Articles avec #comedie tag

Publié le 20 Août 2017

Aglaé (India Hair) installe les mannequins qui serviront pour les crash tests dans une usine automobile. Son monde s'effondre quand elle apprend que l'usine va fermer et être délocalisée en Inde : elle n'imagine pas faire un autre métier. Elle décide donc d'accepter le poste qu'on lui propose en Inde. Elle part donc avec Liette (Julie Depardieu) et Marcelle (Yolande Moreau) dans une petite Visa pourrie.

Crast test Aglaé est donc un road movie tenu par trois actrices formidables. C'est typiquement le film que genre de film un peu loufoque qu'on a envie d'aimer. Mais malheureusement, dans la seconde partie, quand Julie Depardieu et surtout Yolande Moreau sont débarquées, il se prend un peu trop au sérieux, il perd de sa fraîcheur et de son humour pour devenir premier degré et à certains moments un peu tarte. C'est en particulier à la toute toute fin, qui est vraiment pas réussie, pas cohérente dans le film. Et c'est dommage, parce que la première partie est bien, illuminée par la présence de Yolande Moreau, pleine de surprises, de poésie et d'inattendu.

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Publié le 2 Août 2017

Ce dessin animé regroupe trois contes drôles et malins, prenant comme héros les animaux d'une ferme autogérée. Dans le premier, le cochon responsable, secondé par les farfelus canard et lapin, se voit confier un bébé par une cigogne, avec mission de le livrer à bon port à Avignon. Dans le second, le loup ordonne au renard d'enlever des poussins pour les faire engraisser - sauf que les poussins s'avèreront plus remplis d'amour filial que prévu. Et enfin il s'agit pour les compères du premier conte de sauver Noël après qu'un malheureux accident ait tué le Père Noël (en fait juste une réplique en plastique).

Et tout ça est drôle, malin, intelligent, bien écrit et beau. Dans la salle où j'étais les enfants riaient autant que les adultes, c'est un vrai moment de bonheur.
(Dieu que les critiques positives sont compliquées)

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Publié le 11 Juillet 2017

François (Jérémie Elkaïm) est un malchanceux maladroit qui s'incruste à une fête pour y retrouver sa mère biologique, qu'il n'a jamais connue. Sa maladresse et sa candeur vont créer des situations abracadabrantes et catastrophiques.

C'est un film assez drôle et sympathique, mettant en scène un personnage entre Pierre Richard et Jacques Tati, qui casse, rate, fait tomber, perd, brûle, noie tout ce qu'il touche ou ce qu'il fait. Les gags sont souvent drôles, les personnages touchants, il y a de belles idées de cinéma (comme l'irruption de cette bande de potes déguisés) mais c'est souvent prévisible : on se doute bien que si quelqu'un dit à François d'aller chercher le gâteau ou de préparer un cocktail, il va se produire une catastrophe. Et c'est un peu dommage, parce qu'évidemment ce type d'humour burlesque joue sur une dose de surprise. Il en va de même pour le parcours des personnages, un peu linéaire et attendu. Mais malgré tout, ça reste un chouette film porté par des acteurs au poil, notamment Jérémie Elkaïm, délicieusement lunaire.
Pour l'anecdote, j'avais dessiné l'affiche du premier court-métrage de Rose et Alice Philippon, dont Les Bêtises est le premier court-métrage.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #comédie

Publié le 6 Février 2017

Eddie Valiant (Bob Hoskins) est un détective alcoolique des années 50 comme on en trouve dans tout bon film noir. Il travaille à Hollywood, à proximité de Toonville, là où habitent les personnages de dessin animé. Le propriétaire du studio Maroon Cartoons demande à Valiant d'enquêter sur Jessica, la femme de la star Roger Rabbit (pourquoi déjà ?) Valiant surprend Jessica faire « picoti-picota » avec Marvin Acme, directeur d'ACME. Roger Rabbit est dévasté.
Quelques heures plus tard, on apprend la mort de Marvin Acme ; Roger Rabbit est immédiatement accusé. Le juge DeMort (formidable Christopher Lloyd), violemment opposé aux Toons, se charge de l'enquête.
Valiant apprend qu'Acme avait laissé un testament stipulant qu'à sa mort Toonville reviendrait aux Toons1. Si le testament n'est pas retrouvé avant minuit le jour suivant sa mort, Toonville reviendra à Cloverleaf2.
En compagnie de Roger, Valiant mène l'enquête. Jessica lui apprend que Maroon la faisait chanter pour compromettre Acme3, afin qu'il lui vende son studio. Valiant soutire de la bouche de Maroon son plan : vendre son studio et celui d'Acme à Cloverleaf4. Mais Maroon est tué avant d'avoir pu finir d'expliquer le plan. Voyant Jessica s'enfuir, Valiant pense qu'elle est coupable et la suit à Toonville. L'ayant rattrapée, elle explique que c'est le juge DeMort qui est derrière tout ça. Ce dernier les surprend, explique qu'il est propriétaire de Cloverleaf, qu'il cherche à racheter et détruire Toonville pour y faire passer une autoroute. Valiant découvre qu'il est en fait le toon qui a tué son frère il y a des années. Finalement, DeMort est défait, le testament est retrouvé, les Toons sont libérés et tout va bien.

Ouf, quel résumé ! Il a fallu que je vérifie le résumé sur Wikipedia pour être sûr de ne pas dire trop de bêtises, alors que j'ai vu le film hier soir et qu'il est donc encore frais dans ma mémoire. Ce résumé confirme l'impression que j'avais eue en voyant le film : l'intrigue de ce film est étonnamment compliquée, plein de rebondissements, de manipulations et de faux semblants inutiles – et encore, j'ai oublié plein de détails qui alourdissent encore le film dans mon résumé... Mes notes (en bas de l'article) confirment et renforcent cette impression : c'est très compliqué, et par moments inutilement confus. Alors évidemment, toute cette histoire de testament est un « McGuffin », le principal intérêt du film sont les gags et l'univers décrit. Mais pourquoi être aussi confus ? Une histoire plus simple, mieux menée, mieux ficelée, bref un bon scénario bien écrit, aurait largement suffit...
C'est peut-être le moment où je dis que j'ai vu ce film une seule fois, enfant, il y a longtemps – je n'en ai pas trop de nostalgie. Je n'en ai gardé aucun souvenir, mais peut-être le scénario alambiqué explique cela.
L'autre question que je me suis posée est celle-ci : à qui se destine ce film ? Aux enfants ? mais s'y retrouvent-ils dans ce scénario super compliqué ? Et puis quid des nombreuses (et plutôt explicites) blagues de cul qui émaillent le film ? Et quid de son sexisme ? S'adresse-t-il aux adultes ? mais c'est peut-être un peu trop débile pour eux ? Je suis perplexe.
Restent quand même plein de bons gags et de bonnes idées visuelles, des effets spéciaux parfois un peu visibles mais quand même dans l'ensemble bien gérés.

* * *

1. Mais pourquoi a-t-il attendu sa mort pour donner Toonville aux Toons ? Ne pouvait-il pas le faire de son vivant ? Il se fait passer pour un généreux donateur, alors que c'est surtout le type qui a possédé toute une ville et ses habitants de son vivant, et qui en a tiré un très large profit.

2. Les raisons pour lesquelles Toonville reviendrait à Cloverleaf sont un peu obscures, tout comme cette nécessité de trouver le testament avant minuit. D'autant plus que le film donne l'impression de s'étaler sur plusieurs journées, et qu'il n'est plus jamais fait mention de cette urgence – pas de rappel à l'heure, pas de compte à rebours...

3. Si Jessica était forcée, Acme ne l'était donc pas, ce qui en fait bel et bien un vieux dégueulasse. En fait c'est un sale type cet Acme !

4. Mais pour que Toonville appartienne à Cloverleaf, il suffisait de détruire le testament. Il n'y avait donc aucunement besoin de faire chanter Acme...

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #comédie

Publié le 1 Février 2016

En 1939, en Pologne, une troupe de théâtre joue Hamlet. Maria Tura, actrice vedette, convient d'un mot de passe pour retrouver un aviateur assez mignon dans les loges : quand le mari de Maria, Joseph, acteur vedette lui aussi, entame le fameux monologue « To be or not to be... », l'aviateur la rejoindra. Mais patatras, Hitler envahit la Pologne et l'aviateur part à Londres rejoindre les troupes alliées. Maria et Joseph, eux, rejoignent la Résistance polonaise.
S'ensuit un long jeu d'apparence, où tout le monde joue un double jeu et essaye de résister plus ou moins glorieusement à l'occupation Nazie. Des personnages prennent la place d'autres, dans un registre assez théâtral, pour se foutre du mieux possible de la tronche des Allemands – ce qui n'est pas très difficile vu qu'ils n'ont manifestement pas inventé la poudre.

À la fois comédie de mœurs, comédie dramatique, film de guerre, jeu sur les apparences, comique de situation, To Be or Not to Be, bien qu'étant clairement une comédie, s'autorise tous les genres et presque tous les registres. Drôle, loufoque, surprenant et inventif, ce film est merveilleusement bien écrit, avec des dialogues et des personnages au poil, le tout parfaitement interprété.
On pourra toujours objecter que sur le plan cinématographique ce n'est pas incroyable, mais c'est efficace et bien fait. Certes, Citizen Kane, sorti l'année précédente en 1941, est visuellement d'un tout autre niveau : on dirait que 10 ans au moins séparent ces deux films (mais on s'ennuie beaucoup plus devant Citizen Kane que devant To Be or Not to Be). Notons que Lubitsch est d'une toute autre génération qu'Orson Welles (Lubitsch a 50 ans en 1942, Welles 27 ans). On relèvera quand même un lever de rideau assez spectaculaire sur la mort d'un personnage, et un jeu assez subtil sur le théâtre sous toutes ses formes, sur scène et dans la vie. Et puis quand c'est bien fait, bien joué, magistralement écrit, ne boudons pas notre plaisir.

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Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #comédie, #cinéma

Publié le 24 Décembre 2015

À l'occasion d'un grand salon de l'automobile à Amsterdam, la marque Altra envoie sur les routes son dernier modèle, la « camping car », dessinée par Mr Hulot, pleine d'astuces magnifiques : la calandre se transforme en barbecue, le klaxon fait aussi office de rasoir électrique, les pare-chocs arrière dissimulent des sièges... Mais les embûches vont se succéder - pannes, accidents - compromettant la présence au salon.

Ce film est un road trip poétique et improbable comme seul Tati pouvait en imaginer. Les déboires sont l'occasion de rencontres, de minuscules aventures, d'abord toutes centrées sur la voiture, la route, et l'arrivée d'une nouvelle modernité, jusqu'à un accident formidable, absurde et magnifique. Suit une parenthèse nature enchantée, qui contraste et repose dans ce film où la voiture, bruyante et sonore, était jusqu'à présent omniprésente.
Il se passe toujours quelque chose dans un film de Tati. Il y a toujours quelque chose à regarder dans le cadre, même si c'est infime, un petit rien, un détail quotidien. C'est parfois drôle, parfois juste amusant, parfois simplement beau et bien vu. Ça bouge, ça vit, ça respire. C'est tellement bien pensé, depuis le jeu simple mais intelligent sur les couleurs jusqu'aux rythmes, en passant par les déplacements, les mouvements des acteurs... Trafic est l'avant-dernier film de Tati, avant Parade.

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Publié le 12 Octobre 2015

Ce film est un faux documentaire sur Leonard Zelig (Woody Allen, who else ?), l'« homme caméléon » qui est découvert au milieu des années 30 aux États-Unis. Cet homme, monstrueusement connu à l'époque, a un tel désir de se mêler aux autres, de ne pas se faire remarquer, de se faire aimer, qu'il change physiquement d'apparence et de personnalité en fonction des personnes qu'il côtoie. À côté de rabbins la barbe lui pousse et il devise en yiddish, en présence de Chinois ses yeux se brident et il parle couramment chinois, dans un groupe de jazz sa peau fonce et il brille à la trompette, entouré d'obèses il prend une cinquantaine de kilos...
C'est un mystère pour son époque, et de multiples médecins et psychiatres se penchent sur son cas, sans succès. Jusqu'à ce que le Dr Eudora Fletcher (coucou Mia Farrow), une jeune psy, s'intéresse à son cas étonnant, et devine une origine d'ordre psychanalytique. Elle arrive à s'occuper exclusivement de Zelig ; évidemment ils tombent amoureux, parce qu'on est en 1983 et que Woody Allen met en scène les femmes de sa vie dans ses films.

Zelig est un film typique de Woody Allen : plein de qualités avec quelques défauts, attachant, loufoque, qui parle pendant une bonne demi-heure de psychanalyse... Les défauts d'abord : c'est parfois un peu longuet, notamment à cause de ce ton documentaire. C'est une idée assez marrante, mais à mon avis elle s'essouffle assez vite, en grande partie parce que la grosse voix off, au ton assez ronflant — ça fait partie de l'esprit parodique, évidemment — devient rapidement pénible. Et ça rejoint mon aversion naturelle pour la voix off : quand je regarde un film, je n'ai pas envie qu'on me raconte l'histoire, j'ai envie de la voir, de la ressentir, de la vivre !
Ce défaut s'estompe un peu dans la seconde partie, quand un cousin du Dr Fletcher filme les entretiens de celle-ci avec Zelig. On passe ainsi plutôt en narration directe, et ça marche mieux. Aussi parce que c'est là qu'Allen s'amuse le plus avec les dialogues, sortant des aphorismes spirituels et très bien sentis, tout en noirceur.
Dans tous les cas, Allen s'en donne à cœur joie dans une série de portraits de médecins stupides, fats et incompétents, et dans de joyeuses incursions iconoclastes dans l'Histoire du XXe siècle.
C'est dans tous les cas, pour moi, un film plus réussi que La Rose Pourpre du Caire (1985, deux ans après Zelig). Certainement un peu moins profond, plus léger, mais peut-être qu'il correspond simplement plus à ce que Woody Allen fait de mieux dans cette période : des farces qui s'assument, des films loufoques, drôles, aux dialogues brillants.

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