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Publié le 8 Septembre 2017

Sebastian (Ryan Gosling) est un pianiste de jazz qui rêve d'ouvrir un club pour pouvoir y jouer de la vraie musique, et Mia (Emma Stone, plutôt bien) est une aspirante actrice serveuse dans un café et qui aimerait bien écrire des pièces. Et puis ils vont tomber amoureux, et parfois ça ne va pas toujours bien se passer.

Ah la la, quel ratage, quel dommage... Parce qu'une comédie musicale, on a envie de bien l'aimer, d'avoir le sourire après l'avoir vu, et puis bah non. Les chansons sont pas terribles, les chorégraphies non plus, Ryan Gosling a le charisme d'une huitre et chante mal, c'est mal filmé, mal monté, le scénario enchaîne les clichés... On n'y croit pas à ces personnages, à leur histoire, on n'est jamais ému, parce qu'on a déjà vu toute cette histoire des dizaines de fois, mieux traité, mieux incarné.
C'est un film terriblement frustrant, parce qu'on a envie que ça décolle, que ça danse, que ça y aille, qu'on s'amuse, et puis non. C'est très plan-plan et très pépère. Les chorégraphies sont molles, la scène introductive (qui évoque Les Demoiselles de Rochefort en tellement moins bien) n'a pas de souffle, Emma Stone et Ryan Gosling se contentent d'enchaîner des petits pas chassés timides... C'est flagrant quand ils sont dans le planétarium et qu'ils s'envolent dans les étoiles : ça pourrait être un peu foufou, et non, ils se contentent de faire trois pas de valse et puis ils redescendent. Quel gâchis. Idem pour cette séquence à la fin où les deux personnages principaux évoluent dans des décors en carton, les décors sont beaux, mais les danses et les musiques sont tellement molles qu'on ne décolle jamais, ça n'a pas d'énergie, pas de souffle.
Et puis comme dans le déjà pas réussi Whiplash, Damien Chazelle parle tout le temps de jazz, « le jazz ceci, le jazz cela », mais il est complètement à côté de la plaque. Mec, écoute ta bande originale, c'est de la soupe ! J'ai déjà oublié toutes les chansons et je n'ai envie d'en réécouter aucune. Et où est l'énergie, l'urgence du jazz ?
Et puis Damien Chazelle n'est pas un bon réalisateur : la caméra virevolte, tourne dans tous les sens, mais sans direction, sans que ça ait du sens, sans que ça raconte quoi que ce soit. C'est de l'effet, de l’esbroufe même pas réussie. Il enchaîne les champs-contre-champ... Bref, c'est pas bien.
Et comme pour Whiplash, je ne comprends pas l'engouement pour ce film. Toutes les comédies musicales que j'ai vues, même celles qui m'ont moins plu type A Star is born, de l'âge d'or des années 50 aux films plus récents, toutes ces comédies musicales sont meilleures que ce film. Parce qu'on s'y amuse, parce qu'il y a un peu de folie, parce qu'on rit avec le film et ses excès. Là j'ai ri du film, ce qui n'est jamais bon signe.

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Publié le 3 Mai 2017

Brad et Janet vont annoncer leurs fiançailles à un de leurs anciens professeurs. Sur la route pluvieuse, en pleine nuit, un de leurs pneus crève. Ils trouvent refuge dans un manoir inquiétant occupé par d'étranges habitants : un bossu, un travesti et l'éphèbe qu'il a créé, un motard rockabilly... Tous sont originaires de Transsexuel en Transylvanie.

Et tous ces gens chantent et dansent dans cet opéra rock grotesque et étrange. La musique est plutôt chouette, très rock 70's, même si, admettons-le, elle n'est pas pleinement mémorable – je serais bien en peine de rechanter un air. Ce film est un mélange assez étrange et baroque de cabaret burlesque, de film d'horreur, de libération sexuelle débridée mais à double tranchant (le sexe libre est comme « puni » à la fin du film, cf plus bas), de série B voire Z (les extraterrestre à la fin piquent un peu)... J'ai du mal à savoir quoi penser de ce film : il y a une démarche parodique certaine, une volonté de rendre hommage aux films de série B des années 50, qu'on voit dans certains décors, certains personnages (notamment Brad et Janet qui sont deux américains parfaitement caricaturaux), dans le jeu outrancier des acteurs... Mais le risque de ce genre de parodie est de trop se prendre au jeu, et de se mettre à vraiment ressembler, au premier degré, aux films dont on se moque gentiment. Et c'est un peu le cas ici... Mais pour autant ça reste un film très singulier, très étrange, plutôt drôle et assez unique.

* * *

Addendum du lendemain
Je me rends compte que j'ai omis de parler de certains aspects de ce film, dont j'avais discuté avec G. lors du visionnage (attention il y aura des spoilers).

The Rocky horror picture movie peut être vu comme le chemin vers une libération, principalement sexuelle, des deux personnages principaux, Brad et Janet. Américains moyens, jeunes conservateurs modèles, ils se retrouvent confrontés à une débauche qui les pousse hors de leurs limites. Mais cette libération est un peu paradoxale : le sexe libre est porté par des personnages grotesques, fous et légèrement effrayants. C'est comme si cette libération était une forme de perversion, en quelque sorte réparée à la fin par la mort de ces personnages principaux (Frank-N-Furter et sa créature principalement). D'ailleurs le film se termine brusquement, sans la moindre ouverture sur le devenir des personnages : ont-ils été réellement changés, ou cela n'est-il qu'une sorte de parenthèse cauchemardesque qu'ils oublieront aussitôt ?
C'est un paradoxe qui me fait penser à ce qu'on retrouve dans un certain nombre de films d'horreurs, et principalement dans les slashers, ces films dans lesquels un groupe de jeunes essaye d'échapper à un tueur en série (type Halloween, Freddie, Vendredi 13...) Ces films se destinent à un jeune public et mettent en scène leur irrévérence : sexe, violence, sang, gore... Les vieux conservateurs s'offusquent. Pourtant on peut aussi lire ces films comme un retour de l'ordre moral : les victimes des tueurs sont souvent les plus débauchés, ceux qui boivent et couchent librement, alors que les survivants sont souvent les plus sages. C'est paradoxal : des films à la fois irrévérencieux et rebelles, mais mettant en scène une morale des plus conservatrices (Karim Debbache en parle plus longuement dans sa chronique sur Silent Night, Deadly Night).

Avec un peu plus de recul, je crois que je peux dire que j'ai vraiment aimé ce film, avec tous ses défauts et ses limites. Mais c'est tellement dingue, tellement fou, tellement « too much »... C'est fascinant et intriguant, et je pense que je n'aurais rien contre une seconde vision – contrairement à ce que j'ai pensé juste après l'avoir vu...

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Publié le 18 Avril 2017

Lors de ce week-end de fête à Rochefort, les gens se croisent et les amours naissent. Un jeune marin cherche son idéal féminin, un vendeur de piano a la nostalgie d'un amour perdu, une des demoiselles de Rochefort a un coup de foudre...

Le scénario est très simple, assez court. Il y a quelque chose d'enfantin dans toutes ces histoires d'amour qui se croisent et se nouent, qui peut par moments frôler le ridicule. Les acteurs sont parfois un peu faux, tous les danseurs n'ont pas la grâce de Gene Kelly... Mais pour autant, ça marche. La naïveté du film le rend éminemment sympathique. Mais dans tous les cas c'est beau, il y a un jeu sur les couleurs qui est vraiment remarquable, la musique est évidemment toujours formidable - big up à Michel Legrand.
D'ailleurs, il y a ce moment un peu étrange, un « medley » des différentes chansons qui ressemblerait presque à une bande annonce glissée au milieu du film... Ou cette scène de dîner en alexandrins. D'accord Jacquot, pourquoi pas.
Bref, je suppose que j'empile des banalités, mais que voulez-vous, j'ai découvert ce film hier soir et je n'ai probablement pas grand-chose d'original à en dire.

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