Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)

Publié le 2 Mai 2018

En 2045, toute l'humanité d'Amérique est branchée sur un jeu vidéo en réalité virtuelle, immergeant les avatars dans un monde parallèle appelé l'Oasis.
Le créateur de ce jeu, Halliday, y a glissé trois clés, obtenues après épreuves et énigmes, offrant au vainqueur de cette quête plein d'argent et le contrôle du jeu.
Wade, alias Parzival, va se lancer à la recherche de ces clés, épaulé par ses camarades de jeu, en déjouant les pièges tendus par IOI, la méchante entreprise qui ne pense qu'à l'argent.

Et c'est pas terrible.
Les problèmes de ce film sont multiples. J'ai appris qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman, et ça peut en expliquer une partie : plein de choses sont survolées dans ce film, l'univers décrit présente parfois des incohérences, qui sont peut-être dénouées dans le roman, forcément plus complet. Mais ça n'excuse pas tout : un film est sensé être autonome.
Il faut le dire : c'est visuellement assez moche, une bouillie numérique comme on en retrouve dans plein de films de super-héros. C'est un monde virtuel, certes, mais pourquoi faut-il qu'il soit aussi peu inventif ? Même en terme de réalisation, Spielberg n'a pas vraiment l'air de savoir où il va. C'est efficace et globalement maîtrisé (malgré quelques maladresses vraiment étonnantes), mais on est trèèès loin de ses grandes œuvres. Ça va trop vite, c'est parfois confus visuellement, et ça donne vraiment l'impression qu'il a manqué à Spielberg de manipuler une vraie caméra avec de vrais acteurs (ouais, la motion capture laisse parfois à désirer)
Il faut aussi parler de l'omniprésence des références à la « pop culture ». Parce que :

  1. parfois ça ressemble parfois beaucoup à du fan service, en particulier pendant la bataille finale où on trouve pêle-mêle Goldorak, le Géant de fer, un Mécha Godzilla, les Tortues Ninjas, la poupée de Chucky, Musclor...
  2. cette pop culture s'arrête manifestement en 1995, ce qui pose un sérieux problème sur la cible de ce film : les quarantenaires ? Pourtant le ton général du film semble plutôt s'adresser à un public adolescent...
  3. si toute l'humanité d'Amérique est en permanence dans le monde virtuel, quand est-ce qu'ils ont le temps de regarder tous ces films ou de jouer à tous ces vieux jeux sur Atari (sur lesquels repose l'intrigue) ?

Et tout ça pour une fin un peu débile comme Spielberg sait parfois si bien les faire, avec un message d'une bêtise affligeante : « la réalité est ce qu'il y a de plus réel ». Après plus de 2h d'un film sur un jeu vidéo blindé de références à la culture du jeu vidéo, c'est un peu cracher dans la soupe, mon cher Steven, non ?

J'ai presque failli oublier de parler du très beau Trinity syndrome qu'on trouve dans le film : le héro est épaulé par une Art3mis super badasse mais qui ne peut pas être celle qui gagne à la fin parce que, voyez-vous, c'est une fille.

Bref, je suis très surpris de la différence entre les critiques, globalement très positives, et le film que j'ai vu, qui ne va franchement pas plus loin que la majorité des productions à gros budget du même genre.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #science-fiction, #Spielberg, #au cinoche

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