Habemus Papam (Nanni Moretti, 2011)

Publié le 7 Avril 2020

À la mort du pape, le concile se réunit à Rome pour élire le nouveau pape. Il y a quelques favoris, mais dans l'ensemble aucun des cardinaux n'a envie d'être élu et d'assumer cette lourde charge. Contre tous les pronostics, c'est le français Melville (Michel Piccoli) qui est élu. Mais lui non plus n'a pas envie d'être pape, il fait une crise au moment où doit se présenter sur la place Saint-Pierre et s'enfuit. On lui amène un psychanalyste (Nanni Moretti) qui s'avère plutôt impuissant, parce qu'on lui impose un protocole impossible (tous les cardinaux sont présents, il ne peut parler d'aucun sujet intime). Melville finit par faire une fugue dans les rues de Rome.

Voilà un film drôle, brillant, irrévérencieux et malin. Il dit des choses sur la charge du pouvoir, sur la fragilité de la nature humaine ; Moretti s'amuse manifestement à malmener avec gentillesse la figure des cardinaux, en les montrant plus humains qu'on l'aurait pensé, en les faisant jouer au beach volley (eux aussi doivent s'occuper pendant leur confinement)… Piccoli est magistral, fragile, touchant, Moretti en psychanalyste est parfait. Bref, c'est une pépite.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Italie, #confinement

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