La Vie devant soi (Romain Gary, 1975)

Publié le 10 Avril 2017

Mohammed, alias Momo, est un garçon d'une dizaine d'années, grandissant dans un Belleville métissé et coloré. « Fils de pute », il vit chez Madame Rosa, un Juive qui a connu les camps à Auschwitz, une femme obèse, sentimentale, instable, paranoïaque et ancienne prostituée. Madame Rosa héberge de nombreux « fils de pute » comme Momo, la plupart de passage.

Et finalement, c'est presque tout ce qu'il y a à résumer dans ce roman, qui se concentre plus sur les personnages et le décor que sur une « intrigue » à proprement parler – même s'il se passe des choses, et plein même. Le personnages sont tous – et c'est un cliché mais c'est le moment où jamais de le dire – hauts en couleur, à commencer par Momo, le narrateur, et Madame Rosa, mais également les autres pensionnaires (Moïse, Banania...), Madame Lola, le docteur Katz, les voisins, les différents voyous de plus ou moins grande envergure qui gravitent autour de ces personnages...
Tout ce petit monde est déjà bien passionnant, mais le personnage principal du roman, c'est bien l'écriture. Momo parle une langue unique, pas évidente à définir, pleine d'inventions lexicales, d'expressions détournées, un peu comme parlerait un enfant qui serait un génie de la littérature. Il faudrait pouvoir citer des extraits, relever des passages, mais je n'ai pas mon livre sous la main, c'est ballot. C'est en tout cas magnifique, souvent drôle, toujours inventif, émouvant par moments... C'est un grand roman, qui est inexplicablement resté sur ma pile de « livres à lire » pendant des années.

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #littérature, #chef d'œuvre

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