La tête hors de l'eau (Dan Fante, 2001)

Publié le 9 Août 2017

Bruno Dante est un ancien alcoolique, un peu paumé et acariâtre, qui aspire plus ou moins à devenir écrivain. Il trouve un boulot dans une boite de vente par téléphone. Il y rencontre l'explosive Jimmi, elle aussi ancienne alcoolique.

Je suis assez partagé sur ce roman. D'un côté, j'ai l'impression d'avoir lu/vu ça plusieurs fois : un personnage auto-destructeur un peu cynique et nihiliste, qui observe sans filtre la laideur, la bêtise et la méchanceté du monde – en y prenant sa part. Il rencontre une fille sublime mais paumée avec laquelle il va avoir une liaison (les seuls personnages féminins du livres sont ceux avec lesquelles Bruno Dante couche)... Dans le fond je trouve ça un peu cliché, ce mélange drugs, sex & rock n'roll, la description de l'aliénation du monde du travail, la bêtise du discours de la win et de la rédemption, très présente aux USA et en particuliers chez les Alcooliques Anonymes, ce ton nihiliste.
Et dans le même temps, il y a des pages assez fortes et dures sur l'addiction, sur l'alcoolisme, montrés brutes, bien en face, sans complaisance ni apitoiement. Certains personnages vraiment clichés, notamment Jimmi, prennent de la consistance et de l'épaisseur au fil du roman, justement dans ce processus d'auto-destruction. Dan Fante a lui-même été alcoolique, c'est sans doute la raison pour laquelle ces pages sont si fortes, ce livre sent l'autobiographie à plein nez (le nom du personnage principal étant assez transparent).
Disons que c'est plutôt un bon roman, mais ce n'est pas vraiment mon genre de littérature.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #littérature américaine

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