Le Chant des Revenants (Jesmyn Ward, 2017)

Publié le 10 Août 2020

Nous sommes aux États-Unis, autour du Mississipi.
Le plus simple, pour parler du roman, c'est de faire l'arbre généalogique de la famille autour de laquelle tout tourne.
D'un côté, les grands parents Noirs : Joseph, alias River, une sorte de roc inébranlable, qui a connu la prison à l'époque de la ségrégation ; Philomène, sa femme, une sorcière aux pouvoirs plus ou moins magiques, atteinte d'un cancer en phase terminale. Iels ont eu deux enfants : Given, assassiné pour des motifs racistes, et Leonie, une jeune femme manifestement paumée et plus ou moins addict.
Leonie est en couple avec Michael, et ce dernier est en prison. Les parents Blancs de Michael s'opposent radicalement à leur union.
Leonie et Michael ont deux enfants : Jojo, un jeune garçon d'une douzaine d'années et sa petite sœur Kayla. Jojo est élevé par son grand père maternel, et lui même élève sa sœur : la vie n'est pas simple avec un père en prison et une mère absente.

C'est typiquement un roman dans lequel il se passe à la fois pas grand chose et plein de choses. On y croise des fantômes, on y réfléchit à un passé lourd à porter, on se bat pour la vie, on chercher à fuir, à rester, à partir ou à grandir, on raconte et on cherche à entendre des histoires… Le personnage principal est Jojo, qui prend en charge une bonne partie de la narration ; même si sa mère Leonie prend l'autre partie, c'est un personnage auquel on s'attache moins, qui est plus détestable, même si elle aussi a ses raisons. D'autres narrateurs prennent la parole ici ou là, pour composer une trame narrative assez riche (différents points de vue sur une même scène se superposent parfois).
C'est un magnifique roman, dense, précis, habité, porté par une écriture simple et sans fioritures.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #littérature américaine, #États-Unis

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