The Revenant (Iñárritu, 2016)

Publié le 9 Mars 2016

Un groupe de trappeurs est parti traquer des bêtes pour récupérer des peaux. Parmi eux se trouve Hugh Glass (Leonardo DiCaprio), qui a vécu plusieurs années avec les Pawnees. C'est le guide du groupe : il connaît le terrain, il sait suivre une piste comme un amérindien, bref, il est trop fort. Après une attaque d'Arikas, causant de lourdes pertes au groupe, Glass part en éclaireur repérer un chemin qui leur permettra de survivre, mais pas de bol, il tombe sur une mère grizzli. Il réussi à tuer l'animal, mais est laissé pour mort. Le groupe le rejoint, essaye de le soigner autant que possible. Comme transporter Glass ralentit le groupe, il est laissé derrière avec son fils métis, un autre petit jeune et Fitzgerald, un rustaud bourrin, pendant que les autres vont chercher du secours. Fitzgerald, considérant que Glass est perdu, décide de l'enterrer vivant, tuant le fils au passage, et manipulant le petit jeune (Fitzgerald est le méchant de l'histoire, au cas où vous auriez pas suivi). Sauf que : Glass est pas mort, et il va tout faire pour retrouver Fitzgerald et venger son fils.

Si vous avez aimé, dans Le Loup de Wall Street, quand Leonardo DiCaprio sous drogues assez violentes rampe vers sa Ferrari, allez voir The Revenant : c'est ça pendant 2h30. Je peux résumer mon impression du film en une phrase : il m'a plus impressionné que touché. C'est très bien fait, il y a des plans-séquence plutôt bluffants, de belles images de nature – mais que j'ai déjà vus en plus fort dans n'importe quel Terrence Malik, genre Le Nouveau Monde, qui peut s'en rapprocher, en plus élégant et poétique. Mais on a du mal à quitter le domaine de la performance pour vraiment entrer dans autre chose. Cela vient en bonne partie du scénario, qui ne développe pas du tout les personnages, tous ancrés dans des archétypes et qui n'évoluent pas : Glass est super balèze, Fitzgerald est méchant, Henry (interprété par Domhnall Gleeson, vu récemment dans Ex machina) est juste et droit etc. Une bonne histoire, on le sait, ce sont aussi des personnages forts et attachants qui emmènent le spectateur. Là, le job n'est pas fait. Bref, tout ça sent la performance, le film à Oscars* (bien joué Leo, bien joué Iñárritu). Ces récompenses sont méritées, c'est très bien fait, mais je n'ai pas vibré, je n'ai pas été touché, je ne me suis pas senti concerné. Je me suis même surpris à m'ennuyer vers la fin – parce que quand même plus de 2h30.

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* On pourrait disserter sur les Oscars du meilleur acteur, qui ont tendance à survaloriser les performances au détriment d'un jeu plus subtil, comme celui de Rooney Mara ou Cate Blanchett dans Carol par exemple, mais on ne s'en sortirai plus.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #au cinoche

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