OSS 117 : Le Caire, nid d'espions (Michel Hazanavicius, 2006)

Publié le 17 Juillet 2018

Nous sommes en 1955, c'est le bazar en Égypte après le coup d'état du général Nasser, et l'agent secret français Jack Jefferson est porté disparu. OSS 117 est chargé de tirer tout ça au clair et de « sécuriser le Proche-Orient ».

J'ai donc revu OSS 117. Est-ce encore la peine de le présenter ? C'est un film souvent très drôle, qui parodie avec tendresse les premiers James Bond et tous ces films d'espionnage/action des années 1960. Jean Dujardin est parfait dans le rôle titre ; incarnant un personnage d'imbécile, raciste, arrogant, misogyne... OSS 117 est un gros con qui se prend particulièrement au sérieux, alors que les autres personnages du film sont conscients de sa médiocrité : ce décalage est un des principaux ressorts du film
Mais malheureusement le film finit par se prendre au sérieux. C'est comme si Hazanavicius se rendait compte qu'il devait raconter une histoire, et que ça ne pouvait pas marcher s'il passait son temps à se moquer de son personnage principal. Alors donc à peu près à partir du 3e tiers du film, OSS se débarrasse des méchants et chope la fille : il devient un héros. C'est un triste renversement, comme si Hazanavicius n'avait pas eu le courage d'aller au bout de sa démarche. Le film devient moins drôle, et prend une partie des défauts de son personnages : il devient notamment sexiste (les deux actrices qui se battent en se déshabillant, la serveuse qu'OSS embrasse de force à la fin) et homophobe (les sous-entendus sur l'homosexualité d'OSS sont d'abord – un peu – amusants parce qu'il est ridicule quand il s'en défend, mais encore une fois tout ça devient très sérieux).
Et c'est dommage parce qu'il y a vraiment un énorme potentiel dans ce personnage !

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #comédie

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