Publié le 1 Mai 2020

Chiyoko Fujiwara est une ancienne gloire du cinéma qui a quitté la vie publique depuis une bonne trentaine d'années. Un journaliste accompagné d'un caméraman se rend chez elle pour faire un portrait documentaire. Il lui donne une clé, un objet qu'elle a perdu depuis très longtemps, et qui lui permet d'ouvrir la boite à souvenirs : elle a récupéré cette clé alors qu'elle était adolescente, auprès d'un peintre en fuite. Tombée amoureuse de cet inconnu, elle passera le reste de sa vie à le rechercher.

J'aime beaucoup Satoshi Kon (Tokyo Godfathers, 2003Paprika, 2006). On retrouve dans ce film ce qui fait son cinéma postérieur, notamment un montage habile : les plans et séquences s'enchaînent les uns dans les autres, on ne sait jamais ce qui va se passer au plan suivant, parce que qu'on sera peut-être dans un flash-back, à un autre endroit… Il joue sans arrêt avec le temps et l'espace.
Et puis c'est un film qui mélange fiction et réalité, un autre de ses thèmes : la vie de Chiyoko se confond avec les films dans lesquels elle a joué. On ne sait jamais si on est dans un souvenir ou dans une fiction, d'autant plus que dans ces flash-backs, le journaliste et le caméraman sont présents, qui commentent et parfois même interviennent dans ces souvenirs. On ne sait jamais vraiment où on est, et c'est beau, habile et malin.
Pour autant, par moments ça devient un peu systématique, les commentaires du journaliste soulignent parfois ce qu'on a déjà compris, l'histoire d'amour n'est pas très touchante, il y a quelque fois où c'est pas foufou graphiquement (même si l'ensemble est magnifique)… Il manque encore quelque chose, à mon avis, qui fera toute la richesse de ses autres films. Il n'empêche que ça vaut évidemment pleinement la peine d'être regardé.

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