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Publié le 25 Juin 2018

Après un Jurassic World très moyen, remake plus ou moins assumé de Jurassic Park (le vrai, l'unique), on continue sur la lancée avec un autre remake plus ou moins caché du Monde Perdu.
En quelques mots : sur Isla Nublar, l'île des parcs, un volcan qui s'était jusque-là bien caché menace d'entrer en éruption1. La question est donc : doit-on sauver les dinosaures, ou laisser la nature faire le ménage ? Pour un vieux monsieur très très riche qui était pote avec Hammond, il faut évidemment sauver les bébêtes. Il charge donc son assistant d'envoyer Owen (Chris Pratt, à fond dans son rôle de « regardez comme je suis viril et beau gosse ») et Claire (Bryce Dallas Howard) sur l'île, accompagnés d'une brigade de paramilitaires patibulaires. Et devinez quoi ? Ça se passe mal.

Pour être très franc, j'en avais tellement entendu du mal que je m'attendais à pire que ça. J'ai quand même été un peu dedans, notamment durant la première partie sur l'île avec le volcan en éruption, qui est plutôt efficacement menée.
Mais quand même : c'est écrit avec les pieds, ça enchaîne les clichés et les WTF. Je ne vais pas faire la liste complète, mais : dans combien de films hollywoodiens a-t-on déjà vu un méchant tellement obsédé par l'argent qu'il fait des choses de méchant stupides ? Hum, dans presque tous ceux qui manquent d'inspiration, et oui, notamment dans Le Monde perdu, dont ce film reprend les grandes lignes en moins bien. Donc ce méchant veut vendre les dinosaures à des bandits richissimes, et ça se passe évidemment mal. C'est le 5e film, depuis le temps on sait ce qu'il se passe dans ces cas-là.
C'est bourré de deux ex machina – mais si, vous savez, ce moment où les héros vont mourir mais non parce que, paf, comme par hasard, quelqu'un vient les sauver (ici les sauveurs sont des dinosaures, au cas où vous ne l'auriez pas vu venir).
Je passe sur l'histoire de la gamine clonée (c'est grotesque) ; sur les deux petits jeunes qui auraient pu être des personnages à part entière mais en fait non ils ne servent qu'à faire joli dans le fond ; sur le fait que les différentes péripéties du film ne reposent que sur des décisions stupides. C'est finalement le très blasé Ian Malcom/Jeff Goldblum qui résume le mieux ce qu'il y a à penser du film, dans les 3 minutes où il apparaît (au début et à la fin) : on a déjà vu tout ça, on sait ce qu'il va se passer, évidemment que si les humains font joujou avec des créatures préhistoriques ça va être la merde. Ce n'était pas la peine de refaire un film pour nous le redire une 5e fois.
Le pire c'est qu'il va évidemment y avoir une suite.

* * *

1. Ce qui confirme l'intuition selon laquelle John Hammond a vraiment mal choisi l'emplacement de son parc : une île faisant partie de l'archipel des « cinquo muertes », sur laquelle passent des cyclones capables de raser l'île et avec un volcan, il me semble qu'il y a mieux pour faire un parc d'attraction.

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Publié le 6 Mars 2018

Deux sœurs, Ginger et Brigitte, très proches voire fusionnelles, sont des outsiders, des loners, qui considèrent que tous les autres sont des cons et qui sont rejetées par les autres. Elles sont très attirées par la mort, ayant fait un pacte que l'une ne mourrait pas sans l'autre. Ce sont pire que des gothiques : des fans de Tim Burton.
Toujours est-il qu'une grosse bête rôde autour de cette petite ville tranquille du Canada, tuant les chiens du quartier. Un soir, l'ainée des deux sœurs est attaquée par cette bête, qui meurt peu de temps après, écrasée par une camionnette. Mais c'est trop tard : cette bête était un loup-garou, Ginger est contaminée et sa transformation est inéluctable…

Bon, dans ce film, il y a un peu de bon et beaucoup de moins bon.
Disons-le tout net : ce film est presque un nanar. C'est pas trop trop mal écrit, réalisé et interprété, mais les effets spéciaux sont vraiment très mauvais pour l'an 2000.
La première partie est intéressante, avec ces sœurs qui questionnent la société, sont confrontées aux autres, aux problèmes de l'adolescence (les premières règles). Il y a quelque chose d'un peu féministe, même si ça ne va pas très loin.
Ça se gâte à partir du moment où Ginger se transforme en louve-garou. Le film devient très cliché, très long – et puis les effets spéciaux, mon dieu mon dieu.

Et alors que le début pouvait être féministe, le film devient, malgré lui, je trouve, très réac. C'est un paradoxe manifestement classique des films d'horreur, que j'ai découvert grâce à Karim Debbache : le « death by sex ». En gros, dans les films d'horreur, les personnages qui ont des relations sexuelles, qui sont sexualisés, qui ont une sexualité épanouie, couic, ils meurent. On peut voir ça comme le retour de la révolution conservatrice face à la révolution sexuelle, un retour de l'ordre moral, un châtiment puritain et anti-féministe (parce que ce sont souvent les femmes qui sont visées). Et c'est paradoxal, parce que ce qui attire le public dans ce genre de films, c'est justement la violence et le sexe. C'est comme une promesse de casser les codes et l'ordre établi, alors qu'en fait le fond politique est réactionnaire et puritain.
Et donc Ginger Snaps tombe complètement dans ce travers. Quand Ginger se transforme, elle se sexualise : elle a ses règles, elle a des relations sexuelles, elle devient sexy. Et... elle se transforme en monstre dangereux et meurtrier et (spoiler !) elle meurt à la fin. Je vois ça comme un châtiment : la sexualité est monstrueuse, dangereuse, et mérite d'être punie. Sa sœur, qui reste prude et puritaine, s'en sort plutôt bien (enfin plus ou moins).
Un autre problème : les outsiders sont confirmés dans leur rôle de freak. Les deux sœurs sont un peu bizarres, asociales, le seul qui va chercher à leur parler et à les aider, c'est le dealer de drogue local. Les autres, la « norme », les rejettent. Et en même temps ils ont bien raison, puisque ce sont des gens vraiment dangereux ! Un type « normal » est contaminé par Ginger en couchant avec elle (oui, le lycanthropisme est une MST), mais lui il guérit, il s'en sort si bien que le film finit par oublier complètement son existence : il n'appartient pas au monde des freaks, c'est un homme, il ne mérite pas vraiment de châtiment donc il s'en sort bien.
Et c'est donc paradoxal : voilà un film d'horreur, avec du sexe et de la violence, et un fond un peu féministe (et les louve-garous, ça ne court pas les rues !), mais qui ne remet pas du tout en question la normalité/norme, voire qui la conforte, et qui « punit » ceux qui en sortent.

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Publié le 20 Mai 2017

J'ai revu des films de Bruce Lee. Mais c'était pour le travail, alors j'ai le droit.
(Je note dans l'ordre où j'ai vu les films, pas dans l'ordre chronologique).

La Fureur de vaincre (Lo Wei, 1972) :

J'avais déjà parlé ici de La Fureur de vaincre, je ne vais donc pas trop m'étendre dessus.
Tout de même, je voulais souligner la mécanique d'humiliation/vengeance, qu'on retrouve partout dans les films de Bruce Lee, souvent basée sur le racisme : ici les Japonais se moquent de Bruce Lee, il encaisse, puis il pète des gueules.
Le personnage de Bruce Lee ne contrôle pas sa colère, il se conduit comme une racaille, pas du tout comme un maître sage du kung-fu. Mais il n'est jamais vraiment mis en danger, on n'a pas peur pour lui, parce qu'il est malin, parce qu'il est le plus fort : il peut tuer un homme d'un seul coup de poing. Mais il n'évite jamais le coup dans les couilles. Qui me semble un peu de la triche, mais bon, c'est comme ça.
 

Opération Dragon (Robert Clouse, 1973)

Bruce Lee est un moine Shaolin a qui on confie la mission d'enquêter sur Han, un ancien élève de l'école qui a trahi l'honneur des Shaolin. Ce dernier organise un tournoi d'arts martiaux sur son île-forteresse, sur laquelle on soupçonne un trafic de prostituées et de drogue.
Un peu de background : il y a quelque temps, la sœur de Bruce Lee s'est faite « harakiri » après avoir été harcelée par un méchant barbu et ses sbires, à la solde de Han.
Le tournoi se déroule, Bruce Lee combat contre le méchant barbu, qui essaye de tricher. Bruce Lee le tue, mais il était obligé par la non-loyauté du type. Bruce Lee entre dans l'usine de drogue secrète de Han, l'alarme est sonnée. Il dézingue toute une armée à lui tout seul, mais finit prisonnier (?)
Bagarre générale.
Han met sa main d'ours à 3 griffes et se bat seul à seul contre Bruce Lee, dans un palais des glaces (c'est de la triche). Mais Bruce Lee lui pète la gueule quand même.

Ce résumé très sommaire ne le laisse pas percevoir, mais ce film est plutôt réussi. On est introduit à chacun des participants au combat par un petit flash-back : le Noir confronté au racisme poussé à la faute, l'élégant accro au jeu qui fuit ses dettes, le Néo-Zélandais qui est un connard raciste (pas vraiment le plus développé). Les personnages existent, ont une motivation, c'est basique mais c'est qui manquait à La fureur de vaincre.
Bruce Lee joue un autre personnage que dans le film sus-cité : plus sage, avec une distance moqueuse. Ici aussi on retrouve la mécanique d'humiliation/vengeance. Il s'agit toujours défendre l'honneur : celui de la famille de Bruce Lee ou du temple shaolin. Bruce Lee ne tape que s'il est obligé, ne tue que parce qu'on l'a provoqué : le méchant qui a fait du mal à sa sœur meurt parce qu'il triche, Han est tué par l'arme qu'il a utilisée contre Bruce Lee... Tout est en tous cas très moral, les méchants sont punis.
La réalisation est plutôt élégante : jeux d'ombres, plans un peu recherchés, implants narratifs... Vu la nullité du travail de Robert Clouse sur Le jeu de la mort (voir plus bas), je suppose que c'est dû aux indications de Bruce Lee (?)
Mais encore une fois, Bruce Lee est le plus fort. Pour le mettre en difficulté, les méchants sont obligés de tricher : miroirs, armes... Le dernier combat est un monument : ce palais des glaces, Bruce Lee qui est démultiplié, qui donne l'impression qu'il se bat contre lui-même... C'est passionnant et magnifique.
 

Le jeu de la mort (Bruce Lee-Robert Clouse, 1972-78)

Ce film a une histoire qu'il est intéressant de noter : Bruce Lee avait commencé à tourner des scènes de ce film en 1972, avant de se consacrer à Opération Dragon. Il est mort avant d'avoir pu l'achever. Robert Clouse, réalisateur du réussi Opération Dragon, s'est dit que ça serait dommage de pas utiliser ces bandes, et en a fait un film, basé sur un scénario qui n'a rien à voir avec celui de Bruce Lee, et qui est la démonstration éclatante de son absence de talent.

Donc : des maffieux cherchent à faire chanter Billy Lo (Bruce Lee, notons les initiales), star de cinéma. Ils le tabassent (!) et menacent sa petite amie. Un des méchants s'incruste sur le plateau où tourne Billy et tire une vraie balle sur Billy au lieu d'une balle à blanc de cinéma. Ce dernier est défiguré, prétend être mort pour échapper à la mafia et se fait reconstruire le visage. À l'identique (alors que le plan était de ne pas être reconnu – en étant moins con ça aurait d'ailleurs pu servir à justifier la non-ressemblance de la doublure). Au lieu de ça, il enchaîne les mauvais déguisements et se bat contre les méchants.
Ah, il y a une histoire avec la petite amie, mais elle ne sert qu'à se faire kidnapper, pour justifier que Billy Lo aille dans un entrepôt pour une scène de combat nulle avec des motos (il y a 2 acteurs qui passent et repassent pour faire genre les méchants sont nombreux).
Bref, on arrive enfin aux 10 minutes de combat filmés par Bruce Lee, péniblement justifiés par 1h20 de nanard. Il tape les méchants, puis la doublure prend la relève, et ça redevient mauvais, avec des inserts ratés. Et à la fin il gagne.

Bon, il faut le dire clairement : c'est un énorme navet. Tout est raté dans ce film, et même pas assez pour que ce soit marrant ou sympa. Je n'ai même pas le courage de lister tous les problèmes.
Le scénario est complètement nul, sans intérêt ; les dialogues sont à l'avenant ; les personnages sont caricaturaux à l'excès, et pas aidés par des acteurs qui surjouent tous lamentablement (mention spéciale à la fille qui chante le plus mal du monde en playback).
Toutes les scènes commencent trop tard et se terminent trop tôt, la tension n'a pas le temps de monter, on est balancé en plein milieu d'un combat ou d'un dialogue sans savoir ce qu'il se passe, et ça se termine avant de laisser retomber la tension. La nullité du montage donne presque l'impression que les séquences tournées en 1978 sont elles aussi du found-footage tellement c'est incohérent, plein d'erreurs de logique et de faux-raccords. C'est hallucinant.
Les combats : la doublure est loin d'être aussi douée que Bruce Lee et ça se voit. De plus les (nombreux) combats sont (évidemment) mal filmés et mal chorégraphiés... Et il y a des samples des petits cris de Bruce Lee pour faire genre. En comparaison, les 10 minutes de combats avec Bruce Lee sont un bonheur total : c'est nerveux, un peu foufou, avec une pointe d'humour, la tension se construit petit à petit... Et pourtant ces scènes s'insèrent mal dans le film, et c'est horriblement mal monté (mais vraiment, c'est un scandale). Même ça ils arrivent à le rater.
Et évidemment tous les acteurs de la partie retournée sont américains.
Bref, c'est une purge.
 

La fureur du Dragon (Bruce Lee, 1972)

Bruce Lee débarque de Hong-Kong à Rome pour aider la famille d'un ami, rackettée par la mafia italienne. D'abord sceptiques, ses compatriotes vont vite se reposer sur lui pour péter la gueule à tous les méchants, un par un, par groupes, jusqu'à l'affrontement avec le boss final, en la personne de Chuck Norris.

Il est d'abord à noter que c'est un film réalisé par Bruce Lee : on est donc en théorie très proche de ce qu'il veut dire dans ses films. Notons déjà que cinématographiquement c'est propre mais un peu pauvre.
On retrouve dans ce film la question de l'humiliation et de la vengeance, qui est décidément LE thème de Bruce Lee : les Chinois se font d'abord embêter par les Romains – qui ressemblent quand même vachement à des Américains vu la tronche des acteurs – mais on retrouve également le rapport aux Japonais présent dans La Fureur de vaincre. Au début du film, les Chinois installés à Rome apprennent le karaté et regardent avec un peu de mépris le kung-fu de Bruce Lee ; ils seront vite convaincus de la supériorité de la technique. Les deux boss affrontés à la fin du film sont des maîtres du karaté, que le Chinois hongkongais va ratatiner. Il y a donc carrément l'idée d'une revanche à prendre sur le Japon.
Il faut évoquer le combat final contre Chuck Norris dans le Colisée. Le dévoilement de leurs corps opposés : Bruce Lee est sec, fin, électrique ; Chuck Norris est épais, massif. C'est le chêne et le roseau. Dans un premier temps, Bruce Lee se fait défoncer. Il s'étire, souffle un peu, et se met à danser : tout change. Il est quelqu'un d'autre. Il commence par esquiver (comme un chat qui joue avec une souris ?) puis attaque. Mais Chuck Norris, même défait, ne veut rien lâcher, et Bruce Lee est forcé de le tuer, il a l'air déchiré d'avoir dû faire ça. Il le recouvre de son kimono en signe de respect. Mais du coup, alors que c'est une fin heureuse (les méchants ont perdu), le film se termine sur un ton sombre et dramatique, étonnamment grave.

Ce film me permet de parler que quelque chose que j'ai peu évoqué jusqu'ici : le rapport de Bruce Lee aux femmes, ou plutôt l'absence de rapport. En effet, le personnage de Bruce Lee est comme Tintin : il n'a pas de sexualité. Dans La Fureur du dragon, il se fait accoster par une prostituée. Tout le monde a compris que c'est une prostituée (la fille qui l'accompagne, le spectateur), sauf lui. Il la suit naïvement, et quand elle apparaît nue, il s'enfuit, comme un enfant. Il y a un seul personnage féminin dans le film, une Chinoise, qui le drague manifestement, elle lui fait visiter Rome et ses beautés les plus romantiques, et lui s'en fout complètement. Dans Opération Dragon, alors que Bruce Lee se place dans les pas de James Bond, il évacue totalement la « James-Bond girl ». C'est assez fascinant.
Bruce Lee est un enfant, ou un être autosuffisant sexuellement, dans l'amour de son propre corps (cf le fait qu'il goûte son propre sang).
Peut-être y a-t-il un lien à trouver avec la fréquence des coups dans les testicules qu'il porte : une volonté d'affirmer sa virilité par d'autres moyens, d'éliminer, de disqualifier les adversaires mâles ? Une frustration qui s'exprime ?

Je note l'homophobie latente du film, et d'autres : le personnage incarné par Wei Ping-ao est manifestement homo, et attiré par Bruce Lee. Il est donc, dans l'esprit du film, doublement méchant : parce qu'il s'allie aux Romains et donc trahit sa patrie, et ensuite parce qu'il incarne une déviance, une perversion.
 

Big Boss (Lo Wei, 1972)

Alors qu'en Chine la famine fait des ravages, Bruce Lee émigre en Thaïlande pour trouver du travail. Il rejoint d'autres immigrés chinois, et commence à travailler dans une usine de glace (gérée par un trafiquant de drogue).
Bruce Lee a fait le serment auprès de sa mère de ne pas se battre – un médaillon lui rappelle son serment. Donc il laisse des racailles thai brutaliser des femmes, des enfants, des amis, des compatriotes, sans intervenir. Parfois même (mais rarement) c'est lui qui se fait brutaliser.
Ça se gâte quand le Big Boss commence à tuer des Chinois parce qu'ils en savent trop ou qu'ils se mettent en travers de son chemin. Les Chinois font grève, il y a une bagarre générale. Bruce Lee se fait casser son médaillon : le serment est (littéralement) brisé, il peut péter des gueules (on est à la moitié du film). Le patron de l'usine promeut Bruce Lee et augmente tout le monde. Les Chinois sont contents, puis ils se rappellent leurs potes disparus et ils sont tristes.
Le patron organise un dîner avec Bruce Lee et plein de prostituées. Il est forcé à boire par politesse et bêtise. Ivre, il rentre avec une prostituée et COUCHE AVEC ELLE ! (enfin plus exactement, elle le viole alors qu’il est endormi, mais bon, passons). Il s’enfuit honteux. Ses copains sont en colère en mode « ouais tu t'amuses pendant qu'on trime et que nos potes sont morts. »
Pendant que Bruce Lee fait des trucs, le Big Boss décide de tuer tous les Chinois.
Bruce Lee comprend que le Big Boss est un méchant, il va péter la gueule à tout le monde.
Le Big Boss avait enlevé une Chinoise, qui s'est enfuie et a prévenu la police des agissements du malfrat. La police, en arrivant sur le monceau de cadavres laissé par Bruce Lee, lui met les menottes aux poignets (?!)

J'arrive à la fin de mon marathon Bruce Lee, quasiment dans le sens chronologique inverse. The Big Boss est son premier film, et il y a beaucoup d'éléments qui annoncent ses prochains films : la question de l'humiliation/vengeance, le racisme, la sexualité très bizarre... Il y a en plus une dimension quasiment marxiste, avec la grève des Chinois exploités.
Mais c'est clairement pas le plus réussi. Les bagarres ne sont pas très réussies ; c'est long, le montage exclut toute forme de nervosité : plans infiniment longs de gens qui marchent sans cut, silences... Et les personnages, principalement Bruce Lee, mettent des plombes à comprendre ce que le spectateur a vu depuis des heures, comme le trafic de drogue. Soit le spectateur ne sait rien et découvre avec le héros les ressorts de l'intrigue, soit le spectateur sait tout et n'a pas envie de passer des heures à suivre une enquête dont il connait le résultat... Le scénario est rempli de péripéties inutiles, de détours. Un résumé complet ferait 2 pages alors qu'en vrai le scénar tient en 3 lignes.
Mais stupeur : blessé, Bruce Lee goûte son sang, préfigurant Opération Dragon !

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Publié le 8 Mars 2017

Buster Moon, un koala propriétaire de théâtre au bord de la faillite, a une idée lumineuse : organiser un grand concours de chant où tous les animaux de la ville pourront venir montrer leur talent et remporter le grand prix. Sont retenus un ado gorille, une ado porc-épic, deux cochons, une souris.

Et c'est un film franchement raté. Déjà, musicalement, ça me donne un peu l'impression d'aller au supermarché, ce qui n'est pas bon signe.
Ensuite, c'est teeeellement mal écrit... Il y a quelque chose de choral avec ces différents personnages retenus, mais rien n'est développé, ils ne sont qu'effleurés ; leurs conflits sont résolus dès qu'ils montent sur scène et qu'ils se révèlent à eux-mêmes, magique, alors que des enjeux plutôt forts avaient été dessinés… Certains personnages ne sont là que pour de la figuration ou des gags pas très drôles et prévisibles : le trio de grenouilles qui disparaît du film ; le chameau qui est blessé et qu'on ne revoit plus ; le quintet de ratons laveurs japonaises qui comprend tout de travers (ha ha ces Japonais, ils sont tellement ridicules !) Le personnage de la souris est vraiment problématique, puisqu'elle est méchante, imbue d'elle-même, manipulatrice, méprisante, voleuse... mais c'est pas grave, à la fin elle chantera comme tout le monde et aura droit elle aussi à son ovation #WTF
On sent qu'ils ont essayé de faire un bon film à un moment (les 5 premières minutes sont plutôt bien), mais qu'ils ont complètement lâché l'affaire en cours de route. Probablement que les droits de diffusion des chansons ne leur ont pas permis de payer un scénariste.
Enfin, politiquement, ça pue un peu, puisque c'est raciste (enfin spéciste) et sexiste. J'ai déjà mentionné les blagues sur les Japonais, il y a aussi le cas de la girafe qui est éliminée du concours parce que trop grande et que les grands c'est relou – c'est exactement la définition de la discrimination. Le sexisme est vraiment atterrant. Je vais y aller progressivement :

  • Il y a le manoir entièrement rose de l'ancienne star de la chanson ;
  • Il y a l'ado rebelle porc-épic qui est plutôt « rock », à qui le koala propose de porter une petite robe rose parce que c'est une fille (et c'est normal dans le film !) Elle rechigne un peu, puis finit par être trop contente de la porter ;
  • Il y a la maman cochon qui est la domestique de la maison, et que son mari ne regarde que quand elle est sur scène en tenue sexy : « ah ouais, c'est pas seulement une bonniche, c'est aussi une bonasse ! » ;
  • Il y a enfin le cas de cette détestable souris (mâle). Voyant une jolie souris (femelle), il se colle à elle pour lui jouer un air de saxophone. C'est du harcèlement de rue, mais allez, soyons indulgent, c'est du saxophone, c'est romantique. N'empêche qu'elle n'en a rien à faire. Devenu riche après des magouilles, le saxophoniste revient à la charge avec une grosse voiture qui brille et un joli costume : la souricette lui tombe dans les bras, parce que c'est bien connu, quand on a de l'argent et une grosse voiture, on a toutes les femmes qu'on veut.

Zootopia n'était pas un film parfait, mais il avait le mérite de soulever des questions liées au genre et à la race (à l'espèce) : une lapine peut-elle devenir policière, même si elle cumule deux handicaps : le « mauvais » genre et la « mauvaise » espèce ?
Rien de tout ça ici, au contraire. Ils foncent tête baissée dans tous les pièges, tous les écueils, toutes les erreurs. C'est dramatique, affligeant, et même pas vraiment drôle.

J'espère vraiment QU'AUCUN ENFANT n'a vu ni ne verra JAMAIS ce film.

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Publié le 19 Janvier 2016

Pour commencer, il faut peut-être rappeler une évidence : les épisodes 4, 5 & 6 de la saga Star Wars ne sont pas des Chef-D'Œuvres de l'histoire du cinéma.
J
e n'avais vu aucun des films de la « deuxième » trilogie, celle des années 2000, la deuxième à être sortie mais qui raconte des évènements qui se sont passé avant la « première » trilogie, celle des années 1970-80. Bref. Force est de constater que je ne suis pas déçu.

Star Wars, épisode I : La Menace fantôme

Que dire de ce film, à part que tout y est raté ? Et par où commencer ?

  • Le scénario est mal fichu. Il y a de gros problèmes de rythme, des invraisemblances, des révélations auxquelles on s'attend depuis le début... Tout y est prévisible et sans surprise. Les personnages sont mal dessinés et agaçants.
  • Puisqu'on est sur les personnages, parlons des acteurs : ils sont presque tous mauvais. Pourtant il y a du beau monde : Ewan McGregor, Liam Neeson, Natalie Portman, excusez-moi, mais ce n'est pas de la merde. Il faut dire que la pauvreté des dialogues ne les aide pas, et que très manifestement, George Lucas ne sait pas diriger des acteurs. Je pense à une scène de blague entre Ewan McGregor et Liam Neeson, où ils rient comme dans La Croisière s'amuse. C'en est dramatique, et ça ne peut pas être de la faute des acteurs. Ce qui tendrait à me laisser penser que Mark Hamill, qui incarnait Luke Skywalker dans la première trilogie, n'est peut-être pas finalement un mauvais acteur, mais qu'il était juste super mal dirigé.
  • Je parlais de blague : ce n'est tellement pas drôle, malgré les multiples tentatives que c'en est gênant. Il y a des blagues de prout. Dans un Star Wars. Des blagues de prout.
  • C'est long, c'est très long, ça n'en finit pas, ils passent presque la moitié du film sur cette planète de merde à chercher des pièces pour leur vaisseau alors qu'on s'en fout complètement. Les scènes au Sénat sont inutiles et longues, les dialogues sont mal écrits et longs... On s'ennuie.
  • Le méchant, Darth Maul, est nul et ne sert qu'à animer un combat mal fichu dont l'issue est extrèèèmement prévisible.
  • J'ai gardé le meilleur pour la fin : introducing le personnage le plus agaçant de l'histoire du cinéma, à savoir Jar-Jar Bings. Je lis à mon grand amusement & grand désespoir que George Lucas a pensé à Buster Keaton en travaillant ce personnage. Je. Je.

Bref, on dirait un film pour des enfants de 7 ans écrit et réalisé par un enfant de 10 ans. C'est un énorme navet à plus de cent millions de dollars.

Star Wars, épisode II : L'Attaque des clones

Bon, il faut le dire, ce film est plus réussi que l'épisode I. Ça reste mauvais, hein, mais c'est mieux - il était difficile de faire pire de toutes façons. C'est mieux rythmé, on s'ennuie un peu moins, il y a moins de tentatives ratées d'être drôle...
Mais les acteurs continuent à jouer comme des patates et le scénario est toujours aussi mal fichu. Je me rends compte que les scénarios sont tellement bêtes que j'ai même pas envie de résumer ces films : dans cette trilogie, il y a un « moment wtf » à peu près toutes les 15-20 minutes.
On trouve dans l'épisode II une des histoires d'amour les plus débiles qui soient, sortie de nulle part, sans aucune profondeur, sans creuser une seule seconde la psychologie des personnages.
Anakin et Padmé roulent dans l'herbe en riant. Ils roulent dans l'herbe en riant. Après avoir vu le sublime Carol de Todd Haynes, ça pique un peu.
Cette absence totale de finesse se retrouve dans le dessin d'Anakin Skywalker, où tout, absolument tout, sert à préfigurer le fait qu'il devienne Darth Vader. Même si c'est tiré par les cheveux.

J'ai oublié de le préciser pour l'épisode I, mais c'est assez moche. Évidemment, les effets spéciaux numériques ont vieilli, mais ça n'explique pas tout : les couleurs, les lumières, les designs, les personnages, globalement, c'est assez laid, et souvent très kitch (même et surtout pour l'époque).
À ce propos, il faut aborder le cas Ewan McGregor : ce type est un beau gosse, et pourtant là, à cause de coupes de cheveux et d'une barbe improbables, il ne ressemble vraiment à rien, ce qui est un exploit.

Sur un registre plus anecdotique, on relèvera que c'est quand même pratique, toutes ces planètes où l'air est parfaitement respirable. Et que la Force, en fait, c'est un peu de la merde. Ok, ça rend un peu balèze à la bagarre, mais sinon c'est vraiment nul : les Jedi passent leur temps à dire que le futur est brouillé, ils se font trahir sans qu'ils s'en rendent compte... Mais c'est très pratique pour l'écriture : dès qu'il y a une faille dans le scénario, c'est à cause que le coté obscur a pris le dessus.

Et on a fait tout un foin de la mort de Marion Cotillard dans Dark knight rises, mais pour l'instant tous les personnages un peu importants qui meurent le font de façon au moins aussi ridicule...

Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith

Bon, difficile à présent de ne pas se répéter. Les défauts de ce film sont ceux des précédents : écrit à la truelle, psychologie des personnages complètement n'importe quoi, histoire d'amour sans aucun sens ni enjeu, évolution d'Anakin Skywalker à se taper la tête contre les murs, c'est toujours moche, mais c'est un peu moins long, on s'ennuie moins et il y a des scènes d'actions plutôt bonnes. Mais se taper un gros nanard puis un nanard pour 2-3 scènes d'actions plutôt réussies dans un autre nanard, est-ce que c'est vraiment un bon calcul ?

Allez, maintenant on va voir des bons films, ça va changer.

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Publié le 2 Décembre 2014

Oui, j'ai vu Transformers 2. J'étais fatigué, « j'avais pas envie de me prendre la tête ». J'ai pas été déçu.

Tout est mauvais dans ce film. Le scénario est plein d'incohérences, de ratés, de fautes de montage, de faux raccords de lumière/temporalité parce-que-tu-comprends-il-était-beau-ce-plan-à-contre-jour-avec-le-soleil-couchant. L'enjeu principal du film n'est dévoilé qu'à la fin, quand on en a déjà plus grand-chose à faire. Les dialogues sont ridicules (« Optimus a sacrifé sa vie pour moi – Donc il est mort » bravo Sherlock !), les blagues nulles, même Tortues Ninja 3 a l'air plus drôle. Quoi d'autre ? Ah oui : c'est moche, les robots se ressemblent tous (vous arrivez à différencier les gentils des méchants dans la bataille de la fin ?), et c'est très misogyne : les femmes sont soit bonnes soit connes, souvent les deux.

Il ne me reste plus qu'à voir Lucy et j'aurai eu mon quota de nanars de l'année !

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Publié le 2 Janvier 2014

Dans le futur, il y a eu des guerres, plein de morts tout ça. Le monde (?) est divisé en 12 « districts », du mieux au plus mal loti. Tous les ans, chaque district envoie 2 jeunes entre 12 et 18 ans dans une arène pour se foutre sur la gueule jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un survivant. Histoire de se remémorer les massacres passés (?) et d'offrir un spectacle bien abrutissant au peuple. Parce que les combats sont diffusés à la TV partout et suivis par des millions de gens. Dans le 12e district, le plus miteux, Katniss Everdeen va se porter volontaire aux jeux pour éviter que sa sœur de 12 ans ne soit envoyée à un massacre certain.

Ce qui est terrible, c'est que je n'ai pas détesté ce film, c'est « trippant », ça se regarde un dimanche soir un peu fatigué (encore que 2h20, quand même). Mais c'est impossible d'en parler sans le descendre (et sans faire de spoilers, mais bon, on s'en fout), et sans le faire passer pour ce qu'il est vraiment : un bon gros nanar du dimanche soir.

Katniss, au début du film, est une jeune femme volontaire, déterminée et passionnée. Et bien figurez-vous qu'à la fin c'est une jeune femme volontaire, déterminée et passionnée, ce qui marque une évolution assez intéressante. On m'objectera que c'est pas la première fois qu'un personnage principal n'a aucun intérêt (cf Tintin), mais même Harry Potter a un peu de mystère, une face sombre. Là non. Et le truc c'est que tous les autres personnages suivent la même non-évolution. Normalement, un personnage va d'un point A à un point B, parfois en passant par un point C. Là non. Du coup c'est pratique pour savoir ce qui va se passer après. Parce c'est un film dans lequel il n'y a AUCUNE surprise. Pendant 10 minutes Katniss rassure sa sœur : « t'inquiète y'a aucune chance que tu sois choisie, ça va aller », et évidemment c'est elle qui est choisie. Katniss part dans l'arène avec Peeta, au début ils ne s'aiment pas tellement, mais évidemment à la fin c'est l'amour fou. Le type qu'au début on nous présente comme le méchant qui fait peur, comme par hasard c'est celui qui reste à la fin pour le dernier combat. Tout ce que j'attendais s'est passé. C'est reposant pour la tête, au moins.

Et il faut quand même que je parle de Jennifer Lawrence, qui tient le rôle principal, et qui est une des actrices les moins charismatiques du moment. Cette photo résume bien tout ce que je pense d'elle : un regard vide, presque bovin, un sourire inexpressif, des joues en plastique qu'on dirait qu'elle a mangé du botox toute son enfance alors qu'elle a seulement 23 ans. Sérieusement, pourquoi elle fait des films ?

Hunger Games est une trilogie. J'ai carrément hâte de voir la suite, en ce moment au cinéma ! Surtout qu'à la fin du premier, quand Katniss rentre avec Peeta, il y a l'ancien petit ami de Katniss qui a l'air trop jaloux. J'espère que l'intrigue va tourner autour de ça, ça promet encore 2h30 passionnantes.

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