Publié le 21 Avril 2024

Ce film en stop motion se penche sur les dernières années de Léonard de Vinci, alors qu'il est invité/envoyé à la cour du roi de France François Ier. Il y réfléchit notamment à une ville idéale, située à Rémorantin.

C'est une chouette film sur une figure incontournable (et que je trouve un peu lassante javou). L'animation en stop motion est réussie sans être époustouflante, les personnages ressemblent à ceux d'Il était une fois… la Vie. Des passages en 2D viennent ponctuer le film, sans qu'ils aient une vraie logique : ce sont parfois des rêves, parfois pas, c'est un peu étrange et confusant.
Certains passages du récit sont particulièrement peu clairs, en particulier quand Léonard dit avoir compris ce qu'est l'âme – je suis content pour lui mais moi j'ai rien compris à ce qu'il raconte.
Ici ou là je ne suis pas sûr de la véracité historique du film – et après vérification, effectivement il y a de grosses libertés prises avec l'Histoire. Je trouve ça particulièrement gênant.
Bref, c'était sympa à voir, mais rien qui me donne envie de le revoir.

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Publié le 19 Avril 2024

Quand le petit héro débarque en Laponie avec ses parents, ce n'est pas la fête : sa petite sœur fait toujours des bruits insupportables, la ville est aussi moche qu'un parking de supermarché, et il fait froid à s'en geler les poils de nez. Heureusement, il a emmené son télescope, et va pouvoir regarder le passage de l'ISS ce soir ! Si tout se passe bien…

C'est un chouette roman jeunesse, inventif, plein d'énergie et d'humour, que j'ai hâte de faire découvrir aux enfants à qui il est adressé !

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #France

Publié le 16 Avril 2024

La station est une utopie construite au fil des siècles, un lieu de rencontre pacifié entre différentes espèces de la galaxie. Alors que les mouvements Spéciens prônant une pureté des races prennent de l'ampleur, la station est un refuge pour tous les hybrides heureux de l'être. Les Paramètres adaptent automatiquement chaque pièce aux besoins en température ou atmosphère de chacun·e ; des implants personnels font ce travail s'il y a plusieurs espèces dans un même espace.
Freyja, une hybride « majo Humania », est née dans la Station : elle s'y sent comme chez elle, contrairement à sa mère qui vient d'une lune principalement peuplée d'Humanias. Freyja explore avec une joie sans cesse renouvelée les recoins de la Station et fréquente tout le monde qu'elle croise. Mais elle ne va pas tarder à se faire rattraper par des enjeux plus grands qu'elle.

C'est un formidable court roman. La première moitié est construite selon deux temporalités : dans le présent, Freyja est poursuivie par des personnages dont on ignore pour l'instant tout ; ce récit est entrecoupé de longs flashbacks sur la vie de Freyja dans la Station, et sur les différents évènements qui l'ont menée jusqu'au présent du livre. C'est une construction diablement redoutable, qui donne envie de lire la suite pour pouvoir boucler le récit.
Audrey Pleynet joue avec la langue, nous immergeant dans un univers inconnu dont les clés se donnent petit à petit – un certain nombre de mots inventés ne sont pas expliqués, on en comprend le sens au fur et à mesure de la lecture. Ce procédé est utilisé avec habileté, et on n'est jamais perdu dans le récit (sauf au tout début, on est plongé dans le grand bain sans passer par le pédiluve). Je remarque que comme pour Rivers Solomon, son écriture est assez peu visuelle : elle choisit de ne pas décrire les créatures extraterrestres que l'on rencontre tout au long du récit, et se contente de quelques indications (couleur, écailles, plumes, tentacules, nombre d'yeux…) C'est habile, parce que ça laisse évidemment beaucoup de place à l'imagination.
Le fond est assez politique, on peut facilement faire des échos avec le monde d'aujourd'hui, sans que ce soit trop appuyé : on peut vraiment pleinement profiter du roman au premier degré.

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Publié le 16 Avril 2024

Des bateaux disparaissent les uns après les autres dans les mers du Pacifique. Quelque chose se passe, mais quoi ? Après qu’une tempête vraiment louche est passée sur une île, des chercheurs et des militaires sont envoyés sur place. On trouve de la radioactivité, des trilobites (!) et des traces de pas gigantesques. Et puis, derrière une colline, une silhouette énorme : le fameux Godzilla dont parlent les légendes !

C’est un film spectaculaire, malgré des moyens pas toujours énormes : le costume de Godzilla est parfois vraiment pas très beau… Malgré tout, le ravage de Tokyo est spectaculaire, aidé par la lumière et les flammes qui rendent le tableau très vivant et impressionnant.
Quelques années avant le film, un bateau de pêche a disparu en mer à la suite d’essais nucléaires. La première scène du film reprend explicitement ces évènements, et on nous explique que ce sont ces essais nucléaires qui ont dû réveiller Godzilla, lui-même pouvant à présent semer la terreur radioactive sur le Japon. Alors que tout le monde cherche à tuer Godzilla, un personnage de paléontologue aimerait l’étudier ; un autre scientifique a inventé par mégarde une arme pouvait amener des destructions sans fin, mais il est terrifié en pensant aux usages qui pourraient être faits de son invention, et préfère mourir plutôt que de la voir tomber dans de mauvaises mains. Il y a tout le long du film cette ambivalence à propos de la science : outil de connaissance et de merveilleux, outil de mort et de destruction. La référence à la bombe nucléaire est explicite, et le film met en scène, d’une certaine façon, les enjeux qui domineront le Guerre froide dans les décennies à venir.

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Publié le 5 Avril 2024

Bella est une proie facile, et elle le sait. Elle découvre que son voisin l'observe depuis sa fenêtre, il l'appelle et la menace. Bella est une proie facile, mais elle en a marre. Elle cherche une solution en allant voir un voyant, un drôle de type fraichement arrivé d'Iran. Il lui explique qu'il n'y a que trois catégories de personnes : les meurtrier, les victimes et les spectateurs. Bella aimerait être simplement une spectatrice, mais le voyant lui explique que ce n'est pas possible, une Bella ne peut pas être simplement spectatrice. Comme elle ne veut plus être victime, il ne lui reste plus qu'un seul rôle possible. Le voyant lui donne alors son couteau à cran d'arrêt.

C'est un roman qui prend la forme du rape and revenge, un genre qui a ses limites : on est obligé de passer par de longues pages durant lesquelles Bella (et d'autres) se fait agresser, violer ou torturer. Même si la vengeance de Bella est libératrice et d'autant plus jouissive à lire, je n'avais pas vraiment envie de lire ces passages (sans doute que si le roman sortait aujourd'hui il serait écrit différemment). Néanmoins, le fond du roman est intéressant et féministe : un jour les femmes vont prendre les armes et buter tous ces agresseurs qui se promènent partout. J'ai un peu pensé à Le Pouvoir ou à Virginie Despentes ; je me suis dit que ce roman pouvait être lu comme une réponse à American Psycho.
J'ai eu du mal à m'habituer au style de Helen Zahavi, qui joue beaucoup sur les répétitions. Mais on s'y fait, et ça marche plutôt bien. Elle a en particulier un vrai talent pour les dialogues, truculents, absurdes et drôles.

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Publié le 31 Mars 2024

Nos trois héros sont de retour à Poudlard. Quand leurs amours naissantes ne prennent pas trop de place, Harry brille dans le cours de potion grâce à son livre d'école, annoté par un mystérieux « Prince de sang-mêlé ». Il essaye aussi de savoir ce qui rend Drago si peu bavard, et accompagne Dumbledore dans une drôle de quête. Mais que devient Voldemort dans tout ça ?

Alors que le précédent opus, réalisé par le même David Yates, n'était vraiment pas terrible, celui-ci relève le niveau. Ici ou là la mise en scène n'est pas très brillante, mais dans l'ensemble le récit est bien mené, le travail sur les personnages réussi, le rythme est bien, les effets spéciaux aussi. C'est un bon film avant le grand (double) final.

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Publié le 31 Mars 2024

Nous sommes en 1992, c'est l'été, et c'est l'heure de partir en vacances. Il y a moniteurices flippé·es et les autres trop détendu·es, les enfants qui ne veulent pas être là, les bagarres et les amourettes qui se tissent.

En regardant ce film, je me suis rendu compte que je l'avais déjà vu sans qu'il me laisse le moindre souvenir. Effectivement, c'est sympathique, plutôt bien fait et écrit, les acteurices sont bien, mais pas grand-chose de mémorable non plus.
Je regrette quand même que tout le film soit une mise en œuvre du male gaze (la façon de filmer, le fait que les personnages féminins n'existent quasiment que par l'intérêt que leur portent les garçons), et que les conseils sur l'amour se résument à agresser les filles (de façon sympa, mais quand même).
En tout cas, Nos jours heureux ne me fait pas regretter l'âge des colonies.

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