Résultat pour “under you skin”

Publié le 31 Janvier 2015

Il y a quelques semaines, Télérama publiait un article intitulé « Quel sera le prochain choc visuel du cinéma ? ». Il y est principalement de technique et de technologies, assez peu de cinéma. Or, les quelques « chocs » que j'ai pu avoir au cinéma ne sont jamais dus à une quelconque prouesse technique, ils résultent du regard d'un cinéaste. Pour le dire simplement, j'ai plus été « choqué » la première fois que j'ai vu un film de Wes Anderson ou quand j'ai vu 2001 l'odyssée de l'Espace sur grand écran que quand j'ai vu Avatar, parce que ce sont des films de cinéastes et pas des prouesses. Et Under The Skin est exactement ça : un film de cinéaste.

Ce n'est pas évident de parler de ce film. Après l'avoir vu, j'étais dans une sorte de stupéfaction mêlée à de l'hébétude qui m'a empêché d'en dire quoi que ce soit.

Je viens de voir que Jonathan Glazer est principalement réalisateur de clips et de publicités, et ça explique beaucoup de qualités et de défauts du films. Je vais essayer de développer.

* * *

Under The Skin est un film de science-fiction, dont le pitch est très simple, presque léger : une extraterrestre (qui s'ignore, apparemment) sous forme humaine (Scarlett Johansson, on fait plus dégueu comme forme humaine) traîne en Écosse pour séduire des homme solitaires et les faire disparaitre. Il y a très peu de dialogues, on ne nous explique rien, j'ai peut-être rien compris au film, mais ce n'est pas grave, ce n'est pas ça qui m'a touché.

Glazer, par son expérience de clips/pubs, est un quelqu'un qui pense l'image, et ça se voit. Les images sont toutes magnifiques, la photographie est à tomber, les cadres sont parfaits... Mais ce qui est extraordinaire c'est qu'il invente des images, des scènes d'une beauté stupéfiantes, très poétiques, jamais vues au cinéma. La disparition d'hommes nus, engloutis dans une sorte de mélasse noire. Des plans des côtes sauvages écossaises. Cette peau qui flotte dans le noir. Les images de l'introduction, presque abstraites, très 2001. Au début aussi, un motard qui roule dans un tunnel. Un visage dans le brouillard. Des images parfois simples, souvent inédites. Toutes ont une puissance, une force cinématographique comme j'en ai rarement vues (je regrette sérieusement de ne pas l'avoir vu au cinéma). Je peine à en décrire la beauté, j'en suis encore traumatisé, soufflé, elles vont continuer de me trotter dans la tête encore très longtemps.

Une simple part de gâteau peut devenir un objet monstrueux et énigmatique. Un visage humain est un mystère qui peut être effrayant, et un visage déformé par une sorte d'éléphantiasis peut être regardé avec tendresse. Le personnage est un extraterrestre, qui regarde le monde, notre monde, pour la première fois. Glazer arrive, par sa seule force de sa mise en scène, à rendre cette surprise, ce léger dégoût, cette façon nouvelle de regarder un type qui traverse un passage piéton.

* * *

Après, je comprends parfaitement que ce film, qui a des défauts qui peuvent être rédhibitoires, ne parle pas à tout le monde. On peut reprocher à Jonathan Glazer de se regarder filmer, d'être parfois complaisamment long et silencieux. On peut lui reprocher d'être peut-être plus à l'aise dans la forme courte, que là son film se traîne un peu sur la fin. On peut dire qu'à l'instar de Paul-Thomas Anderson, il fait un chef d'œuvre, et qu'il le sait. Pourtant là où P. T. Anderson est lourd et vain, Glazer est à mon sens simplement ambitieux.

* * *

J'ai repensé après la vision du film au court-métrage de David Lodge La Comtesse de Castiglione, qui m'avait aussi beaucoup marqué à l'époque, par son ambiance et ses images fascinantes – pour un contenu narratif pas beaucoup plus important que celui d'Under the skin.

Voir les commentaires

Publié le 4 Août 2016

Ce film raconte l'histoire (vraie) de Jake LaMotta, de son ascension au titre de champion du monde des poids moyens, avec l'aide de son entraineur de frère, jusqu'à sa pathétique déchéance, après qu'il ait tout perdu.

Bon, autant le dire : je n'ai pas aimé ce film. Je ne fais vraiment pas exprès de ne pas aimer des films qui sont reconnus comme de grands classiques, voire des chef-d'œuvres, je vous jure, je n'y peux rien.
Mon gros problème est que je trouve que Jake et son frère sont des gros cons (surtout Jake). De petite racailles sans envergure, un peu minables, violentes, grandes gueules, prétentieuses et misogynes (oui, bon, ok, disons que ce dernier point était courant à la fin des années 1940, mais quand même, ça fait beaucoup). Jake passe de gros con à taré jaloux paranoïaque puis à loser pathétique, ce qui est une progression remarquable, mais quand il devient un loser, il est trop tard pour avoir de l'empathie pour lui : je n'ai pas pu m'empêcher de penser « c'est bien fait pour lui, s'il avait été moins con il s'en serait peut-être mieux sorti. » Et si je n'arrive pas à aimer le personnage sur lequel est centré le film, j'ai du mal à aimer ce film.
Reconnaissons à Scorcese de ne pas avoir voulu enjoliver la réalité, de ne pas avoir voulu faire de Jake LaMotta un héro de film Hollywoodien à violon comme on aurait pu le craindre. Pourtant il y a beaucoup d'autres personnages qui subissent la même trajectoire sans qu'ils aient besoin d'être de gros cons : musiciens, peintres, compositeurs... La liste est immense. Pourquoi aller chercher Jake LaMotta ? Scorcese ne filme même pas tant que ça les matchs de boxe, on dirait que ça ne l'intéresse pas plus que ça, ils ne sont pas de vrais moments de tension dans le film. Si j'ai bien compris, LaMotta était spécialiste des retournements de situation en sa faveur au dernier round, par un KO inattendu. Sauf que comme Scorcese commence à filmer à la fin de l'avant-dernier round, il n'a donc pas le temps de faire monter la tension qui nous permettrait de vibrer, et finalement, ça ressemble plus à une scène explicative (LaMotta a gagné tel combat) qu'à une vraie scène de cinéma construite dans la durée, avec sa dramaturgie. Moi qui n'y connait pas grand-chose à la boxe, je n'ai rien appris sur les raisons pour lesquelles LaMotta était un grand boxeur, quelles étaient ses spécificités, son style...
J'ai quand même vraiment aimé des scènes parcellaires, des tranches de vie assez touchantes, filmées en couleur en super-8 – et je me rends compte en écrivant que c'est terrible de se souvenir en particulier de la seule scène en couleur dans un film en noir et blanc – plutôt bien travaillée au passage.

* * *

Je viens de relire ma critique des Affranchis du même Scorcese, que je n'avais pas aimé non plus, pour d'autres raisons. Décidément, Martin n'a pas la côte en ce moment avec moi.

* * *

Pourquoi est-ce qu'on aime un film ? En voilà une question qu'elle est bien. Parce qu'il nous touche, nous émeut, parce qu'il nous intéresse ? Que ce soit sur le fond (l'histoire, les personnages...) ou sur la forme (l'image, le cadre, le rythme...), évidemment dans le meilleur des cas sur les deux plans.

On peut être touché par des personnages, par la relation subtile qu'ils entretiennent ; spontanément je pense à Carol, mais il y a évidemment d'autres exemples. Le cinéma c'est aussi ça : de belles histoires. Même si pour moi ça ne suffit pas, il faut qu'il y ait de la mise en scène – sinon pourquoi faire du cinéma plutôt que du roman, de la radio, du théâtre ? Cette problématique est liée à un de mes super-pouvoirs, à savoir : je m'identifie hyper facilement à un personnage. Quelqu'il soit. Donc je vibre, j'ai peur, je suis ému, en colère, synchronisé avec le personnage. C'est une de mes clés d'entrée dans un film – ce n'est pas la seule, et elle n'est pas obligatoire non plus. Mais quand ça ne marche pas, comme devant Raging Bull, que ce soit parce que c'est mal écrit, que c'est cliché et caricatural, ou parce que le personnage est un gros con, c'est qu'il y a un problème.
Sur le plan visuel, sans vraiment réfléchir je citerai le Kurosawa, ou il y a plus longtemps Under you skin, auquel je continue de penser. L'émotion peut être purement esthétique, c'est pour moi une évidence. Sinon comment pourrait-on être ému par des images uniques, qui ne racontent par nature que peu de choses (par rapport à un roman, par exemple), comme la peinture ou la photographie ? J'ai été ému aux larmes par l'exposition de Valérie Jouve au Jeu de Paume, et notamment par ses paysages : autant dire des images avec le moins de contenu narratif possible. Pourtant ça m'a touché. Parce que ses photos ont une beauté plastique indéniable, bien sûr, mais aussi à cause d'une forme de projection, d'intentions données à la photographe – je me suis dis qu'elle avait un regard extrêmement sensible. La beauté est émouvante.

Je me rends compte que dans ce petit traité d'Esthétique impromptu (rien que ça – quand je le publierai je l'appellerai probablement Critique de la faculté de juger des films), je parle beaucoup d'émotion, autant dire d'un ressenti purement personnel. Vous remarquerez au passage que j'ai demandé « pourquoi est-ce qu'on aime un film ? » et non « pourquoi est-ce qu'un film est bon/réussi ? » Subjectivité/objectivité. Je remarque que, le temps passant, j'accorde de plus en plus de place à l'émotion, comme si avant je cherchais plus à me réfugier derrière des critères « objectifs » pour ne pas aborder cette question fondamentale. Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier quand un film est formellement tellement parfait, inventif et intelligent qu'il en devient extraordinaire (Kurosawa encore).

Bref, je ne sais pas biern où tout ça me mène. Dans tous cas cas, dans Raging Bull je n'ai rien ressenti de tout ça. Le fond ne m'a pas parlé (je pense que vous avec compris), et la forme ne m'a pas particulièrement impressionné ou touché non plus. C'est bien fait, oui, mais c'est pas incroyable non plus, à part quelques plans à la fin qui sont assez spectaculaires, mais pas suffisamment pour « sauver » le film.

* * *

Je serais curieux de savoir ce que toi, lecteur, tu penses de mes raisons pour aimer les films. Est-ce que tu as un avis différent, ou est-ce que finalement je ne fais qu'enchaîner les banalités ?

Voir les commentaires

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma

Publié le 7 Février 2017

Louise Banks (Amy Adams) est une brillante linguiste hantée par la mort prématurée de sa fille. Une nouvelle fracassante l'interrompt alors qu'elle donne un cours sur le portugais : douze vaisseaux d'origine inconnue ont atterri sur Terre, dans douze endroits différents, sans qu'on puisse comprendre la logique derrière le choix de ces lieux. Les vaisseaux sont immenses, noirs, en forme d'œuf ; ils semblent flotter à une dizaine de mètres au-dessus du sol.
Le colonel Weber (Forest Whitaker) confie à Louise la mission d'entrer en communication avec les extra-terrestres ; le physicien théoricien Ian Donnelly (Jeremy Renner) est également chargé de monter une équipe.
Louise va donc mettre en place un protocole pour arriver à discuter avec les « heptapodes », sur fond d'interrogations sur leurs intentions et d'affrontements diplomatiques entre les différents pays concernés – qui ne sont pas tous de riantes démocraties.

Ne tournons pas autour du pot : waw, quel film ! C'est beau, magnifiquement réalisé, l'histoire est intelligente, superbement écrite, menée, rythmée. Premier contact est un de ces trop rares films de SF qui proposent des images nouvelles, rafraichissantes pour les yeux, et qui pour autant ne mise pas tout sur les effets mais privilégie un scénario riche, dense et intelligent. Denis Villeneuve, réalisateur du très réussi Incendies, rend manifestement ici quelques hommages à Terrence Malik, certains plans de lumière à travers les branches d'arbres avec une voix off mélancolique ne pouvant pas être fortuits, mais on n'est pas non plus dans le pastiche. Certains plans sont très simples, quelques nuages sur des montagnes, mais filmés avec sensibilité, et une photographie magnifique ; Villeneuve joue aussi beaucoup sur ce qui n'est pas montré : hors champ, sons, beaucoup de choses se passent en-dehors du simple cadre. J'ai parfois pensé à Under the skin, qui est, je le rappelle, un des films qui m'a le plus marqué ces dernières années.
C'est un film qui met en son cœur le langage : comment discuter avec des êtres dont on ne sait rien, dont on ignore totalement la façon de penser ? Comment discuter avec ce qui représente une totale altérité, en évitant autant que possible les risques d'incompréhension, de malentendu – qui sont déjà très fréquents entre personnes parlant la même langue... Et malgré quelques grosses ellipses qui passent sous silence le gros du travail (mais en même temps impossible de faire sans), c'est très malin et intelligemment montré.
Mais c'est aussi un film sur la mémoire et sur le temps qui passe, et c'est aussi un film avec un fond politique – les affrontements diplomatiques, notamment – assumé et bien vu.
Bref, c'est superbe et je regrette de ne pas l'avoir vu au cinéma.

Voir les commentaires

Publié le 12 Novembre 2015

J'avais parlé de ce petit livre à propos de Kill Bill, j'ai finalement fini par l'acheter – et par le lire.

Ce livre s'intéresse bien sûr au cinéma de Tarantino, mais aussi et surtout au personnage que ce dernier s'est construit, à son mythe, et à la réception critique de ses films.
Célia Sauvage (quel nom, quand même, on croirait une ennemie de Bob Morane), en se basant beaucoup sur la (foisonnante) littérature consacrée au cinéaste, y cache parfois assez mal son désamour de certains aspects du cinéma de Tarantino — bien que ce soit tout sauf un livre à charge. Le plan du livre est assez parlant :

1. « Tarantino est-il trop cinéphile pour faire de bon films ? », traitant notamment « la mise en scène de la cinéphilie tarantinienne », « un cinéma de cinéphiles pour cinéphiles ?, « la question du plagiat ».
2. « Les films de Tarantino sont-ils trop bavards pour avoir quelque chose à dire ? »
3. « Tarantino, le mythe et ses films »
4. « Les films de Tarantino sont-ils misogynes et racistes ? »

Force est de constater que certaines remarques font mouche, notamment certaines accusations de plagiat sur ses premiers films. Cette question est problématique concernant Tarantino : on le sait, Tarantino est cinéphile, il est pas loin de prétendre avoir tous les films du monde, quels qu'ils soient d'ailleurs*, et il se sert de cette matière pour ses propres films. Références, emprunts, influences, plagiats, dans son cas, il est souvent difficile de faire la part des choses. Or, sur ses premiers films il n'assumait pas ces inspirations, alors qu'il y a apparemment des plans, des scènes voire des séquences entières trèèès inspirés de films existants. Ce qui s'apparente donc à une forme de plagiat. Il a appris la leçon puisque pour ses films postérieurs il revendique les emprunts.
Une autre des critiques est la primauté de la forme sur le fond dans les films de Tarantino, qui sont des objets cool, avec des personnages cool et des intrigues cool, mais sans réellement avoir de propos derrière. Des films beaux, bien fichus, très bien mis en scène, mais un peu creux. Le critique Daniel Mendelsohn écrit ainsi que les films de Tarantino ne disent « rien de significatif sur les élément qui les constituent (le crime, la culpabilité, la question raciale, la violence, et même les autres films). Tarantino ne pense rien de tout ceci. Juste que ce sont des trucs chouettes pour construire un film. »
il y a aussi un chapitre sur le surgissement inattendu, fort et souvent émouvant du réel dans ses films, qui globalement sont assez factices, construit autour d'archétypes (qu'il subvertit, certes) ; une longue réflexion sur l'ambiguïté de Tarantino par rapport à la question raciale et de genre, ambiguïté qui apparaît presque plus dans ses propos parfois très limite que dans les films eux-mêmes ; et une longue et passionnante analyse de l'auto-création du mythe « Tarantino », le cinéphile geek et cool (encore une fois).

Bref, c'est un livre passionnant et riche, je ne peux ni tout rapporter ni tout commenter, parce que ça serait l'objet d'un autre livre, et parce que n'étant pas critique de cinéma, je n'ai pas tant de choses intéressantes à dire que ça.

Je ne suis pas d'accord avec tout. Enfin, plus exactement, je sais que pas mal de défauts décrits dans ce livre sont réels, mais ça ne m'empêche pas d'aimer Tarantino. J'aurais peut-être un œil plus aguerri désormais, mais on aura beau dire, malgré tout, Tarantino c'est cool, et c'est un cool dans lequel je marche. Ce ne sont effectivement pas des films qui marquent particulièrement ou dont je me souviendrai toute ma vie, mais il n'empêche que ce sont toujours des super moments de cinéma – parce que je l'ai déjà dit, mais Tarantino fait du cinéma : il fait des récits, des images, des dialogues, du mouvement, des couleurs, des effets, bref, tout ce qui constitue le cinéma, bien que ce soit apparemment un garçon très littéraire qui, pendant l'écriture de ses scénarios, pense « roman. » Ça manque de fond sans doute (qu'est-ce qu'il dit du monde ?), mais c'est plein de forme, ça en déborde, et d'une forme intelligente et bien pensée. Ce qui n'est clairement pas le cas de la majorité des films.
Spontanément, si je cherche des cinéastes qui ont une réelle pensée forte de la forme hormis Tarantino, si je cherche les films/cinéastes qui m'ont un peu marqué visuellement, je pense évidemment à Wes Anderson, qui travaille forme ET fond ; au film de Jonathan Glazer Under The Skin, qui lui manque quand même un peu de fond ; bien évidemment à Satoshi Kon ou à Still the water de Naomi Kawaze... Mais ça ne fait finalement pas tant que ça (il y a évidemment plein de gens que j'oublie ou que je ne connais pas qui ont également cette réflexion).

* En cela il s'oppose à la cinéphilie traditionnelle « qualitative », la sienne étant plutôt « quantitative. »

* * *

Pour ceux qui voudraient aller plus loin, un article de Célia Sauvage sur Django Unchained, ainsi qu'une série des Chemins de la connaissance (début janvier 2015) sur Tarantino (dont une avec Célia Sauvage).

Voir les commentaires

Publié le 30 Décembre 2023

En 1983, Shaun, un gamin d'une douzaine d'années, qui vint de se battre à l'école contre un gosse qui s'est moqué de lui, tombe sur une bande de joyeux skinheads qui l'accueillent dans leur bande. Un jean, une chemise Ben Sherman, des Doc Martens, un passage sous la tondeuse et hop !
Les choses changent quand Combo sort de prison : alors que les autres skins semblent s'intéresser seulement à faire la fête, les opinions d'extrême droite de Combo vont amener le groupe dans une autre direction.

C'est un beau film sur une période du Royaume-Uni que je connais assez mal (j'avoue que je ne savais rien sur la guerre des Malouines). Le film réussit à nous replonger dans cette époque difficile et parfois violente, aux styles vestimentaires parfois discutables.
J'ai bien sûr pensé à American History X (1998), avec lequel This Is England partage quelques thèmes (l'adolescence, l'extrême droite, la recherche d'un père de substitution, la masculinité toxique…) Mais il me semble que dans les deux cas, on est face à des films à thèse, certes réussis, mais qui peinent peut-être à jouer sur d'autres registres – TIE ne m'a ainsi jamais ému, alors qu'il suffirait de pas grand-chose, je pense, pour donner plus de corps à ces personnages et ces acteurs.

Voir les commentaires

Publié le 6 Janvier 2019

Livrons-à un rituel de saison : le petit bilan de l'année précédente.
D'abord les chiffres : j'ai vu 32 films et lu 18 livres (Pour comparaison, j'ai vu 35 films en 2017, 43 en 2016, 36 en 2015 et 17 en 2014 (mais je ne les notais pas tous, et je regardais plus de séries à l'époque) ; j'ai lu 19 livres en 2017, 10 en 2016, 13 livres en 2015 et 6 (!) en 2014).
En faisant la liste de mes coups de cœur, je remarque que ça a été une année avec des livres très forts, entamée avec le sublime Un barrage contre le Pacifique, les Mémoires de la jungle dont je me souviendrai encore longtemps, ou dans un autre genre L'univers à portée de main que j'ai trouvé passionnant et très bien fichu. Les films que j'ai retenus sont très bien, mais ils me laisseront une marque moins forte que les livres cités plus haut.

Livres vraiment très bons :
Un barrage contre le Pacifique (Marguerite Duras, 1951)
Le Pouvoir (Naomi Alderman, 2018)

L'univers à portée de main (Christophe Galfard, 2015)
Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill Cody (Éric Vuillard, 2014)
Mémoires de la jungle (Tristan Garcia, 2010)
Dans les rapides (Maylis de Kerangal, 2007)

Films vraiment super :
L'effet aquatique (Sólveig Anspach, 2016)
Laurence Anyways (Xavier Dolan, 2012)

On connaît la chanson (Alain Resnais, 1997)
Sailor et Lula (David Lynch, 1990)
Le Château de l'araignée (Arika Kurosawa, 1957)

Ce que je n'ai pas aimé cette année : deux livres, deux films. Mais à vrai dire, pas vraiment de surprise dans cette liste, à part pour Dany Laferrière…

Tout bouge autour de moi (Dany Laferrière, 2010)
Ce qu'il advint du sauvage blanc (François Garde, 2012)

Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)
Jurassic World: Fallen Kingdom (Juan Antonio Bayona, 2018)

Et la liste des autres œuvres lues/vues, qui ne m'auront pas particulièrement marqué – ce qui ne signifie pas pour autant que ce soit de mauvais livres/films, bien évidemment !

Les autres livres :
Les aventures d'Huckleberry Finn (Mark Twain, 1884)
Dalva (Jim Harrison, 1988)
Je m'en vais (Jean Echenoz, 1999)
Délivrances (Tony Morrison, 2015)
Courir (Jean Echenoz, 2008)
Euphoria (Lily King, 2014)
Grâce et Dénuement (Alice Ferney, 1997)
Des éclairs (Jean Echenoz, 2010)
La main gauche de la nuit (Ursula K. Le Guin, 1969)
Sapiens : Une brève histoire de l'humanité (Yuval Noah Harari, 2011)

Les autres films :
Coco (Lee Unkrich/Pixar, 2017)
Frère des ours (Robert Walker et Aaron Blaise, 2003)
3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance (Martin McDonagh, 2018)
Tout en haut du monde (Rémi Chayé, 2016)
Ginger Snaps (John Fawcett, 2000)
La Forme de l'eau (Guillermo del Toro, 2018)
Jurassic Park (Steven Spielberg, 1993)
Jeune femme (Léonor Serraille, 2017)
Demain (Cyril Dion, Mélanie Laurent, 2015)
Mammuth (Benoît Delépine et Gustave Kervern, 2010)
Un air de famille (Cédric Klapish, 1996)
Monty Python : Sacré Graal ! (Terry Gilliam et Terry Jones, 1975)
OSS 117 : Le Caire, nid d'espions (Michel Hazanavicius, 2006)
Queen of Montreuil (Sólveig Anspach, 2013)
The Lunchbox (Ritesh Batra, 2013)
Under the Silver Lake (David Robert Mitchell, 2018)
La vie est un long fleuve tranquille ; Tatie Danielle (Étienne Chatiliez, 1988, 1990)
Potiche (François Ozon, 2010)
Bliss (Drew Barrymore, 2009)
Une nouvelle amie (François Ozon, 2014)
Aviator (Martin Scorcese, 2004)
Aurore (Blandine Lenoir, 2017)
Le goût des autres (Agnès Jaoui, 2000)
Into the Wild (Sean Penn, 2007)
I love you Phillip Morris (Glenn Ficarra et John Requa, 2009)

Voir les commentaires

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #bilan

Publié le 31 Janvier 2022

Nous sommes en Angleterre en plein mouvement punk. Enn et ses potes cherchent un after pour finir la soirée, et tombent sur une maison abandonnée ou se tient une fête chelou, avec des gens plutôt jeunes et beaux habillés avec des vêtements en plastique. Enn tombe sur Zan, une jeune fille blonde qui a l'air d'en avoir sa claque de son groupe.

On comprend assez vite que ces gens chelou sont des extraterrestre de passage sur Terre. Le film joue d'ailleurs pas mal sur les quiproquos que cela peut entraîner, sur les bizarreries de leur comportement : Enn présente Zan comme une « Américaine », ça a l'air de fonctionner).
C'est un film drôle, foutraque, étrange et singulier, porté par des acteurices qui ont l'air de beaucoup s'amuser. Il m'a un peu fait penser à Under the Silver Lake (même si en vrai ça n'a pas grand chose à voir, et le réalisateur n'est pas le même Mitchell, bien que ça m'ait fait bugger à un moment).

Voir les commentaires

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #cinéma, #Royaume-Uni