Maps to the stars (David Cronenberg)

Publié le 17 Janvier 2015

Schéma classique : j'entends parler d'un film de Cronenberg, les critiques sont élogieuses, je me dis que ça va être bien, et je suis déçu. C'est à chaque fois la même chose. Il est temps de le dire : je n'aime pas le cinéma de David Cronenberg.

Maps to the stars, son dernier film, est une satyre d'Hollywood, comme il y en a tant eu. Il y a Havana Segrand (Julianne Moore), actrice dépressive qui tente désespérément d'interpréter le rôle que jouait sa mère dans le film qui l'a rendue célèbre ; Benjie Weiss, adolescent-star un peu répugnant sortant d'une cure de désintox, sa mère qui dans la seconde partie du film pleure beaucoup, son père, coach particulier de stars ; Agatha, la jeune femme aux cicatrices de brûlure, qui vient d'arriver à Hollywood on ne sait pas trop pourquoi. Évidemment tout ce petit monde va se croiser, des relations vont se nouer et l'Étau du Destin va se refermer sur eux.

On dirait qu'il faut toujours qu'il soit question de folie chez Cronenberg, que ça ait du sens ou pas, que ce soit fait avec finesse ou pas. Ici tout le monde se met à avoir des visions, à voir des morts. Mort qui est très présente, violente et gore, que ça ait du sens ou pas (tu comprendras, cher lecteur, que je suis plutôt favorable à l'hypothèse du « ou pas »). Au final, qu'est-ce que cela raconte ? La description d'Hollywood, monde sans pitié ? Ça a déjà été fait plein de fois, en mieux (cf notamment The Player de Robert Altman). La folie des hommes ? Ça a déjà été fait plein de fois, en mieux (cf notamment à peu près tout David Lynch).

Il en ressort surtout pour moi une impression de gratuité. La fin, #spoiler# où en gros tout le monde meurt #spoiler#, n'apporte rien, ne raconte rien, est purement et simplement gratuite. Il y avait là la matière à faire un beau film, sinon un grand film, mais ça me donne l'impression que c'est gâché à cause du goût un peu puéril de Cronenberg pour la violence, l'hémoglobine et la folie, que ça apporte quelque chose au film (ou pas).

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #États-Unis

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