Kill Bill (vol. 1 & 2) (Quentin Tarantino)

Publié le 5 Octobre 2015

(J'ai refait une note sur ce film est 2019, ce qui n'empêche pas de lire celle-là)

Qu'y a-t-il à dire sur Kill Bill qui n'ait pas déjà été dit 100 fois ? Ai-je vraiment quelque chose à ajouter ? Souligner le goût des contrastes de Tarantino, son plaisir manifeste à jouer avec la musique ? La différence entre les deux volumes, le premier étant plus orienté sur l'action, le second sur les dialogues, avec notamment sa spécialités, ces longues scènes pendant lesquels on sait qu'il va se passer quelque chose (je pense entre autres au dialogue avant le massacre du mariage), mais sans qu'on sache quand, ni comment, ni pourquoi, et qui nous laissent pantelants et nerveux ? Souligner qu'on est jamais loin du pastiche (du film noir, du film de kung-fu, du drame, du manga, de la série romantique, de western spaghetti, tout y passe) et des clichés (le vieux maître chinois intraitable, le gourou du sabre rangé des valises qui remet une dernière fois la main à la patte pour une cause qu'il estime juste), mais que c'est fait avec une telle jouissance qu'on y prend plus que sa part de plaisir ? Qu'Uma Thurman y est magnifique, malgré le sang, les larmes, les coups, la saleté, la fatigue ? Relever l'impressionnante évolution du style de Tarantino depuis Jackie Brown, son précédent long-métrage ? Préciser que ces films s'espacent de 6 ans, pendant lesquels il est passé à la vitesse supérieure ? Que Jackie Brown reste finalement assez classique sur la forme, assez sage, alors que Kill Bill, c'est l'explosion (noir et blanc, silhouettes, animé, toute la palette du cinéma y passe) ? Oui, c'est tout ça, c'est aussi tout ce qu'on ne peut pas dire sans affadir le film. C'est aussi un des plus beaux génériques de fin que je connaisse, une scène d'ouverture d'une force et d'une violence rares, un sens aigu du rythme et du montage, des morts et des résurrections, un mystère sur un nom qu'on cache, des personnages féminins sacrément puissants, une ouverture pour une suite, une violence esthétisante...

Je découvre à l'instant l'existence d'un livre intitulé Critiquer Quentin Tarantino est-il raisonnable ? de Célia Sauvage (Vrin,‎ 2013) qu'il faudra que je me procure, tant le titre résume mes interrogations sur ce cinéaste plus que singulier.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Tarantino, #États-Unis

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