Kagemusha, l'Ombre du guerrier (Akira Kurosawa, 1980)

Publié le 13 Juillet 2020

Nous sommes au Japon,  autour de 1565. Takeda Shingen, un chef de guerre ambitieux, cherche à marcher sur Kyoto pour être à la tête du pays. Son frère, Takeda Nobukado, a sauvé de la crucifixion un voleur qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Shingen : avoir une doublure peut toujours servir (d'ailleurs, Nobukado, qui ressemble beaucoup à son frère, lui sert déjà parfois de doublure).
Lors d'une bataille, Shingen meurt, ses généraux sont chargés de mettre en œuvre sa dernière volonté : que sa mort reste un secret pendant trois ans, et qu'aucun de ses généraux ne s'attaque à Kyoto. Le voleur prend donc la place de Shingen, un rôle lourd à porter, d'autant plus que les ennemis de Shingen n'hésitent pas à attaquer, et qu'il faut gérer les jalousies de certains généraux.

C'est donc un film de guerre avec un principe plutôt original – ce jeu sur les doubles, dont Kurosawa semble pas mal s'amuser. Shingen est un personnage historique, mais il semblerait que cette histoire de double soit une invention de Kurosawa. C'est un récit plutôt bien mené, avec des batailles assez épiques, des personnages intéressants, des situations plutôt drôles. Cet humour rend sans doute le film moins pénible que Ran, son film suivant.
C'est bien sûr un film visuellement magnifique, inventif, avec un travail sur la couleur remarquable, parfaitement réalisé, mais ce n'est pas étonnant, c'est du Kurosawa.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Japon, #Kurosawa, #palme d'or

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