméléon, corbeau, ours, morse…). On les appelle au choix des « créatures » ou des « bestioles », et en général les gens ne les aiment pas trop. La maman d'Émile (Paul Kircher) est une créature ; avec son père François (Romain Duris) ils vont s'installer dans les Landes, où un gros centre (prison ?) pour les créatures est construit.

Et c'est un film formidable, le deuxième de Thomas Cailley après le tout aussi réussi Les Combattants. Les acteurs sont très bien, on retrouve un peu chez Émile la diction particulière des Combattants. La lumière est belle, le filmage de haut vol, ça parle de nature, de sauvagerie, du rapport à l'animal, de racisme, de famille… C'est un peu un film que j'aurais aimé faire.
Frederik Peeters a travaillé sur le développement du film, et je ne suis pas surpris, on retrouve des points communs avec son univers. J'ai également pensé à Epiphania de Debeurme, et à Black Hole de Charles Burns.
Et au passage, c'est un vrai plaisir de voir un film fantastique/SF français, avec ambition, réussite et succès public. Pourvu que ça dure !

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Publié le 17 Août 2023

Malcolm Crowe (Bruce Willis) est un psy pour enfants, qui voit débarquer chez lui un de ses anciens patients, devenu adulte, qui l'accuse d'avoir raté sa thérapie avec lui. Il lui tire dessus avant de se suicider.
Quand Crowe rencontre Cole Sear (Haley Joel Osment), un jeune garçon qui présente le même genre de symptômes que son précédent patient, Crowe voit une façon de se racheter, et s'implique dans la thérapie.

J'ai vu ce film dans un bus scolaire qui m'amenait vers Barcelone, dans des conditions de visionnage que l'on n'imagine pas idéales. Et un pote m'a spoilé le dénouement dès les premières minutes (« et tu sais qu'à la fin il se passe ça ? »). Je n'avais jamais revu Sixième sens depuis.
Pour les deux du fond qui n'auraient pas vu ce film, je ne vais pas raconter ce dénouement, même si en vrai, le film tient la route sans celui-ci : c'est une exploration touchante et subtile du mal-être d'un petit garçon, soutenu par tout l'amour de sa mère, mais haï par tous les autres enfants. C'est bien écrit, bien filmé, c'est un bon film.

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Publié le 30 Juillet 2023

Love. Orlando est un lord anglais du XVIe siècle. La reine Elizabeth Ière en fait son favori, et lui offre un grand domaine. Orlando tombe amoureux de la fille d'un diplomate russe, mais celle-ci rentre au pays sans lui.
Poetry. Il se tourne alors vers la poésie, mais le poète qu'il prend sous son aile se moque de ses vers dans son dos.
Politics. Orlando est alors envoyé par la cour vers « l'est » (l'empire Ottoman), où il reste de longues années comme ambassadeur de la cour d'Angleterre. Alors qu'on lui donne congé, il se réveille un matin dans un corps de femme et se contente de dire avec une forme d'indifférence : « Same person. No difference at all. Just a different sex ».
Society. Orlando rentre donc en Angleterre retrouver son domaine, et la société. Elle se retrouve confrontée à l'horrible sexisme de la société aristocrate du XVIIIe siècle. Elle apprend qu'en tant que femme non mariée, elle ne peut prétendre exercer de droit à la propriété, et que par conséquent, le château ne lui appartient plus – elle peut quand même continuer à y vivre.
Sex. En 1850, elle vit une histoire intense et charnelle avec un homme, qui finit par partir pour d'autres aventures.
Birth. À la fin du XXe siècle, un éditeur est intéressé par les écrits d'Orlando. Celle-ci se rend avec sa jeune fille dans son ancienne demeure, devenue musée. Un ange lui apparaît quand elle se repose dans un champ de blé.

Je n'ai jamais lui Orlando de Virginia Woolf, dont ce film est librement adapté (j'ai lu la super adaptation de Delphine Panique, cela dit). Je connais le principe du changement de sexe du personnage principal, mais j'ai l'impression qu'on oublie parfois de préciser que le personnage principal vit plusieurs siècles sans vieillir, un peu à la manière de Dorian Grey – même si ici il n'y a pas de pacte maléfique qui entrainera la chute, au contraire, le ton est plutôt doux et joyeux.
Orlando est joué·e par Tilda Swinton, 32 ans bien qu'elle paraisse être sans âge, magnifique, magnétique et hypnotique. Elle joue un Orlando homme très troublant ; le fait que ce soit un homme (Quentin Crisp) qui joue la reine Elizabeth participe à apporter du « trouble dans le genre » (Judith Butler). Sur les questions queer, le film est très moderne et intelligent dans ce qu'il raconte (et ça donne furieusement envie de lire le livre de Virginia Woolf qui a l'ai incroyable de modernité).
Le film est très bien mis en scène, les costumes sont à la fois improbables et somptueux, la lumière vient souligner tout ça de manière élégante. Le récit est mené avec un peu d'humour, porté par les regards caméra d'Orlando, souvent saisissants. Tout cela est absolument brillant.

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Publié le 24 Juillet 2023

 

C'est la quatrième année d'Harry et ses potes, et comme tous les ans c'est le dawa. Cette année c'est à cause de la Coupe de feu : ce dangereux concours de trois épreuves est organisé cette année à Poudlard, qui accueille deux autres écoles (les filles de Beauxbâtons et les garçons de Durmstrang).
Sans surprise, Harry fait partie des élus, bien qu'il n'ait pas l'âge requis pour concourir.

(Attention je vais spoiler, mais ça vaaaa, tout le monde a vu ce film)

C'est un épisode important de la saga, peut-être charnière vers un récit plus adulte. Les héros ont des problèmes d'ados (inviter des filles au bal, les jalousies) ; il y est question de mort d'un personnage ; et surtout à la fin Voldemort renaît de ses cendres.
Pour autant, ce n'est pas un super film. Ce n'est pas filmé avec l'élégance des précédents opus, et la conduite du récit laisse à désirer. Malgré ses 2h30, beaucoup d'éléments sont passés sous silence, ou oubliés au cours du récit, et les personnages ne sont pas ou peu développés. Quelqu'un sait-il qui est Cedric Diggory, au-delà d'un personnage-fonction ?
Il s'y passe beaucoup de choses, il y a beaucoup d'aventures et d'action, mais ce qui fait le charme de la saga (les personnages et les détails) a été oublié. Dommage.

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