Courir (Jean Echenoz, 2008)

Publié le 19 Juillet 2018

Emil Zatopek (ici appelé Émile) est l'homme le plus rapide du monde sur les longues distances. C'est un Tchèque qui grandit dans un pays occupé par les Nazis puis sous régime soviétique, qui n'aime pas le sport et se découvre par hasard un talent, puis une passion, pour la course. Il met en place un entraînement très dur et violent, il court, il court, et puis il gagne. Il gagne même beaucoup, il bat des records à la pelle (encore aujourd'hui, c'est le seul homme à détenir simultanément 8 records du monde différents !)

Deuxième volet de sa trilogie biographique, Courir est un roman. Il faut insister sur ce terme : même si tout est vrai, ou presque, il s'agit bien d'un livre d'Echenoz, il y met en place les mêmes jeux narratifs, le même humour, le même regard distancié que dans ses autres livres. Et c'est peu de dire que c'est réussi. Certes, il y a une petite longueur vers la fin, quand les courses et les records se succèdent et se ressemblent, mais en même temps on ne peut pas vraiment en faire le reproche, puisque le narrateur lui-même en parle, de cet aspect répétitif de la vie d'Émile.
Ça reste formidable, plein d'humour et d'intelligence de l'écriture. Il faut lire le récit des jeux interalliés de Berlin en 1947 : il est le seul athlète tchèque, tout le monde se fout de sa gueule, avec ses vieilles pompes et son jogging élimé (la Tchécoslovaquie est alors un pays en grande difficulté), tout se passe mal, il participe à la course, et il gagne. Et devient une véritable star.
Bref, c'est passionnant et formidable et merveilleux, et ça se lit en 3 jours tellement c'est bien.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #Jean Echenoz

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D
Bonsoir, j'ai découvert l'écriture de Jean Echenoz avec ce roman ci et ce fut un vrai plaisir de lecture tout comme Les Eclairs, Ravel, 14 ou Envoyée spéciale. Bonne soirée.
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