Ghost Dog (Jim Jarmush, 1999)

Publié le 25 Janvier 2017

Ghost Dog (Forest Whitaker) est un tueur à gage, vivant seul, selon les préceptes des samouraïs dans un bled un peu pourri du New Jersey. Il est entouré de pigeons qui lui servent à communiquer, et n'a comme ami que le glacier du coin, un Haïtien qui ne parle que français. Ghost Dog travaille avec la maffia italienne, s'étant trouvé un maître en la personne de Louie le jour où celui-ci l'a sauvé. Un jour un contrat tourne mal, la fille du Parrain ayant assisté à l'assassinat ; les maffieux décident donc qu'il est temps de se débarrasser de Ghost Dog – ce qui ne s'avèrera pas tâche aisé.

C'est donc un « pitch » assez classique de film d'action, avec vengeance, maffia, morts et fusillades. Sauf que Jim Jarmush est aux manettes, et qu'on n'est donc pas dans un film d'action. On serait plutôt dans une tragédie, en fait. Le rythme est assez lent, qui donne une impression d'inéluctabilité aux choses ; le récit est ponctué de citations du Hagakure, guide du XVIIIe siècle destiné aux guerriers japonais, qui me font penser au chœur antique annonçant les enjeux de ce qui suivra.
Il y a dans ce film une forme d'humour subtil et poétique que j'apprécie beaucoup, qui tient aux personnages, assez fantasques, issus d'un improbable bestiaire. Certaines scènes dialoguées, assez nerveuses et plutôt drôles, me font presque penser à du Tarantino – mais un Tarantino qui aurait pris moins de coke.
Bref, c'est un film formidable, drôle, tendre, tragique et qui me rappelle que j'ai du retard à rattraper dans la filmographie de Jarmush.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma

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